vendredi 7 septembre 2012

[Chronique] Lasting Values – Keep The Distance CD 2009





Allez hop une petite chronique CD pour changer !
La récente découverte de ce groupe Nantais m'a enfin permis de comprendre la blague du titre de la démo de No Solution (ouais j'arrivais vraiment pas à piger leur titre...), putain les private joke c'est pas toujours facile à suivre quand t'es pas initié...
Les Lasting Values sont donc (encore!) un autre groupe hardcore de Nantes, la venise hardcore de l'ouest. Là où les No Solution sont plus jus d'orange et pâté végétale, les Lasting Values ont plus l'air d'être vodka orange et pâté génitale euh... pâté de sable ! (euh non bon tant pis)... mais c'est pas grave moi j'aime bien les deux (groupes!).
6 morceaux en 9 min, ces types là sont pressés, ça tombe bien le hardcore c'est un peu comme quand t'avais 16 ans, ça dure pas longtemps.

Ces 5 braves garçons se sont nommés ainsi d'après un morceau de In My Eyes, eux-mêmes nommés d'après un morceau de Minor Threat, eux-mêmes nommés d'après un morceau de Boy Georges... non je déconne ! (putain dans 10 ans on pourra aller loin comme ça!). Au moins les influences sont claires et bonnes, à plutôt aller chercher du côté du revival Youth Crew années 90 voir plus près de nous avec des choses sonnant plus modernes, comme Champion ou ce genre de truc... Mais comme le dit lui-même le chanteur, dans l'interview du groupe dans le très bon numéro 1 (y en a-t-il eu d'autres?) de Désordre, Lasting Values c'est un peu un mélange de tout ça, des gros breaks de basse et des gros choeurs Youth Crew et des ptits guitares homos pour faire moderne, le tout accompagné de textes « sombres mais positifs ».



Keep The Distance et Lose Control sont des hymnes violents, des appels brutals, à garder le cap, à se battre pour rester soi, et à envoyer chier ceux qui pourraient te tirer vers le bas.
In My Back est dans le pur style trahison, stab in the back à la Youth Of Today, et est sans doute celle qui sonne le plus moderne, on n'est pas loin de Betrayed.
Super intro à la basse sur You're Not Just Anybody, gros démarrage Youth Crew, gros choeurs, gros breaks, bref grosse violence pour cet appel à prendre confiance, à exister pleinement, mon morceau préféré !
Another Reality balance vénère un texte virulent contre le formatage intellectuel, contre ceux qui voudraient controler ta vie, tes idées, tes choix... Encore un super morceau qui peut parler à tous.
Et on conclue ce petit coït précoce avec Stronger Than Ever, une conclusion plutôt positive apres tous ces textes relativement pessimistes (voir fatalistes et désespérés, tout à fait dans la veine de Betrayed) : malgré les difficultés nous restons unis et soudés et ensemble on s'en sort et on vous emmerde !

Le CD est accompagné d'un petit livret en couleur avec des photos cools et les paroles de morceaux, là je dois dire qu'ils ont mieux géré le packaging que No Solution (désolé!).

Bref un ptit CD vraiment excellent qui donne très envie de voir le groupe en live !

 A TELECHARGER ICI



jeudi 6 septembre 2012

L'attaque des kangourous en bottes

RazorCut - Combative Attitude EP (Longshot Music/Rebellion Records - 2012)



Selon mon humble co-rédacteur, vous en auriez marre de la bonne vieille Oi! transalpine que j'aime tant. Les 350 vues (pour l'instant) pour l'article sur The 80's me laisse penser le contraire (qui plus est je me souviens d'un commentaire où l'on m'en demandait même plus, le peuple m'acclame !), mais enfin bon, laissez donc ce pauvre hère à ses élucubrations malsaines (et à ses infâmes vinyles de post-hardcore et autre anarcho-punk par la même occasion). Moi-même étant un grand homme, généreux, fondamentalement bon et respectueux de mon prochain (on me souffle dans l'oreillette que c'est un mensonge éhonté), je vais donc vous gratifier d'une chronique d'un groupe non-italien. En l'occurrence,  c'est RazorCut, ils sont Australiens, de Melbourne pour être tout à fait précis, comme leur petits camarades de Marching Orders. Le groupe est composé de trois Australiens (dont deux sont en fait des Australiennes, deux gonzesses dans un groupe de Oi! c'est assez rare pour être relevé) et d'un Anglais (un de ceux qui devait regretter les putes et les bagnards sûrement). Comment je pourrais vous décrire ça... Musicalement y a un quelque chose à la Anti Heroes (mais juste musicalement hein, la voix n'a rien à voir), et puis comme on se refait pas ça me fait aussi un peu penser à Marching Orders (entre voisin ils doivent se passer les idées). Pour rendre ça un peu plus clair, c'est bien rentre dedans sans être bourrin, pas de fioriture (on peu pas dire que j'ai été ébloui par les solos qui se compte sur les doigts d'une main amputée de quatre doigts, pour les moins matheux d'entre vous ça veut dire un), pas mal de break de basse. Là ou ça devient particulier c'est au niveau de la voix. C'est chanté extrêmement bizarrement je dois dire, j'ai eu beaucoup de mal au début pour être franc avec vous (on va pas commencer à se cacher des trucs, se serait mal), déjà elle est bien mélo, mais je sais pas, dès fois ça me semble chanté sur le mauvais ton, ou un peu trop haut. Mais à force d'écouter le disque (car nous chez Vengeance on écoute le même disque en boucle pendant des semaines avant de vous en faire une chronique, pour faire ça bien, ne nous remerciez pas c'est tout naturel), je m'y suis fait, et finalement ça me plait bien. Ce qui me plait bien surtout c'est qu'il y a du gros singalong sur les choeurs, et que la présence de deux demoiselles dans le groupe donne un résultat bien sympa.
Parlons donc un peu des morceaux. Déjà je note un grave problème. L'accent du chanteur est hyper chaud à comprendre, tout est hyper appuyé, la prononciation est assez chelou, je veux pas savoir si le type est australien ou si c'est justement l'unique anglais du groupe, le truc c'est que j'entrave pas tout (et l'absence d'insert avec les paroles n'aide pas vraiment. Donc je vais faire comme je peux et vous vous en contenterez (toujours aucune trace de démocratie dans mes articles, vous avez vu ?).
Le morceau qui ouvre la face A s'appelle "Just Another Day" et parle du fait de se faire niquer tous les jours par les politiciens, les taxes, l'augmentation du prix de la mozzarella au Monoprix en bas ce chez moi, bref, ce genre de trucs insupportables. Mais on les aura un jour ces salauds qui tentent de nous introduire des épis de maïs dans l'anus sans même nous demander notre avis (quelle belle image, le camarade Marx serait fier de ma vision de la lutte contre le Capital). Un morceau sympa, même si c'est pas le meilleur de l'EP.
Viens ensuite "Combative Attitude", que je trouvais vraiment nul à la première écoute, mais finalement c'est un de ceux que je préfère, il me reste en tête en fait. Chouette intro à la basse, chouette refrain, chouettes choeurs... Je suppose que ça parle du fait d'avoir l'envie en soi de lutter, de rien lacher (d'avoir une attitude combative pour paraphraser le titre), mais je peux rien vous promettre, là l'accent est vraiment trop chaud pour moi, j'y comprend vraiment pas grand chose... Mais ça reste tout de même un bon morceau !

Les deux morceaux dont on vient de parler

La face B démarre avec "We Were Young", un bon vieux morceau nostalgique comme on en entend des tonnes et des tonnes. En gros c'était mieux avant, on faisait ce qu'on voulait, on se pinter la tête à n'en plus finir, sexe sans protection et lustrage de périnée tous les samedis, la fête permanente quoi ("We were young, we were free/Nothing never seemed to bother me", c'est ça le refrain). À noter sur ce morceau, un solo de guitare (le premier en trois morceaux). Et laissez moi vous dire que c'est du grand art. On sent bien l'influence de nos camarades de Gonna Get Yours (que je salue au passage tiens) en la matière, un bon vieux solo à un doigt quoi ! Mais trève de plaisanterie et de blague sous la ceinture, le résultat et au final pas si mal voir même sympathique.
Dernier morceau de ce 7", "Battles", surement mon préféré. Un peu plus rentre dedans que les précédents (surement parce que les accords sont plus graves), les choeurs féminins qui rendent vraiment bien sur le refrain, le tout est plus dynamique que le reste finalement. Et puis bon, une fois de plus une grandiose guitare solo (à force d'écouter des conneries punkrockifiante je deviens presque difficile putain !) , m'enfin bon ça à le mérite de passer bien même si c'est pas hyper élaboré (et vous noterez que ça porte le nombre de solos à deux, j'ai donc dit une connerie en introduction, vous pouvez vous recoudre un doigt). Bon une fois de plus, l'accent hyper prononcé est plus fort que moi, et je comprend pas grand chose au message qu'on tente de me faire passer. Ça parle de soldats, d'attendre que la bataille soit gagnée, de dignité, donc je suppose que c'est soit sur la guerre soit sur le fait de se battre avec ses potes dans la rue pour la survie/l'honneur/ce qu'il te plait. Une fois de plus je suis dans le vague, même si le morceau me plait énormément.
Vous serez heureux d'apprendre que le vinyle est sorti en Europe chez les néerlandais de Rebellion Records, avec une pochette différente de celle que vous pouvez voir plus haut, numérotée main et un insert avec photo et remerciements (qui n'est pas dans ma version à moi, puisque j'ai fait l'acquisition d'une copie américaine, produit là-bas chez Longshot Music). Tout ça est dispo en trois couleurs et en 250 exemplaires (100 noir, 100 blanc, 50 splatter), donc autant vous dire qu'il y en a assez peu, si ça vous intéresse, grouillez vous de le chopper.
Au final, cet EP n'est surement pas le disque du siècle, ni de l'année, mais il a le mérite d'être bien fait et sympathique, le genre de truc que j'aime bien écouter de temps en temps (mais pas tous les jours) pour changer un peu. Pas de téléchargement disponible pour cette prod', mais les deux morceaux de la face A sont en écoute sur le ReverbNation du groupe (cliquez ici, c'est magique, vous y êtes). Si ça vous plait, tant mieux, achetez-le donc et faites vivre un peu la scène au lieu de télécharger sans vergogne !

Face A
 Just Another Day
 Combative Attitude
Face B
 We Were Young
 Battles



Marching Orders - Song Of Yesterday EP (Longshot Music/Contra Records 2012)



Tant qu'on est sur le steak d'autruche, autant y rester, et passer à l'un des groupes phares de l'Australie, j'ai nommé Marching Orders (en en parlait tout à l'heure justement). Un de mes collègues avait fait par le passé une chronique de leur très bon précédent EP Nation Of Ghosts. Eh bien figurez vous que cet EP là est quelque peu différent du précédent. C'est encore toujours plus mélodique, toujours plus homo comme diraient certains. Bah moi j'aime ça, la Oi! bien mélodique, et faut bien avouer que l'accent australien et la voix du chanteur s'y prête plutôt bien !
Le morceau de la face A, qui donne son titre à l'EP ("Songs Of Yesterday" donc), est un morceau assez nostalgique, sur les chansons d'hier comme ils disent, qui avaient plus de sens que les merdes qu'on nous ponds aujourd'hui à la radio ou sur MTV et consorts, qui nous plaisent toujours autant, malgré le temps et les modes qui passent. J'aimais déjà pas mal Marching Orders, mais ce morceau là, c'est la grosse claque dans la gueule pour moi. Je l'ai en permanence dans la tête, je l'écoute tout le temps. Faut dire que tout est bien dedans. Comme je l'ai dit plus haut, hyper mélo, mais aussi une bonne guitare solo elle aussi bien mélo, des bon vieux choeurs, tout ça est extrêmement catchy comme disent nos voisins roast beefs (oui, j'ai fais le choix de parler et d'écrire un anglais correct, donc on dit roast beef et pas rosbeef ni rosbif).

L'insert avec les paroles de "Song Of Yesterday", que je n'ai pas dans ma copie donc...

La face B est une reprise du morceau "Mods Skins Punks" de The Professionals, le groupe qu'ont formé Steve Jones et Paul Cook après les Sex Pistols (où ils étaient respectivement guitariste et batteur). Un morceau sur le Londres de la fin des années 70/début des années 80 (tout début même, puisque la chanson est parue en 1980)  Encore une fois c'est très mélo, mais faut dire que l'original s'y prête, et au final on est face à une bonne reprise. D'ailleurs je vous met l'original, vous vous ferez une idée comme ça

Pas mal hein ? Faut dire que les types ont un passé pas innocent aussi...

Tout ça est livré dans une pochette dont la couverture est une sympathique photo tirée du bouquin Skins de Gavin Watson, et une du groupe au dos. Il me semble que la version européenne du disque comprend un insert avec les paroles de la première chanson (j'en suis pas sur à 100%, mais il me semble bien), mais la mienne n'en a pas (version américaine oblige...). Quoi qu'il en soit tout ça est pressé sur vinyle blanc, et il existe une version limité avec un poster numéroté à la main (qui coûte juste deux fois plus cher que la version normal, sacré marketing !).
Un EP qui m'a pleinement convaincu, même si, comme me disait un camarade, un morceau original et une reprise pour un 7" à 5€, t'as un peu l'impression de te faire flouer quoi. M'enfin bon, si c'est pour avoir une chanson aussi bonne que celle de la face A, moi je veux bien hein !
Une dernière chose. Pour ce disque là vous n'aurez ni téléchargement, ni bandcamp/reverbnation/myspace... Rien du tout, puisque c'est tout bonnement introuvable sur internet. Donc vous avez plus qu'à me croire sur parole quand je dis que c'est bien, l'acheter et puis de toutes façon si vous êtes pas content vous pouvez toujours aller bien niquer votre race, dans ma grande bonté je veux bien vous faire une lettre de recommandation si il faut.

Face A
 Songs Of Yesterday
Face B
 Mods Skins Punks (The Professionals)

Voilà un peu pour ces récentes sorties australiennes, j'aurai aussi pu vous parler de Stranglehold (avec un membre de Marching Orders), The Corps (dignes héritiers de Rose Tattoo en version Oi!), The Hard Targets (là aussi avec un membre de Marching Orders), eux aussi Australiens et ayant eu une sortie musicale dans l'année, mais faut bien les payer les disques, et les frais de port allemands sont assez lourds... Mais vous inquiétez pas, on en reparlera (surtout des deux derniers groupes je pense), ça me permettra d'écrire "Le retour des kangourous tueurs en braces".

samedi 1 septembre 2012

[Old Stuff] Insurance Risk – Violence In Our Minds LP (2009)




On va changer un peu de registre musical pour cette chronique, c'est vrai quoi y a marqué oi!/punk/hardcore sur la bannière, donc on va faire un peu de hardcore (bon ok y a quasiment pas de punk sur le blog mais je vais m'y mettre!).
Un pote m'a refilé ce disque récemment se plaignant que c'était trop speed « tiens toi t'aimes bien les trucs qui vont vite, jte file ça ! » et franchement c'est vrai que ça va vite, mais je l'en remercie, je trouve ça super cool !

Ce groupe Norvégien des années 90 a voulu, en cette période de revival Youth Crew politiquement correcte, prendre le contre pied de cette vague et faire du hardcore vénère et sans concessions dans la lignée de ce qui faisait à Boston dans les années 80 avec des groupes comme SSD, DYS ou Negative FX, du hardcore sans alcool mais avec des couilles comme des balles de baseball !
Ce LP sorti en 2009 regroupe les deux seuls 7'' du groupe (datant des 90s donc) et jamais réédités à ce jour et comme l'explique le batteur dans l'insert, les influences Boston sont pour eux clairement revendiquées et affichées. A vouloir sortir des sentiers battus de la morale bien pensante on peut s'attirer des ennuis et il y eut apparemment une certaine polémique lors de leur tournée européenne, notamment au sujet de leur morceau We Don't Care un poil homophobe. C'est paru d'ailleurs assez surprenant que le label allemand Crucial Response les produise en même temps que ManLiftingBanner, le groupe Youth Crew très à gauche des Pays-bas et je suppose que le label a su comprendre et accepter la démarche des norvégiens pour ce qu'elle était. L'objectif du groupe étant de faire un groupe Straight Edge violent, aux parole vénères et c'est pourquoi ils se sont un peu enflammés sur certains sujets (j'y reviendrai après). 

Grosses influences Boston donc mais pour moi ils tombent dans la catégorie des groupes plus contemporains que je qualifie (peut être abusivement) de « hardcore de skins », c'est violent, c'est direct, c'est pas très tolérant, c'est plein de fierté et ça n'a pas beaucoup de cheveux... (bref c'est skin ! En plus leur album s’appelle Violence in Our Minds quoi...) et se rapprochent donc de groupes comme 86 mentality (évidemment) mais aussi plus récemment Boston Stranglers, Vacant State, Commitment Crew ou plus près de chez nous Don't Need You (RIP).



Donc ce disque nous balance 18 morceaux supers véners dans la gueule (ça sonne d'ailleurs comme une grosse paire de baffe), joués à toute blinde, ne laissant pas une minute de répit à nos muscles endoloris (j'imagine qu'en live ça devait être très physique...).
Donc ça parle évidemment de la fierté d'être SxE, de combattre ceux qui voudraient te faire dévier de cette voie, d'unité, de trahison, d’honnêteté, de violence, de sincérité, etc...
Les types sont straight edge (c'est assez clair ils en parlent tout le temps et y a des X partout sur le pochette) et ne rigolent pas trop avec ça apparemment. Y a qu'à voir la morceau Payback Time qui dit clairement qu'ils vont éclater les mecs qui se la jouent straight edge et qui boivent des bières en cachette ou le titre The Punisher (qui fait évidemment référence au super héros qui ne fait pas vraiment du tout dans la dentelle) et qui menace clairement les revendeurs de drogue (« ceux qui propagent leur mal à travers l'état »), bref les types font parti d'une branche un peu extrême du SxE qui peut paraître comme une dérive malsaine pour certains...j'imagine que Ian McKaye apprécie peu ce genre de discours par exemple !

Bon à part ça ce disque est un pur concentré de rage et de violence brut et franchement... c'est cool !

A TELECHARGER ICI