lundi 13 février 2012

[Chronique] F.A.V.L. - Cemento e Follia (Strength Thru Oi! Records/Tuscia Clan/Ragazzi Dei Quartieri/Laida Provincia Crew/Pull The Trigger Records/ Mother Fucking Sounds/Oi! Shop/Skins Rules Records/Rudeness Records/Still Standing Army - 2011)




Ça faisait un bout de temps que je me disais qu'il fallait que je chronique ce CD, d'ailleurs j'en avais parlé récemment (dans l'article sur les sorties de 2012). Et bien maintenant je peux avoir l'esprit tranquille puisque c'est chose faite.
Laissez-moi donc vous parler de F.A.V.L., un groupe de Oi! italien (eh oui, encore un !), de la sympathique bourgade de Viterbo pour être précis. Avant de s'attaquer à la chronique, je vais vous faire un rapide topo sur cette ville et sa scène, si ça vous dérange pas (et si ça vous dérange de toute façon c'est pareil). Faut savoir que Viterbo est une petite ville médiévale à 100 bornes au Nord de Rome ou l'on affiche un amour immodéré pour la conduite à une main et la prise de virage à angle droit à 90 km/h dans les rues pavées, mais aussi un vivier pour la scène alternative et underground de l'Italie au sens large (c'est à dire que ça va du punk celtique jusqu'au trash metal, en passant par la Oi! et le hardcore), depuis un bon bout de temps. Des groupes bien connus en Italie (mais sûrement moins chez nous) y sont nés, comme Tear Me Down (un groupe de HxC très ancré à gauche) ou Razzaparte (un groupe Oi! qui commence à avoir une discographie bien fournie, avec des trucs sympas et d'autres moins). Aujourd'hui la scène de la ville est encore bien vivante, des concerts sont souvent organisés et les gars de là-bas se bouge pour faire venir des groupes du reste de l'Italie et de l'étranger, pour essayer de redonner un peu de vie à la scène italienne qui est, un peu comme chez nous, pas dans sa meilleure période...


Un des symboles de Viterbo, qu'on retrouve à peu près partout dans la ville. Non, ce n'est pas une croix celtique

Passons maintenant au sujet qui nous intéresse : le groupe. F.A.V.L. c'est de la Oi! mid-tempo (on pense à leurs illustres prédécesseurs Nabat ou Rip-Off par exemple)  avec pas mal d'influences rock'n'roll, un son brut bien rentre dedans, une voix forcée mais pas trop (et c'est tant mieux) et des paroles bien foutues dans la tradition de la Oi! italienne, à savoir pas mal de constats sociaux, beaucoup de fierté, tout ça sur un fond de "strada" ! Tout ça réuni donne au final un truc bien lourd, avec pas mal de pêche et surtout un bon esprit : anti-politique mais pas beauf pour autant, sans compromis. Bref, ça me plaît bien !
Premier titre, "Sempre Te Stesso", un morceau sur la fierté d'être ce qu'on est et de ne jamais oublier qui on est, sur le fait de tenir bon dans ce monde gouverné par le dieu-dollar. Ont a beau être "antisociaux", nous au moins on sait qui on est !
On enchaîne avec "Fino All'Ultima Goccia", là aussi un morceau sur la fierté d'être ce qu'on est, jusqu'au bout et à fond, sans jamais rien regretter. C'est un poil plus rock'n'roll que le précédent, et y a des choeurs sur le refrain (à ma grande joie !)
Viens ensuite la chanson "Cemento e Follia", et avec elle les fameux constats dont je vous parlais. Il est ici question de survivre dans la prison de ciment qui entoure les gars de F.A.V.L., d'entrer dans l'arène et de se battre pour sa peau, de toute façon y a pas de sortie ! Une guitare solo simple et funky comme dirait l'autre, un refrain qui te mets bien, bref, un des morceaux que je préfère dans l'album
Quatrième titre; "Questo è l'Oi!", sur le mouvement (remarque vu le nom, c'était pas sur la culture du concombre en Pologne). Une charge contre les sous-chiottes qui craches de la merde par la bouche sur internet (monsieur La Morue, par exemple), les politicards qui se réclament du mouvement et qui ne font rien de moins que le détruire de l'intérieur, en disant ce qui est "écoutable" ou pas, en collant des étiquettes sur tout et en tentant d'imposer leur vision à tout le monde. Et bah vois tu Jean-morale, nous on s'en branle de ce que tu penses, et on va continuer à dire ce qu'on veut et si ça te plaît pas t'iras gentiment rendre visite à ta mémé chez les Grecs, y parait qu'il y a une grosse ambiance là-bas en ce moment.  Ça c'est des paroles qui me plaisent et qui me parlent ! Si on ajoute à ça une rythmique qui tabasse (surtout la basse sur le refrain !) et une voix avec pas mal de pêche, ça donne un morceau qui tue ! Encore un de mes préférés !
On passe ensuite à "Tempo Estremo", qui traite de la société actuelle qui essaye de rendre le monde tout gris, avec tout le monde tout pareil, vous reprendrez bien un peu de mondialisation avec votre sodomie ? Ben certains sont résolus à pas se laisser faire, à se battre pour leur identité, leur histoire, et ils sont bien décidé à ne pas lâcher le morceau ! Musicalement c'est du droit-dans-ta-tronche avec un refrain (ce bon vieux Alessandro à cracher toute sa haine sur celui-là !) qui tue et un break hyper rock'n'roll, au final ça donne le meilleur morceau de tout l'album, et un des meilleurs morceaux de Oi! transalpine que j'ai entendu récemment (je l'ai dit !).
Sixième morceau, "Terra Bruciata". Rythmique bien cool sur les couplet, Guitare solo toujours simple mais bien faite sur les pré-refrains, accélération sur les refrains, encore un bon morceau. On y parle de l'Italie qui est aujourd'hui une terre brûlée et saccagée. Les graines de la haine ont été semées, et quand elles germeront ça va faire mal !
Morceau suivant, "Il Nostro Mondo". Bienvenue dans le monde réel, ici c'est la merde. Heureusement il reste des types avec un minimum de valeur, cohérents, qui gardent la tête haute et qui ont choisi de ne plus subir les conséquences des erreurs des autres.
Avant-dernier titre, "Signo Viterbo", un morceau qui rend hommage à la ville natale du groupe et qui en reprend la devise, "Non metuens verbum leo sum qui signo Viterbium" (je dormais en cours de latin au collège, alors comptez pas sur moi pour une traduction. Le nom du groupe est lui-même un hommage à la ville, puisque F.A.V.L. fait référence aux collines Fanum, Arbanum, Vetulonia e Longula où se trouvaient les quatre villages à l'origine de la ville de Viterbo. j'aime beaucoup la guitare sur le break de ce morceau, ça donne de la pêche au refrain qui suit, et c'est une fois de plus un des morceaux auquel j'ai le plus accroché.
Dernière chanson, "La Legge Del Più Forte", avec une intro bien rock'n'roll. Ça parle encore de résistance au système qui tente de nous museler, et face à ça la seule loi à appliquer c'est la loi du plus fort, celle qu'on apprend dans la rue et que les gens de la haute ne peuvent pas connaitre. On te crache à la gueule et à l'assaut !
Voilà, fini pour les morceaux. Tout ça est fourni avec un livret dont la pochette reprend en parti le blason de Viterbo et où figure les paroles (en italien, mais aussi partiellement traduites en anglais, pour que les non-italophones puissent se faire une idée de quoi ça parle), des photos du groupe et du crew de Viterbo, ainsi que moult remerciements (les 8000000 labels qui ont coproduit l'album, mais aussi... moi ! Ça fait plaisir !) et le contact du groupe.
Bref, un bien bon CD dont je vous conseille l'achat, les amateurs de Oi! italienne ne s'y tromperont pas et les autres non plus ! Contactez directement le groupe via cette adresse, ils vendent ça pas cher et le chanteur tient une petite distro avec pas mal de prod' italiennes, ça vaut le coup de jeter un oeil
On notera qu'en live, les gars de F.A.V.L. font des reprises pour le moins inattendu, puisqu'ils jouent "Eat The Rich" de Mötörhead (quoi que les reprises de Lemmy et sa bande sont pas si rares que ça dans notre scène), mais aussi... "Breaking The Law" de Judas Priest et ça à ma connaissance c'est du jamais fait avant (et pourtant en live ça rend hyper bien !) !

1 - Sempre Te Stesso
2 - Fino All'Ultima Goccia
3 - Cemento e Follia
4 - Quest è l'Oi!
5 - Tempo Estremo
6 - Terra Bruciata
7 - Il Nostro Mondo
8 - Signo Viterbium
9 - La Legge Del Più Forte

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1 commentaire:

  1. "Breaking the Law" (super morceau) est reprise aussi par le groupe anglais Citizen Keyne ;).

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