mercredi 21 novembre 2012

[Chronique] V.A. - Red White & Blue Which One Are You ? (Longshot Music/Pirate Press Record - 2012)




Après un bon mois d'absence, il était temps pour Vengeance de revenir aux affaires. Plusieurs livraisons/voyages nous ont permis de collecter pas mal de prods sympas qu'on va pouvoir, dans notre incommensurable bonté, partager avec vous.
C'est donc moi qui ouvre les hostilités avec une compil' toute fraîche, Red White & Blue - Which One Are You ? sortie chez Longshot/Pirate Press, regroupant deux groupes américains et deux groupes anglais (d'où le nom du merdier), un morceau par groupe, tout ça sur deux 7". Faut croire que c'est la saison des split 4-way puisque rappelez vous que Randale nous avez déjà sorti le sien, à savoir Hooligan Classics Vol.1 (que j'ai également chroniqué il y a quelques mois) cette année, qu'on avait eu droit plus tôt à l'excellent A Better Tomorrow (chez Longshot/Contra, lui aussi chroniqué précédemment par moi même) et que d'après mes sources (qui sont extrêmement bonnes puisque les infos me viennent de première main), on va avoir droit au même genre de production bientôt dans le royaume de France et de Navarre. La concurrence est donc rude, on verra bien qui s'en sortira le mieux !
Attaquons dès maintenant cette sympathique galette par le côté américain (le premier 7"). On ouvre avec Harrington Saints, de San Francisco, que vous devriez connaître, puisqu'ils en sont déjà à deux albums (dont un sorti récemment, Pride & Tradition) et nombres EP/split (avec les australiens de Slick 46 ou les allemands de Volxsturm par exemple). Figurez-vous que les bougres n'ont pas daigné nous offrir de titre inédit, puisque celui-ci, "Slogans On The Wall", est sur leur dernier album. N'empêche qu'il est très bon. Un subtil mélange de Oi! à l'américaine et de punk rock (toujours à l'américaine), qui donne un titre bien speed. Mention spécial pour la guitare solo (ça m'a fait penser à Plastic Gangsters, allez savoir pourquoi), qui renforce le côté mélo du bordel, tout ça avec des paroles nostalgiques style "c'était mieux avant" renforcées par deux-trois choeurs en vrac, ce qui au final nous donne un bon titre d'ouverture. Les gaillards ont beau être une sorte d'ode à la surcharge pondérale, ça ne leur empêche pas de connaître leur affaire !
Second groupe du 7" américain, les incontournables Old Firm Casuals, mené par Lars Frederiksen. Je vais pas revenir sur le groupe, je pense que tout le monde en a entendu parlé et a déjà écouté un fois (et c'est fait son avis dessus par la même occasion). Ces braves types nous offrent le morceau "D.M.D.P" (pour "Doctor Marten's Dental Plan"). Ne vous fiez pas au titre, c'est n'est pas une cover de Bound For Glory (de toute manière j'ai pas l'impression que les gars soient très branchés Hammerskin Nation, surtout que le batteur m'a l'air un poil latino), ni un rip-off de "If The Kids Are United" de Sham 69 comme pourrait laisser croire l'intro (qui est, certes, tout à fait identique, mais je vois ça comme une sorte d'hommage, ça me paraît bien trop gros pour que ce soit autre chose). Une fois ces précisions faites, on a affaire à un morceau sympathique, une sorte d'invitation à casser des bouches (c'est pas les paroles les plus intelligentes et les mieux écrites que j'ai lu de ma vie, mais en même temps je m'attendais pas à lire du Céline, c'est pas comme si je tombais de haut), bon vieux choeurs, mais c'est surtout la présence du piano que l'on retiendra, pour un côté à la Franky Flame (mais pas trop non plus hein), pas désagréable ! Un morceau honnête, mieux que celui sur le split avec Evil Conduct si vous voulez mon avis.


Les sympathiques Harrington Saints. Hola quintal !


Retour vers notre Vieux Continent maintenant, puisque le deuxième 7" qui compose ce split 4-way est consacré à la Perfide Albion (l'Angleterre pour les moins littéraires d'entre vous). C'est Argy Bargy, le side project du guitariste de Cock Sparrer (j'espère que tout le monde aura fait le lien avec le nom du groupe), qui viennent eux aussi de sortir un album (Hopes, Dreams Lies & Schemes, chez Randale Records) qui ouvre la marche. Ce groupe m'avait laissé le souvenir d'un truc hyper bourrin en live, là ça l'est un peu moins, plus mélo, mais ça envoie du bois quand même (musicalement, assez peu à voir avec Cock Sparrer en somme). Ils nous proposent ici "No Good Reason", un titre honnête, dans le plus pur style des groupes Oi! anglais actuels, c'est surtout la tentative de choeur d'église que je retiens, pas vraiment habituel dans la scène qui est la notre (vous vous doutez que si c'est le choeurs que j'ai retenu, c'est que le reste m'a pas vraiment impressionné, eh bien vous avez raison). Pas la meilleure chanson du split, mais ça se laisse tout de même écouter.
On a ouvert cette chronique avec un groupe de gros, pour ne pas trop vous choquez, finissons là avec le groupe qui compte parmi ses membres l'un des plus célèbre gros de toute la scène Oi!, j'ai nommé Booze & Glory, le fameux groupe anglais dont aucun membre n'est anglais. L'homme-poire (c'est désormais son nom officiel dans une bonne partie de l'Europe) et ses compères nous ont habitués aux chansons hyper clichés, dans la lignée d'Evil Conduct, donc pour ceux qui craignaient un énième morceau sur West Ham, rassurez vous, c'est pas ça. C'est un énième morceau sur Londres qu'ils nous offrent ici, en la présence de "Maybe". Les paroles sont donc vues et revues, (on notera la reprise de "Maybe it's because I'm a londoner/That I love London town", une sorte de chanson populaire sur Londres, déjà cité en leurs temps par les Cockney Rejects). Mais comme vous le savez aussi, ce charmant groupe de troubadours irlando-suèdo-polonais sait nous confectionner des morceaux qui restent dans la tête (je pense à "Swinging Fuckin' Hammers", "London Skinhead Crew", "London", j'en passe et des meilleurs), et ce morceau ne déroge pas à la règle, d'autant plus qu'il est accompagné, comme toujours, de choeurs en pagaille et d'une rythmique bien faite, mais surtout d'une guitare solo hyper efficace. Un pote me disait qu'avec ce morceau, Booze & Glory avait enfin un hit, c'est pas faux du tout ! En tout cas c'est, pour moi, le meilleur morceau de ce split.


Saviez-vous que le guitariste de Booze & Glory avait été Roi de France ?


Maintenant qu'on en a fini avec les morceaux, planchons un peu sur le packaging. On a droit à une sympathique couverture, mélangeant à la fois la Star-Spangled Banner et le Union Jack, avec des jolies petites cartes en surimpression (enfin on a pas les U.S.A. mais juste la Californie). Tout ça est en gatefold avec à l'intérieur des photos en noir et blanc de chaque groupe, accompagnées de leur line-up et des informations habituelles... mais pas des paroles, et ça c'est bien dommage (heureusement que votre serviteur maîtrise l'anglais avec grâce et brio) ! Pour se rattraper Longshot fourni un download code avec le disque, ça fait toujours plaisir, comme ça j'aurai pas à le chercher des heures sur internet. Pour les collectionneurs, vous avez du boulot, puisque le vinyle, qui est déjà à sont second pressage (faut croire que ça part vite), existe en pas moins de huit couleurs différentes. Sachez que, comme je suis une personne internationalement reconnue et respectée, j'ai eu le droit à une édition limitée à 100 exemplaires, avec vinyles dorés, disponible uniquement pour Randale Records (en fait c'est faux, j'ai juste eu du bol, j'avais pas pris connaissance de cette version du disque).
Une bonne production, comme souvent quand ça vient de chez Longshot, que je vous conseil vivement d'acquérir, déjà parce que les morceaux sont biens et ensuite parce que ça donne un bon aperçu de la scène américano-anglaise actuelle, d'autant plus que ces quatre groupes tournent pas mal, on les retrouve d'ailleurs souvent dans les divers festivals qui ponctuent l'année, pour votre plus grande joie. Comme dirait le vendeur ambulant de fruits et légumes qui garde fièrement la bouche de métro près de chez moi, achetez, achetez, achetez !

Face Harrington Saints
 Slogans On The Wall
Face The Old Firm Casuals
 D.M.D.P.
Face Argy Bargy
 No Good Reason
Face Booze & Glory
 Maybe