mardi 18 juin 2013

[Chronique] Subculture - Blood and Dust/Voice of the Young (Contra Records - 2013)




Tant qu'on est lancé dans la reformation de vieux groupes, continuons sur cette voie et creusons même encore plus loin dans le passé. C'est cette fois au tour des anglais de Subculture (originaire de Cambridge pour être précis) de passer sous le diamant de la platine de la rédaction de Vengeance (situé dans un luxueux triplex avenue Montaigne, sachez le). Le groupe a démarré en 1980, donc on frise les 35 ans, c'est pas rien (mais moins que Cock Sparrer). Le groupe n'ayant vécu que jusqu'en 1983 et n'ayant laissé qu'un single (Loud and Clear) et un morceau sur la compil' Oi! Oi! That's Yer Lot !, plus quelques raretés type démos ressortie à la fin des années 90, autant dire qu'on avait pas grand chose à se mettre sous la dent venant de ce sympathique groupe faisant une sorte de Oi! bien mélo à la Cockney (Rejects, pas Molotov, y a pas de synthé pourri dans Subculture) de la bonne époque. On pense aussi à des groupes style Red Alert ou Guitar Gangsters, un poil Pop'Oi! donc (fameux genre dont la signification varie d'une personne à l'autre). Et dieux sait que chez Vengeance on aime ça (on aime aussi les ornithorynques, les doritos et Laurent Romejko mais on en parle moins). On était donc naturellement assez intrigué de voir ce que pouvait donner la reformation de Subculture, puisque les morceaux des années 80 nous plaisaient plutôt pas mal. C'est donc avec curiosité qu'on s'est procuré ce single, fraîchement sorti par les fridolins de Contra, sorte d'usine de production actuelle de la scène.

 Subculture en 1982. On remarquera le type qui joue en bomber, faut pas avoir peur de perdre 30 kilos de sueur, mais que voulez vous, à l'époque c'était différent, pour être skin fallait être fou !

Le 7" s'ouvre sur le morceau "Blood and Dust", une nouvelle compo. On remarque d'entrée de jeu que le groupe n'a pas changé de style pour un sou, et c'est tant mieux (la voix à bien sur un poil vieilli, mais ça ne gêne pas du tout). Toujours bien mélo, à la Cockney de la bonne période, des bons choeurs sur le refrain, en somme c'est toujours très anglais 80 ! Par contre la qualité de l'enregistrement a changé elle, et ça on s'en plaindra pas, c'est un poil plus audible (enfin c'est pas moi que ça aurait gêné, je me tape des mauvaises démo tape enregistrées avec un dictaphone placé dans un lave linge de Rip Off à longueur de journée, donc je suis plus à ça près). Ça commence donc plutôt bien pour les gars de Cambridge, 35 après il semble qu'ils sachent encore faire de la musique.
Single oblige, il n'y a que 2 titres sur la galette. Le second est en l'occurrence "Voice Of The Young", pas vraiment un inédit puisqu'il était sorti sous forme de démo sur un album produit par Captain Oi! il y a 15 ans (ce qui fait déjà un bout de temps). On a donc ici une version réactualisée. L'original étant déjà très bien, cette version là, avec plus de pêche, plus de choeurs et un meilleur son (bien que l'enregistrement un peu pérave 80's ait un charme particulier) est tout aussi bien. Après chanter "Voice of the Young" à 50 ans bon... Forever young les gars ! C'est donc un peu plus qu'une simple copie de la version démo, et c'est déjà pas mal. Des deux morceaux du single, c'est celui que je préfère, il donne plus là pêche que l'autre (qui n'est pour autant pas mauvais). À la fin de cette face, je suis donc convaincu. Tout n'est pas perdu chez les rosbifs, il y en a encore qui savent faire de la musique, et surtout qui sont capable de faire des reformations de bonne qualité (contrairement à 4-Skins ou à The Gonads par exemple JE L'AI DIT).

Voilà à quoi vous ressemblerez après 35 ans de Oi! les gars. Entre ça et ce bon vieux Roy "Polyphème" Pearce, mon coeur balance !

Tout ça est livré avec une pochette plutôt... laide en fait. Une photo d'une scène de guerre (soldats, tank, fumée... les Malouines peut être ?) assez pixelisée à l'avant et une photo de manif' à l'arrière. Ça met assez bien en image les titres présent sur le disque, mais à mon avis y avait de meilleures photos à faire/trouver (après mon avis a-t-il un impact, j'en doute). Pas d'insert (grrrr...) donc pas de paroles, mais un download code (ça fait toujours plaisir). Sachez que tout ça est disponible en 500 exemplaires et pas un de plus, à savoir 100 en noir, 200 en marble d'une couleur claire aléatoire et 200 autres en marble d'une couleur sombre aléatoire. Autant dire que les collectionneurs sont baisés sur ce coup.
Que puis-je dire pour conclure ? C'était très bien, je reviendrai bientôt et je reprendrai la même chose. plus sérieusement, procurez vous ce single, il en vaut largement la peine, ce sera de l'argent bien dépensé ! J'aimerai maintenant voir ce que ça donne sur scène (puisqu'ils ont également repris les concerts), donc avec un peu de bol à l'occas'... J'en ai fini pour ce soir, paix sur vos couches mes frères et soeurs !

Face A
 Blood and Dust
Face B
 Voice of the Young

Ça faisait longtemps, et avec le temps je me dis qu'en fait c'est mieux de pas en mettre puisque comme ça vous êtes obligés d'acheter et de me croire sur parole, mais voici le lien de téléchargement.


lundi 17 juin 2013

[Chronique] Agent Bulldogg - Vi Är Tillbaks... (Autoproduction - 2013)




Très bien les gars, le dernier post datait du 2 Février 2013. Il y a quasiment 5 mois quoi. 5 mois d'inactivité, de touchage de nouille intensif et autre réjouissances qui accompagnent la vie quotidienne du joyeux trio qui compose les (grandes) plumes de Vengeance. Il était donc temps de réagir, on pouvait pas vous laisser dans l'attente et la tourmente plus longtemps. Notre longue absence a créer le chaos à travers le monde moderne. Regardez en Suède, 5 mois sans nouvel article sur Vengeance, résultat une semaine de trouble et de révolte urbaine. Il fallait bien qu'on revienne sauver le monde un moment ou un autre. Et bien c'est chose fait.
Puisque je faisais un parallèle (bancal) avec nos camarades vikingo-sociaux démocrates, restons par chez eux. Vous n'êtes pas sans savoir que récemment c'est reformé une légende de la scène Oi! scandinave, je parle bien sur d'Agent Bulldogg, tout droit venu de Stockholm. Les types se sont reformés autour d'un noyau dur composé du chanteur et du bassiste, auxquels sont venus se greffés deux membres d'Antipati (on a parlé de ce brillant groupe, eux aussi de Stockholm, il y a quelques temps, replongez vous dedans, ils en valent la peine) aux deux guitares ainsi qu'un type que je ne connais absolument pas à la batterie, mais qui, comme tout skinhead suédois qui se respecte, doit jouer dans 8000 groupes à côté. Avec cette formation, Agent Bulldogg a donc recommencé à tourner à travers le Vieux Continent (on a eu l'occasion de les voir à Rennes il y a un peu plus d'un an, de mémoire c'était bien coolos) et également à sortir deux trois galettes, à savoir à ce jour une apparition sur une compil' (avec les anglais-mais-en-fait-pas-vraiment de Booze & Glory, les anglais-pour-de-vrai-ceux-là de Gimp Fist et les polonais de The Sandals), un split avec The Templars (qui était prévu depuis un truc comme 15 ans je crois, il était déjà annoncé dans un vieux numéro d'UVPR? que je dois avoir quelque part) et enfin cet EP dont on va parler, intitulé (attention les yeux) Vi Är Tillbaks, soit We're Back (ça me rappelle un truc ça tiens...). On se pose donc tous invariablement la question, qu'est ce que ça vaut ? Est-ce que c'est toujours aussi bien que Livsstil et Ett Tutten Glas (vous me direz, avec la scène suédoise on est rarement déçu, la plupart du temps c'est hyper bien branlé) ? Je vais donc essayer de vous donner une réponse clair, tout en ajoutant, comme à mon habitude, une flopée de réflexions et de parallèles débiles.

We're Back, d'autres l'avait fait avant eux. Ça avait été un échec retentissant. Mais juste pour la beauté du clip, remattez-vous ça un coup. Martin Scorsese peut bien aller se recoucher !

Bon, autant vous le dire de suite, ça n'a effectivement pas beaucoup changé, c'est toujours aussi bien branlé, à la fois bien direct et bien mélo, pas de fioritures mais sans pour autant être une sombre chiotte bourrine à l'allemande. C'est également toujours tout en suédois (tant mieux), donc je comprends pas grand chose aux paroles (j'arrive déjà pas à monter un meuble Ikea du premier coup, ni à rester éveiller plus de 5 secondes devant un film de Ingmar Bergman, alors lire des paroles en suédois je vous en parle même pas), donc c'est mon fidèle camarade Google Traduction qui va m'accompagner dans cette quête vers la connaissance. Attendez-vous à des traductions épiques donc.

Le 7" s'ouvre sur le titre qui donne son nom au skeud, "Vi Är Tillbaks" ("Nous sommes de retour" donc). Un morceau qui n'est pas un inédit à proprement parlé, puisqu'il en existait déjà une version dans les bonus de la réédition chez Kjell Hell Records de Ett Tutten Glas (avec un synthé, s'il vous plaît !). C'est donc plutôt une version réactualisée du morceau. Ça parle des types qui disent et on dit de la merde sur le groupe (j'étais pas conscient que c'était si controversé que ça Agent Bulldogg, enfin remarque je m'en branle), mais maintenant qu'ils sont de retour va pas falloir les faire chier. Un morceau bien plaisant, je préfère la version sur Ett Tutten Glas (encore une fois, le clavier c'est un argument de poids, demandez à Elton John si j'ai pas raison), mais celle-ci est très bien aussi.
Le morceau suivant, "Det Liv Jag Älskar" ("La vie que je t'aime", me dit ce bon vieux Google Trad', on dirait du Johnny dans le texte) est, d'après ce que j'ai compris une cover (d'un certain Per Persson je suppose, puisque c'est lui qui est crédité comme auteur, un illustre inconnu pour moi quoi qu'il en soit, la musique scandinave n'étant pas mon fort). Y a pas les paroles pour celle là, donc aucune idée de quoi ça parle, j'ai pas trouvé l'originale, mais je suppose qu'elle a été refaite à la pure sauce Agent Bulldogg, et en tout cas elle passe plutôt pas mal, plus mélo et plus enjouée que le morceau précédent (et que le reste de l'EP en général d'ailleurs), avec des choeurs sympa. Un bon titre en somme.
Après cette face A composée d'un morceau refait et d'une reprise, j'entends déjà les plus difficiles d'entre vous hurler au scandale. Mais calmez vous donc, bande de rabats-joie en Doc Marten's, le meilleur reste à venir !

Voilà la vidéo de présentation du 7", avec un sample de chacun des 3 morceaux. Vous vous ferez une idée comme ça.

La face B démarre avec "Den Jag Är" ("Qui je suis"), qui parle de ce bon vieux bottes et bretelles un mode de vie, sous la forme d'une reflexion sur la vie menée par un type, qui admet avoir fait des conneries mais il ne regrette rien, il a rien à cacher, hais et fier, skinhead 'til I die, tout ça tout ça, et quand on essaye d'expliquer et que le charmant intellectuel de salon en face de toi veut pas comprendre,  cale-lui donc une petite mandale, ça montera plus vite au cerveau. C'est dans l'ensemble bien vénère (comme Dominique, pour rester dans l'actualité), surtout le refrain qui envoie du clafoutis aux olives. Quelques bonnes vieilles guitares solos simples et efficaces pour accompagner un peu tout ça, des bon vieux Oi! en singalong à la fin du morceau sur les refrains et le tour est jouer, on a un morceau bien efficace à la clé. Comme ça vous arrêterez un peu de vous plaindre, bande d'ingrats !
Enfin, le mot de la fin avec le titre "Karriärpolitiker" (celui là j'ai pas eu besoin d'aide pour comprendre le titre, je suppose que vous non plus). C'est un morceau classique sur les hommes politiques, beaucoup de promesses mais rien à la clé, le changement c'est maintenant mais pour plus tard, les types qui s'en mettent plein les poches et qui on soif de pouvoir, bref, une sorte de "Votez Pour Moi" de R.A.S. en langue de Krisprolls. Pas un sujet des plus originaux, mais le morceau claque bien comme il faut, avec voix alternées sur le refrain (on reconnaît d'ailleurs plutôt bien celle de ce bon vieux Robert de Antipati), une guitare solo bien sympa qui est doublée à l'aiguë de temps en temps, a déroule pas mal, et c'est sûrement le meilleur morceau de l'EP. Chapeau bas pour celui-la, messieurs !

Voilà à quoi ressemble la formation actuelle de nos camarades suédois.

Tout ça est livré dans une sympathique pochette en noir et blanc avec les ombres des membres du groupe dans la rue en front cover, et une photo de concert (où l'on a en premier plan un sympathique gaillard portant un tshirt Stockholm Skinheads) en back cover. Est aussi inclus un insert comprenant les paroles (en suédois uniquement, je me suis donc bien fait chier à tout retaper avec les accents à la con, mais c'est pour la bonne cause, donc ne me remerciez pas), des remerciements bien longs et quelques photos du groupe.
Finalement Agent Bulldogg confirme là son bon retour sur scène (à vrai dire j'avais déjà entendu les nouveaux morceaux sur les deux prods récentes citées en début d'article, donc pas trop de surprise de mon côté à ce niveau là), et c'est tant mieux ! J'espère maintenant qu'ils nous prépare un album complet du même niveau que ce 7", mais vu la qualité du bordel, le contraire m'étonnerait. 
Pas de téléchargement non plus pour celui-là, il est encore tout frais, facile à trouver et pas cher (le prix d'un EP quoi), achetez-le et soutenez la scène, ça nous changera un peu de d'habitude tiens !

Face A
 Vi Är Tillbaks
 Det Liv Jag Älskar
Face B
 Den Ja Är
 Karriärpolitiker