lundi 13 février 2012

[Chronique] F.A.V.L. - Cemento e Follia (Strength Thru Oi! Records/Tuscia Clan/Ragazzi Dei Quartieri/Laida Provincia Crew/Pull The Trigger Records/ Mother Fucking Sounds/Oi! Shop/Skins Rules Records/Rudeness Records/Still Standing Army - 2011)




Ça faisait un bout de temps que je me disais qu'il fallait que je chronique ce CD, d'ailleurs j'en avais parlé récemment (dans l'article sur les sorties de 2012). Et bien maintenant je peux avoir l'esprit tranquille puisque c'est chose faite.
Laissez-moi donc vous parler de F.A.V.L., un groupe de Oi! italien (eh oui, encore un !), de la sympathique bourgade de Viterbo pour être précis. Avant de s'attaquer à la chronique, je vais vous faire un rapide topo sur cette ville et sa scène, si ça vous dérange pas (et si ça vous dérange de toute façon c'est pareil). Faut savoir que Viterbo est une petite ville médiévale à 100 bornes au Nord de Rome ou l'on affiche un amour immodéré pour la conduite à une main et la prise de virage à angle droit à 90 km/h dans les rues pavées, mais aussi un vivier pour la scène alternative et underground de l'Italie au sens large (c'est à dire que ça va du punk celtique jusqu'au trash metal, en passant par la Oi! et le hardcore), depuis un bon bout de temps. Des groupes bien connus en Italie (mais sûrement moins chez nous) y sont nés, comme Tear Me Down (un groupe de HxC très ancré à gauche) ou Razzaparte (un groupe Oi! qui commence à avoir une discographie bien fournie, avec des trucs sympas et d'autres moins). Aujourd'hui la scène de la ville est encore bien vivante, des concerts sont souvent organisés et les gars de là-bas se bouge pour faire venir des groupes du reste de l'Italie et de l'étranger, pour essayer de redonner un peu de vie à la scène italienne qui est, un peu comme chez nous, pas dans sa meilleure période...


Un des symboles de Viterbo, qu'on retrouve à peu près partout dans la ville. Non, ce n'est pas une croix celtique

Passons maintenant au sujet qui nous intéresse : le groupe. F.A.V.L. c'est de la Oi! mid-tempo (on pense à leurs illustres prédécesseurs Nabat ou Rip-Off par exemple)  avec pas mal d'influences rock'n'roll, un son brut bien rentre dedans, une voix forcée mais pas trop (et c'est tant mieux) et des paroles bien foutues dans la tradition de la Oi! italienne, à savoir pas mal de constats sociaux, beaucoup de fierté, tout ça sur un fond de "strada" ! Tout ça réuni donne au final un truc bien lourd, avec pas mal de pêche et surtout un bon esprit : anti-politique mais pas beauf pour autant, sans compromis. Bref, ça me plaît bien !
Premier titre, "Sempre Te Stesso", un morceau sur la fierté d'être ce qu'on est et de ne jamais oublier qui on est, sur le fait de tenir bon dans ce monde gouverné par le dieu-dollar. Ont a beau être "antisociaux", nous au moins on sait qui on est !
On enchaîne avec "Fino All'Ultima Goccia", là aussi un morceau sur la fierté d'être ce qu'on est, jusqu'au bout et à fond, sans jamais rien regretter. C'est un poil plus rock'n'roll que le précédent, et y a des choeurs sur le refrain (à ma grande joie !)
Viens ensuite la chanson "Cemento e Follia", et avec elle les fameux constats dont je vous parlais. Il est ici question de survivre dans la prison de ciment qui entoure les gars de F.A.V.L., d'entrer dans l'arène et de se battre pour sa peau, de toute façon y a pas de sortie ! Une guitare solo simple et funky comme dirait l'autre, un refrain qui te mets bien, bref, un des morceaux que je préfère dans l'album
Quatrième titre; "Questo è l'Oi!", sur le mouvement (remarque vu le nom, c'était pas sur la culture du concombre en Pologne). Une charge contre les sous-chiottes qui craches de la merde par la bouche sur internet (monsieur La Morue, par exemple), les politicards qui se réclament du mouvement et qui ne font rien de moins que le détruire de l'intérieur, en disant ce qui est "écoutable" ou pas, en collant des étiquettes sur tout et en tentant d'imposer leur vision à tout le monde. Et bah vois tu Jean-morale, nous on s'en branle de ce que tu penses, et on va continuer à dire ce qu'on veut et si ça te plaît pas t'iras gentiment rendre visite à ta mémé chez les Grecs, y parait qu'il y a une grosse ambiance là-bas en ce moment.  Ça c'est des paroles qui me plaisent et qui me parlent ! Si on ajoute à ça une rythmique qui tabasse (surtout la basse sur le refrain !) et une voix avec pas mal de pêche, ça donne un morceau qui tue ! Encore un de mes préférés !
On passe ensuite à "Tempo Estremo", qui traite de la société actuelle qui essaye de rendre le monde tout gris, avec tout le monde tout pareil, vous reprendrez bien un peu de mondialisation avec votre sodomie ? Ben certains sont résolus à pas se laisser faire, à se battre pour leur identité, leur histoire, et ils sont bien décidé à ne pas lâcher le morceau ! Musicalement c'est du droit-dans-ta-tronche avec un refrain (ce bon vieux Alessandro à cracher toute sa haine sur celui-là !) qui tue et un break hyper rock'n'roll, au final ça donne le meilleur morceau de tout l'album, et un des meilleurs morceaux de Oi! transalpine que j'ai entendu récemment (je l'ai dit !).
Sixième morceau, "Terra Bruciata". Rythmique bien cool sur les couplet, Guitare solo toujours simple mais bien faite sur les pré-refrains, accélération sur les refrains, encore un bon morceau. On y parle de l'Italie qui est aujourd'hui une terre brûlée et saccagée. Les graines de la haine ont été semées, et quand elles germeront ça va faire mal !
Morceau suivant, "Il Nostro Mondo". Bienvenue dans le monde réel, ici c'est la merde. Heureusement il reste des types avec un minimum de valeur, cohérents, qui gardent la tête haute et qui ont choisi de ne plus subir les conséquences des erreurs des autres.
Avant-dernier titre, "Signo Viterbo", un morceau qui rend hommage à la ville natale du groupe et qui en reprend la devise, "Non metuens verbum leo sum qui signo Viterbium" (je dormais en cours de latin au collège, alors comptez pas sur moi pour une traduction. Le nom du groupe est lui-même un hommage à la ville, puisque F.A.V.L. fait référence aux collines Fanum, Arbanum, Vetulonia e Longula où se trouvaient les quatre villages à l'origine de la ville de Viterbo. j'aime beaucoup la guitare sur le break de ce morceau, ça donne de la pêche au refrain qui suit, et c'est une fois de plus un des morceaux auquel j'ai le plus accroché.
Dernière chanson, "La Legge Del Più Forte", avec une intro bien rock'n'roll. Ça parle encore de résistance au système qui tente de nous museler, et face à ça la seule loi à appliquer c'est la loi du plus fort, celle qu'on apprend dans la rue et que les gens de la haute ne peuvent pas connaitre. On te crache à la gueule et à l'assaut !
Voilà, fini pour les morceaux. Tout ça est fourni avec un livret dont la pochette reprend en parti le blason de Viterbo et où figure les paroles (en italien, mais aussi partiellement traduites en anglais, pour que les non-italophones puissent se faire une idée de quoi ça parle), des photos du groupe et du crew de Viterbo, ainsi que moult remerciements (les 8000000 labels qui ont coproduit l'album, mais aussi... moi ! Ça fait plaisir !) et le contact du groupe.
Bref, un bien bon CD dont je vous conseille l'achat, les amateurs de Oi! italienne ne s'y tromperont pas et les autres non plus ! Contactez directement le groupe via cette adresse, ils vendent ça pas cher et le chanteur tient une petite distro avec pas mal de prod' italiennes, ça vaut le coup de jeter un oeil
On notera qu'en live, les gars de F.A.V.L. font des reprises pour le moins inattendu, puisqu'ils jouent "Eat The Rich" de Mötörhead (quoi que les reprises de Lemmy et sa bande sont pas si rares que ça dans notre scène), mais aussi... "Breaking The Law" de Judas Priest et ça à ma connaissance c'est du jamais fait avant (et pourtant en live ça rend hyper bien !) !

1 - Sempre Te Stesso
2 - Fino All'Ultima Goccia
3 - Cemento e Follia
4 - Quest è l'Oi!
5 - Tempo Estremo
6 - Terra Bruciata
7 - Il Nostro Mondo
8 - Signo Viterbium
9 - La Legge Del Più Forte

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[Chronique] Doubling Boys – Denbora aurrera doa




L'équipe rédactionnelle au grand complet a eu très récemment l'occasion de se rendre au pays basque « espagnol » (à Arrasate Mondragon plus précisément) afin d'étudier d'un peu plus près les habitudes de ses habitants aux cheveux courts. Je ne pense pas prendre beaucoup de risques en disant au nom de tout le monde qu'on s'est pris un sérieux soufflet dans les parties. La scène locale est juste incroyable et c'est pourquoi nous débutons avec cette chronique une petite série sur le pays basque qui, je l'espère, vous fera découvrir tous ces groupes qui méritent vraiment à être connus.
Pour situer rapidement le contexte, le pays basque espagnol a une population de 2,5 millions d'habitants avec un quart de bascophone, le tout pour une superficie 33 fois plus petite que celle de la France... et comporterait 13 groupes de oi! d'après ce qu'on m'a dit, c'est à dire sûrement plus qu'en France actuellement ! Et quand on fait de la oi! ou du punk rock là bas, on fait ça bien ! Les mecs sont hypers bons, hypers carrés, presque trop parfois, on est très loin de l'amateurisme bon enfant des groupes de chez nous... Et il y aurait entre 3 et 4 concerts 100% oi! par week end dans toute la province.... 3 OU 4 PUTAIN!!!
A Mondragon (22000 habitants, un trou!) la culture punk et oi! est partout, je n'avais jamais vu jusqu'à présent aucun endroit en Europe où la scène est si vivante, si bouillonnante (peut être en Allemagne ok mais c'est différent)... La situation particulière de cette région et les luttes indépendantistes qui en découlent sont évidemment un des moteurs de cette scène, le punk s'épanouissant toujours dans l'oppression. Je ne m'attarderai pas sur ce sujet car je n'y connais pas grand chose à vrai dire et que c'est un débat bien trop éloigné de ma réalité pour que j'y prenne part (et puis j'ai pas envie de me retrouver avec du C4 dans mon pain au chocolat si je dis une connerie).

Mais trêve d'introduction fleuve, passons à la musique !
La région a donc toujours produit des groupes de très grandes qualité, on pense à Eskorbuto, R.I.P, Cicatriz, La Polla Records, Skalariak ou Des-Kontrol pour n'évoquer que les plus connus...ceux qui ont traversé les frontières ! Car Doubling Boys est, comme la très grosse majorité des groupes du coin, très peu sorti de son territoire. La scène est vaste et vivante mais s'auto-alimente dans un très petit périmètre et s'exporte peu, et c'est dommage. Bon c'est vrai que le basque est un langage qui n'aide pas à franchir les frontières... L'espagnol à la limite ok, on peut réussir à déchiffrer vite fait, mais alors le basque c'est vraiment de l'aztèque médiéval ! Impossible d'y déceler une quelconque signification ! Du coup ça ne rend pas la communication facile hein.
Mais Doubling Boys a l'avantage de faire une grosse majorité de morceaux en anglais, bon un anglais très approximatif (pas très loin de la oi! Japonaise!) mais un anglais suffisant pour conquérir tous les anglophones du dimanche.
Ce 8 titres CD est, à ma connaissance, leur deuxième production après Oihu Egin Nahi Dut (essaye de le répéter très vite en mangeant tes corn flakes).

Alors autant être clair, Doubling Boys c'est du très très bon ! C'est de l'hymne à la pelle, c'est des brouettes de singalong, c'est un putain de son, c'est des putain de mélodies, c'est une putain de tuerie quoi !
Pour être franc je connaissais mal ce groupe jusqu'à il y a peu et j'ai été très très impressionné. Ça joue très bien, ça sonne encore mieux, le genre de groupe dont la production n'a rien à envier aux plus gros représentants du genre. Et c'est assez représentatif du niveau des groupes que nous avons eu l'occasion de voir lors de notre court séjour là bas, les mecs savent jouer ! Et c'est assez rare dans la scène oi! pour qu'on le signale.

Le skeud démarre très fort avec Welcome To Our Land, une sorte de chant de bienvenue au Pays Basque qui ne demande qu'à être hurlé en choeur. On glisse au passage quelques rappels sur la lutte pour la liberté, sur les années de guerre qui ont secoué la région puis on ouvre grand les bras pour faire un gros calin à ses potes. Un très bon morceau qui met tout de suite à l'aise l'étranger peu familier des coutumes locales que je suis. Le refrain est génial, de gros choeurs fraternels avec une petite guitare solo pas dégueu...un régal
On continue avec Sistema, un morceau en basque. Je suppose que le basque leur permet de s'exprimer plus facilement que l'anglais sur des sujets complexes, c'est bien mais du coup j'y comprends rien... A part le break final qui, je pense, donne une assez bonne idée de l'orientation du morceau : « Sistema !...Sistema !... Sistema Kapitalista ! ». Une critique du système économique et financier, ça me plait ! Ah oui et le morceau dérouille, les basques aiment bien faire une phrase sur deux en choeur, ça fait un peu chorale à force mais c'est super efficace.
When I Remember You est, je suppose, un morceau sur un vieux pote disparu. Je dis je suppose parce que c'est sûrement celui le plus mal écrit, y a du boulot sur l'anglais là les gars ! Une petite guitare bien rock'n roll, une ligne de basse entraînante et toujours ces putains de choeurs, la formule est la même mais on adore, il y a une énergie incroyable dans ce morceau.
Denbora aurrera doa ! Est à mon avis la quintessence de la oi! basque. Des paroles incompréhensibles mais aux sonorités agréables, une patate d'enfer, des choeurs une phrase sur deux et un gros refrain qui déboite à scander à 30 ! Le canon ancien en photo dans le livret sous le texte m'indique peu de choses sur la signification de ceci, peut être une référence subtile au patrimoine de leur bled.
Et puis arrive Warriors, et quand Warriors arrive c'est pas en charentaise ou en chaussons Mickey, nan Warriors arrive comme un gros gros tube qui te pulvérise la face ! L'hymne basque ultime ! Bon des paroles assez faibles (Skinheads, Warriors blabla comme d'hab quoi) mais il y a une telle énergie, une telle conviction qu'on ne peut que remonter ses bretelles et s'éclater les cordes vocales dans les oreilles de ses potes. Mortel !
Nada de Nada nous amène une touche d'espagnole, ça change... enfin pas grand chose pour moi puisque je ne pige rien à la langue de Juan Carlos. On me glisse à l'instant qu'il s'agirait d'évoquer une amitié (ou un amour?) tristement déchue (déçue?), qui s'est tragiquement muée en haine, un texte qui semble très personnel mais qui parle à tous, tout le monde a connu la trahison... Bref encore un morceau qui déchire ta mamie, je sais, je me répète, mais c'est vrai. Et cette montée sur le pré-refrain avant l'explosion... Terrible !
Something That... le morceau japonais nostalgique sur les skins... hé ouais l'anglais n'est pas encore au top mais à vrai dire on s'en fout. Un vibrant appel à l'unité et au combat de tous les skins sous la même manière. La guitare solo donne le petit côté larmoyant mélo. Un bon morceau encore une fois mais j'aime moins la guitare solo, peut être qu'elle commence un peu trop dés le début et moi les guitares j'aime pas ça ! (ouais je sais c'est con quand on écoute du rock'n roll).
Et comment mieux conclure qu'avec 1969 !? (n'y vois pas d'insinuations salaces petit obsédé!) Un morceau qui était déjà sur leur précédente production il me semble. Un hymne à se souvenir des débuts, des racines du mouvement. Bon je ne vais pas lancer un débat sur cette vision, à mon avis, un peu trop idyllique sur cette période, peu importe on comprend le message et on adhère. Bon je vais faire original, ce morceau est super, encore une fois, voilà. Peut être un poil plus mélo que les autres mais à peine.

Vous l'aurez compris, on est en pleine période d'euphorie bascophile (et ça va continuer !), donc fais toi plaisir, enfile ton pagne en peau de perroquet et rejoins nous sous la pyramide du Louvres, on boira du Patxaran jusqu'à l'aube et on chantera de la oi! from the mountain !


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mercredi 8 février 2012

[Chronique] The Headliners - Too Young To Fall In Love (UVPR Vyniles - 2012)



On enchaine sur la deuxième grosse sortie LP de UVPR du moment (en attendant celles de février). On descend un peu plus bas que ma chère Normandie pour retrouver The Headliners, dans je cite "the best place in the world", oui je parle de Nantes.
A leur tête, et au chant, toujours Tino, chanteur de The Janitors (RIP ou pas?!) qui va nous mettre des claques pendant 10 titres, les fans du premier EP de The Headliners ont été surpris par le changement radical de style! Bien loin le King Eric, le poulet, et la cocaïne. Laisse les Headliners et leur vague d'homosexualité t'emmener le long de la Loire (ou de l'Erdre pour les vrais skippers ;) ).
Vu le changement de style, on aurait pu s'attendre à un changement de line-up mais non, juste l'ajout d'un troisième guitariste (pour l'enregistrement je suppose) ce qui donne des trucs terribles à la guitare et des choeurs vraiment hyper bien tapés (comme dans The City Is Dead). Certains qualifient cet album de Pop'Oi! mais de mon côté y'a plus grand chose de Oi!, et je pense que le fait de reprendre un groupe de Powerpop comme les Fast Cars, ainsi que de faire un clin d'oeil a Elton John à la fin de The Way I Behave affirme clairement leur coming out ;) ! Perso je connais pas énormement de groupes de ce genre la mais ça me fait plutôt penser a The Boys ou à The Chords qu'a Last Resort. Mais loin de moi l'idée de cracher sur le fait de rajouter de la "gayitude" dans le punk, surtout quand c'est bien fait! The Headliners ont osé l'originalité et n'ont clairement rien a regretter, un peu comme Perkele sur leur dernier album en quelque sorte (je vais me faire caillasser je le sens!) mais sans mettre de biniou ou de violon, faut pas exagérer quand même!



Niveau parole, c'est beaucoup plus sombre que l'EP (oui je sais ca n'a rien a voir), ça fracasse du hipster dans The Way I Behave, ça traine dans So Bored By Now, ca essaye d'aimer dans Too Young To Fall In Love. Mais l'ancienne capitale de la Bretagne qui auparavant attirait des foules de skins en quête d'un paradis perdu semble être à son tour devenue morne et terne, j'voudrais même dire que cette "jaded generation" ressemble à des "ghosts running from flashy lights" dans cette "dead city" t'as vu!
Bref c'est pas la joie dans le coeur de Tino mais le malheur des uns fait le bonheur des autres et depuis qu'il est sorti et que cette belle galette tourne sur nos platines, c'est nous les heureux! The Headliners frappent fort en union avec UVPR, qui vous offrent même des autocollants The Headliners avec le LP+CD, ça c'est la classe. (je viens de les découvrir d'ailleurs, trop bien cachés!)

Bon et comme on supporte SOPA et PIPA ,enfin surtout PIPA, demandez vous pourquoi, et bah on vous donne même pas l'album, nah! Néanmoins il est en écoute sur leur bandcamp, en entier, donc passez pas a côté de ca!



01 - Right Place / Wrong Time
02 - So Bored By Now
03 - Too Young To Fall In Love
04 - The City Is Dead (Intro)
05 - The City Is Dead
06 - Score In a Rig
07 - We Are The Headliners
08 - Don't Cross The Line
09 - In The City
10 - The Kids Just Wanna Dance (The Fast Cars cover)
11- The Way I Behave

dimanche 5 février 2012

Guttersnipe – Never Surrender Never Givin In EP [Chronique]




Nous sommes dans une période difficile les enfants.
L'Internet libre est en train de mourir et ça va pas nous aider à vous faire partager notre musique. Hé oui même dans notre scène indépendante et « underground » le copyright et la chasse aux pirates font des ravages. Les plus attentifs d'entre vous auront peut être remarqués la disparition puis la réapparition (sans le lien mediafire) de la chronique du disque de The Press... Oivengeance a en effet été menacé par le site hébergeur (blogspot) de sanctions (c'est à dire fermeture) si le lien vers l'album restait sur notre site... Alors pourquoi juste cet article ? Pourquoi The Press ? Je n'en sais rien mais quoiqu'il en soit nous avons du obtempérer à contre cœur...
Mais vous êtes de grands garçons et de grandes filles et je ne doute pas que vous trouverez vite comment vous le procurez sans notre aide. Malheureusement cet incident est symptomatique d'une ambiance actuelle particulièrement délétère et n'oublions pas que les blogs de partage comme les nôtres ne sont pas à l’abri d'une disparition brutale, ce qui, au vu des événements récents, ne paraît pas du tout impossible (et c'est flippant!).
Enfin pour le moment on est là et on compte bien y rester !

Mais refermons délicatement cette parenthèse douloureuse et retournons bien vite à nos agneaux.

Vous aurez sans doute remarqué, perspicaces lecteurs, qu'on se les gèle sévère ces jours-ci dans notre vieille Europe. Profitons de cette période glaciaire pour se diriger vers un pays où l'hiver transforme régulièrement ton slip en sorbet à couilles.... j'ai nommé : la Suède !
Alors il faut tout d'abord savoir que les suèdois sont des enfoirés...
Et particulièrement les enfoirés d'Umea qui sont suèdois.... Euh ?! Enfin bref !
Ouais Umea est sans doute la ville européenne avec le ratio groupe-qui-tue / population le plus élevé, ce qui fait un pourcentage d'enfoirés de putains de musiciens assez élevé, bravo à eux !

Guttersnipe est donc lui aussi originaire de cette froide bourgade. Formé en 1994 comme un groupe keupon à crêtes, nos petits MilkShalke à clous vont ensuite se diriger vers un look skinhead et devenir un putain de groupe de oi ! A noter qu'ils ont pris le parti de toujours chanter en anglais, au contraire de Clockwork Crew ou Agent Bulldog par exemple. C'est mieux parce que du coup on comprend tout, mais c'est moins bien parce que on se retrouve avec des paroles du niveau de Perkele (bon j'exagère c'est pas si pire).
Ils sortent d'abord un premier 7'', United And Strong (qui sonne entre punk un peu mélo et UK82, un 7'' qui augurait déjà du meilleur) puis un album intitulé 1995. Bien que le look soit punk, la musique oscille entre street punk et oi! Un bon album sympa mais encore bien en dessous de ce qui suivra. Arrive alors un autre 45 We are the Army (si quelqu'un a un rip ça m'intéresse!) puis, en 1998, le présent disque qui contient 6 morceaux à lire en 33t sur un format 7'' (sorti chez DSS et Cargo), presque un mini-album, qui ressortira d'ailleurs après en CD.
Changement de look complet pour tout l'équipe puisque tout le monde a adopté l'indémodable et classieux combo fines braces et docs bordeaux ! Le chanteur/guitariste et le bassiste/second-chanteur sont bien les mêmes et ce n'est que le batteur qui a l'air de pas mal changé d'un skeud à l'autre.
Leur dernière sortie, à ma connaissance, est alors l'album Join The Strike, l'apogée et l'apothéose de leur street punk/oi !, qui voit le jour en 1999. Un album vraiment excellent que je conseille à tous d'écouter.

Allez hop c'est parti pour les ceaumors chérie!
Le disque début par le morceau qui donne son nom à l'EP : Never Surrender Never Give In. Un super morceau de oi! mid-tempo qui peut faire penser au côté un peu lourd de certains groupes américains. Les paroles sont ultra clichés et n'ont aucun intérêt mais on s'en fout, on kiffe !
Le second morceau, Riot in The City, est beaucoup plus rock'n roll avec un refrain "chanté" ce qui donne au tout une ambiance street rock'n rool ou street punk qui est carrément cool. Une bonne et sincère chanson de révolte qui encourage à foutre le bordel.. Rien de très originale encore une fois, mais toujours efficace.
Le dernier morceau de la face me fait énormément penser à Joe Hawkins d'Oppressed, un ptit air dans le chant mais à part ça rien à voir. Pride & Dignity, 100% oi ! mid-tempo, pleins de choeurs, de la patate, rien à jeter !
La seconde face commence fort avec Rapist (qui n'est pas une reprise de Combat 84). Une petite guitare solo rend l'ensemble tout de suite plus abouti que la face précédente. Un super titre, avec un refrain bien gueulé (grosse voix bien glaireuse de fumeur bronchitique comme on aime!), bref encore une bonne leçon de oi ! Les paroles évoquent un violeur qui suit les petites filles et qu'il faudrait l'enfermer et lui péter sa gueule !
The Harder They Come, là c'est bien la reprise de Jimmy Cliff. J'étais pas très convaincu au début, encore une reprise ultra connue etc... Mais finalement ça rend plutôt bien, avec un ptit côté rock'n roll dans la gratte qui n'est pas pour me déplaire.
On conclue tout ça avec Stick Together qui sonne plus punk rock, sans doute à cause de la basse qui sonne un peu Rancid et du chant clair sur le refrain (peut être le deuxième chanteur) mais rassurez vous le refrain est purement Guttersnipe avec des gros chœurs bien cools !

Bref Guttersnipe est un super groupe dont ce skeud n'est pas forcément le meilleur représentant. Début de leur phase oi! il sonne très efficace (toutes les ficelles du genre sont parfaitement maîtrisées) mais un peu cliché du coup. A écouter néanmoins avant de découvrir Join The Strike!!

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