mardi 24 janvier 2012

En 2012, sors ton déambulateur

Vous le savez tous, le 21 décembre de cette année, nos amis les Mayas nous on prévu une sympathique fin du monde. Va donc falloir profiter un maximum des 11 mois (quasi tout pile) qu'il nous reste à vivre, et les annonces des productions à venir cette année devraient vous aider à tenir le choc, puisqu'il y a pas mal de trucs bien lourds qui s'annonce, notamment un retour en force de pas mal de vieilleries (mais Dieu merci, pas de side-projet eurodance de Roddy Moreno). Faisons donc un point rapide.
Tout d'abord, chez Bords de Seine on nous annonce deux projets forts intéressants pour l'année de l'apocalypse, à savoir un 33 tours rassemblant des enregistrements de Bootboys (le groupe parisien 80's, "Dernier Rempart", "Mitterand", tout ça tout ça), ce qui est plutôt intéressant, puisqu'à ma connaissance rien n'était sorti sur vinyle jusqu'à là (mis à part le titre "Enfants de la Crise", sur la compil' 7" Un Pays à Défendre), mais également un intégral des mythiques Tolbiac's Toads (accompagné de démos et d'inédits, nous promet-on !), ce qui avait déjà été fait il y a fort longtemps par un infâme label au marteau et à l'épée dont je tairai le nom ici. Ceux qui me connaissent bien le savent, Tolbiac's c'est mon groupe français préféré, donc je peux que me réjouir de cette initiative louable !
Les récemment reformés Agent Bulldog sont quand à eux entrés en studio pour enregistrer des albums pour un album qui devrait sortir dans le courant de l'année. D'après les échos que j'ai eu, la reformation se débrouille plutôt bien sur scène, ce qui peut nous laisser espérer un album de même niveau que Livstill et Ett Tusen Glas, leurs deux précédents album datant respectivement de 1991 et 1997. Croisez les doigts les mecs !
Sur UVPR Vinyles on nous annonce pour le 15 février (tout de suite c'est du concret, ça c'est du professionnalisme, oui madame !) la sortie du live à Massy en 1984 de R.A.S. (soit le dernier concert du groupe), en collaboration avec le groupe. On m'a laissé entendre que tout ça serait de meilleur qualité que le même live sortie en 2004 sur Acrude/Narayan.
Tant qu'on est sur R.A.S., sortira bientôt chez Euthanasie Records une réédition de l'EP et du 33 tours 84 du groupe, là aussi en collaboration avec les membre. Euthanasie nous a habitué à des productions de très bonnes qualité, toujours pleines de flyers/posters/interviews et autre matériel inédit, donc à mon avis pas de soucis à se faire, vous pourrez vous jeter dessus les yeux fermés quand ça sortira !
Enfin, après l'annonce de la reformation des américains de Anti-Heros, on nous annonce la sortie chez GMM Records d"un vinyle regroupant leur album Underneath The Underground et leur EP Election Day, là aussi une nouvelle qui fait plaisir.

Un peu de Anti Heros pour ce qui ne sont pas familier avec le groupe (et pour les autres aussi), ça fait jamais de mal !

Pour ce qui est des groupes plus récents, on est pas en reste non plus ! Un split à 4, regroupant certains des meilleurs jeunes groupes américains, à savoir Noi!se, Razors In The Night, The Broadsiders et Sydney Ducks, sort sur Longshot Music/Contra Records ça vend du rêve !
Également prévu pour cette année est prévu l'enregistrement et probablement la sortie d'un EP pour nos amis viterbese de F.A.V.L. (dont je ne manquerai pas de chroniquer le bon premier album d'ici peu), un des meilleurs groupes (et malheureusement pas très connu pour l'instant) de la scène italienne actuelle (et Dieu sait que je suis calé en Oi! italienne, alors vous pouvez me croire !)
Après moult péripéties et retards, le nouvel album de Retaliator appelé Lionhearted, qu'on nous promet depuis septembre 2011, devrait bien finir par sortir cette année. Je doute que le groupe plaise à tout le monde, mais bon je préviens quand même !
Sortie récemment, le second album des suédois de Olsfashioned Ideas, dont le premier album et le premier EP (dont une chronique faite par mes soins est d'ailleurs prévue) m'avait beaucoup plus. Ce groupe de Malmö joue une Oi! bien rentre dedans (mais pas bourine pour autant), avec ce qu'il faut de singalong, enfin on abordera ça plus en détail dans la chronique à venir.
Voilà pour l'instant. Bien sur j'ai pas inclus toutes les sorties annoncées pour cette année (juste celles qui m'intéressent, que j'ai en tête, et manque aussi fatalement celles que j'ai oublié). J'aurai l'occasion d'étoffer la liste au cours de l'année (mais ça veut pas dire que je le ferai régulièrement, je referai un article quand j'aurai accumulé assez d'infos/de nouveautés), du moins je l'espère !

Un extrait du nouveau Retaliator, ça n'a pas changé et c'est tant mieux !

lundi 23 janvier 2012

[Chronique] The Daltonz - Suedhead Rock (UVPR Vinyles - 2012)




Grosse actualité pour UVPR (enfin plus si actuelle que ça vu le retard que j'ai pris pour la chronique, mais bon c'est encore chaud), avec deux sorties en LP. D'une part The Headliners (un de mes camarades doit se charger de la chronique, me semble-il) et de l'autre, The Daltonz, dont on va parler ici.
Vingtième production d'UVPR (ça commence à faire pas mal !), on remarque dans cet album des changements par rapport au très bon premier EP de nos amis Normands (également sorti sur UVPR, dixième prod' du label). Pour commencer, tout ça est desservi par un meilleur son (grâce à un meilleur mixage ? À un régime uniquement basé sur des perfusions de Calva ? Que sais-je ?), le chant est plus articulé (et sur les morceaux en anglais, majoritaires sur l'album, ça fait la différence, oui madame), et la voix probablement un peu plus forcée, ce qui au final met plus de pêche dans le bordel, et c'est tant mieux. Musicalement, c'est toujours un subtil musique de Oi! 80's (désolé pour les amateurs de KrawallBrüder) et de punk rock (pour le côté mélodique). Ajoutez-y un peu de rock'n'roll, mettez moi tout ça mid tempo et ça vous donnera une bonne idée de la sonorité des Daltonz (ou sinon pensez The Templars, ça marche aussi). On notera qu'on alterne entre morceaux en anglais et en français. Maintenant que vous situez un peu le truc, passons aux chansons. De quoi ça cause, comment ça cause, est-ce que c'est aussi bien écrit que mes articles de grande qualité, tout ça tout ça quoi.

Nos camarades Normands niquant la société d'un air narquois et provocateur

Premier titre, "Dead End File". Guitare qui attaque direct, on entend bien la basse, la voix est bien pêchue. Un morceau, si j'ai bien compris, sur les ouvriers qui, en véritable boucs émissaires du capitalisme, subissent la loi du marché et qui, tel la jeune byrd moyenne après une soirée alcoolisée au bistrot, se font toujours niquer quoi qu'il arrive. Bonne introduction à l'album en tout cas, on sait à quoi s'attendre, et ça promet !
Viens ensuite "Ain't No Truth", qui ressemble plus aux morceaux de l'EP. Plus mélodique, avec une deuxième voix (dont je suis bien incapable de vous donner l'identité) qui contraste pas mal avec celle du chanteur, ça le fait pour moi ! Là on parle de la jeunesse désoeuvrée qui ferait n'importe quoi pour donner un peu de piment à sa vie.
Troisième morceau, "S.M.N.". Premier morceau en français, il était déjà sorti sur une compil' EP sortie avec un numéro d'UVPR? (puisque pour ceux qui ne le savent pas, UVPR c'est - ou c'était plutôt - aussi un fanzine, de grande qualité soit dit en passant), mais la version qu'on a ici est complètement retravaillée, remise au goût du jour. Pour la petite histoire la S.M.N. c'est la Société Minière de Normandie, un grand centre industriel du Calvados, aujourd'hui fermée. Premier constat, avec le chant en français, c'est encore plus lourd que les morceaux en anglais. Là on le sent bien l'influence Oi! 80's, pensez Brainwash (et pensez y bien parce qu'on va y revenir) avec une plus grosse voix. Y à break plus au moins au milieu de la chanson où le tempo ralenti, un peu comme dans le hardcore quoi (je dis ça, mais une fois de plus j'y connais pas grand chose en HxC, on manquera pas de me contre dire si j'ai tort). Un des meilleurs titres de l'album à mon avis !
Quatrième titre de la face A, "Mrs Justice", là aussi bien mélodique, cette fois c'est le côté punk-rock qu'on sent bien. un morceau sur la justice, comme l'indique le titre, et je constate à la vue des paroles que nos amis à la taille croissante ne sont pas des grands amateurs de robes de magistrat et autres comparution direct. Ça tombe bien, nous non plus
On enchaîne avec "Down The Terraces", sur le football et l'ambiance dans les gradins, tout ça avec des paroles Cockney Reject-esque. Certes le football est pas le thème le plus original dans la Oi!, mais la chanson est bien faite. On revient à des sonorités plus Oi! et à un chant plus forcé. Gros refrain sur ce morceau, avec des bons choeurs. Tout ça pour dire que le Stade Malherbe Caen Calvados Basse-Normandie c'est la grande fête.
On clos la face A avec une reprise de Brainwash, à savoir "Les Brigades de Sécurité". On a du mal à voir plus évident comme groupe à reprendre, puisque Brainwash est une sorte de légende Normande de la Oi! 80's (enfin si, pousse 5-10 ans plus loin et y a un célèbre groupe de Garçons Bleachés). Bonne reprise, dans l'esprit de l'original, le son pourri en moins ! Bien joué !
La face B commence avec "Suedehead Rock", qui donne son nom à l'album. Le morceau porte bien son nom puisque ça sonne plus rock'n'roll que le reste de l'album, on pourrait rapprocher ça de The Jam. Bon choeurs sur le refrain, bonne guitare, on remarquera la sympathique break basse-batterie après le solo de cette même guitare. Encore un bon morceau, comme ça on s'ennuie pas après avoir changé la galette de côté ! 
Viens après "Talking To Yourself", encore un morceau bien rock'n'roll, sur les politicards blindés de pognon qui vivent bien loin des vrais gens et qui ne peuvent même pas s'imaginer comment se passe la vraie vie (un indice, ni en yacht, ni dans un hôtel particulier à Saint-Germain des Prés). Là aussi c'est un des morceaux que je préfère.
Second titre en français, "La Oi!", sur la musique et sur la vie de tout les jours. J'annonce tout de suite, grosse tuerie. Refrain qui tue et que tu connais par coeur au bout de la 2ème écoute, des choeurs bien nice, rythmique bien aggressive, et paroles bien écrites, encore une fois, même si les morceaux en anglais sont vachement bien, ceux en français sont à mon goût un cran au dessus ! "Tu nous a pris pour des baltringues/Bobo moraliste à la p'tite semaine", ça c'est d'la punchline mon pote !





Suit "Concrete Ground", sur la ville et le sacré merdier qu'il y règne. Là aussi on a une deuxième voix, ça contraste bien. la particularité de ce morceau réside dans le phrasé. Sur les refrains ça m'a fait penser aux premiers trucs d'Agnostic Front, genre hyper saccadé et direct dans ta gueule, ça change du reste de l'album  et ça le fait. Et puis la voix qui monte sur le dernier refrain, je suis hyper fan (mon côté complètement assumé de fan de Rose Tatoo qui surgit à pleine vitesse surement)
Avant dernier titre de l'album, "Caught Up With The System", sur le système qui te détruit et qui te piège dans une routine qui te laisse dans un état semblable à celle du dindon-garou de Blood Freak (comprendra qui pourra). C'est plus lent que le reste de l'album, c'est quasi une ballade. les paroles sont bien, mais j'ai du mal à accrocher. Il fallait bien un titre qui me plaise moins sur les douze morceaux de l'album, ben le voilà.
Mais heureusement, je retrouve ma joie et ma bonne humeur dès les premières secondes du morceau suivant (dernier titre de l'album d'ailleurs), puisque ça commence par un sample ultra-mythique du film Un Singe En Hiver. Et je suis un grand fan de Jean Gabin, sachez le. Le morceau porte d'ailleurs le nom du film, et c'est, me dit-on amicalement depuis les lointaines terres de Nantes, une reprise de "Don't Do Anything At All" des Templars (le morceau est également sorti sur un récent tribute aux Templars d'ailleurs). Après ce sample de grande qualité une douce mélodie à la guitare attire mon attention, avant que ça parte en sorte de violence complète. Guitare über nice, encore la basse qu'on entend bien, des paroles qui te rentre instantanément dans le crâne, un refrain qui fini de t'achever au cas ou tu resistais encore, et un solo de guitare du plus belle effet, simple et extrêmement efficace. Je crois bien qu'on est en présence du meilleur morceau de cet album, et de l'un des meilleurs morceaux de Oi! française récent, rien que ça les gars ! J'ajouterai qu'après un morceau hommage à La Soupe au Choux et celui là qui fait référence à Gabin on peut espérer un tribute à Lino Ventura ou Alain Delon pour bientôt sur UVPR Vinyles.

La fameuse scène d'Un Singe En Hiver d'où est tiré les sample

Fini, les chansons, passons à l'emballage. Une jolie pochette façon esquisse au fusain  (dirais-je à vue d'oeil), représentant une ville avec une usine dans le fond (la S.M.N. ?) et un type en scooter au premier plan. Ça change des pochettes qu'on trouve habituellement dans notre milieu fraichement tondu, y a pas à dire ! Le dos de la pochette est dans le même esprit, sauf que j'ai pas réussi à discerner ce que ça représentait, si vous avez des suggestions merci de me les soumettre. Gros travail sur l'insert aussi : photos du groupe en noir et blanc, fond "brickwall", et des touches de rouge à certains endroits pour donner un peu de vie et de couleur à tout ça, le graphiste c'est pas pignolé ! On trouve bien entendu toutes les paroles, les habituels informations sur le groupes et remerciements, et on nous précise que les Daltonz bénéficient de l'aide de la mairie dans le cadre d'un soutien aux groupes du coin ! Le soutien du maire est donc loin d'être sommaire à pont l'Evêque !
Mes prédictions étaient justes, on a droit à un très bon premier album des Normands, ce serait bête de vous en priver, c'est un bel objet, et pour ce qui ne sont pas équipés de platine vinyle, il est vendu avec un CD qui contient tous les morceaux (comme c'est maintenant la tradition sur UVPR, ces gens là pensent vraiment à tout).


Face A
 Dead End File
 Ain't No Truth
 S.M.N.
 Mrs Justice
 Down The Terraces
 Les Brigades De Sécurité (Brainwash cover)

Face B
 Suedhead Rock
 Talking To Yourself
 La Oi!
 Concrete Ground
 Caught Up With The System
 Un Singe En Hiver


Je le mettrai pas tout de suite en téléchargement, on va lui laisser le temps de se vendre (et comme ça vous serez bien obligé de l'acheter bande de rats !), vous pouvez le trouver sur le nouveau web store d'UVPR

mardi 10 janvier 2012

[Chronique] Condemned 84 - The Real Oi! EP (Haunted Town Records - 2010)




Ça fait longtemps que j'avais pas fait une chronique. Pas le temps, pas l'envie... Et puis, en parcourant mon bac à disque, je suis tombé sur le dernier EP de Condemned 84. N'ayant pas beaucoup écouté cette galette, j'ai décidé de la mettre sur le mange disque, et, par la même occasion, de vous donner mon impression (et puis je me suis dit que Condemned 84, ça fera parler, y aura peut être des réactions de gens, bref, ça fera peut-être vivre un peu le bordel pour un fois !).
Je vous ferai pas l'affront d'une présentation de Condemned (et en plus j'ai pas très envie de le faire), je pense que tout le monde connait, au cas où vous vivriez sur Mars (ou que tu soit jeune, plein de fougue, animé un inextinguible soif de savoir, et tu pêches tes informations dans nos Saintes Écritures, c'est tout à ton honneur), un tour sur Google, pas la peine de chercher loin. On précisera juste que c'est la première prod' des Angliches depuis 2004 (mis à part un split EP avec Indecent Exposure, nommé This Was England, mais où il n'y avait que des vieux morceaux des 2 groupes, donc ça compte pas) et l'album No One Likes Us - We Don't Care ! C'est donc une sorte de coming-back de ces vieux briscards de la Oi! rosbeef. C'est sorti sur Haunted Town Records, label ayant également sorti Vanilla Muffins et un EP des Templars, entre autres.
Avant que j'oublis, on ne parlera pas des différentes et habituelles controverses sur le groupe (enfin pas dans l'article, dans les commentaires faites ce que vous voulez), je me baserai uniquement sur le musical du merdier.
Donc, 3 morceaux sur ce disque, dont un seulement est nouveau (et il est présent sur l'album fraîchement sorti, In From The Darkness), le troisième étant un live. Jamais bien compris ce concept de mettre une version live d'un morceau sur un EP, ça doit être pour meubler. Quoi qu'il en soit, un inédit sur trois c'est limite quand même, ça fait un arguent de vente assez faible ! Enfin bref, passons...

Criminal Tendencies, le groupe pré-Condemned 84. On notera les tronches d'intellectuels (et le t-shirt Angelic Upstarts, pas sur que ça puisse arriver aujourd'hui !)

Le premier morceau, "I Just Wanna Be Famous", est le morceau également présent sur le nouveau LP des anglais. il est ici en version démo, une sorte d'avant-goût de l'album (qui était pas encore paru à la sortie de ce 7"). C'est dans la droite ligne de ce que le groupe a toujours fait, musique bien agressive, la voix tout pareil. J'aime bien la guitare solo sur ce morceau, toute simple mais bien fait. Par contre l'espèce d'accélération sur le refrain, je suis moins convaincu. C'est une chanson contre les type qui veulent juste être connus et faire de la thune, je cite "Rolex watch, sports car on the drive/It's the only thing that keeps him alive" (un morceau sur Nicolas Sarkozy à en juger les paroles, ahah !). Étant donné que c'est une démo, le son est bien sûr pas celui d'un album mixé et masterisé, mais là quand même, c'est un peu faible... Ça grésille pas mal. Sur une démo d'un groupe des 80's, ça m'aurait pas gêné, mais pour une prod' de 2010... Un peu limite !
Morceau suivant, "The Sound Of Oi!", morceau déjà édité sur la compil' anglaise Oi! Fuck You. Toujours dans la veine des chansons qui ont faites la renommée de Condemned, mais avec plus de guitare solo. Au niveau du sujet, tout est dans le titre, un morceau sur la Oi! ("The Sound Of Oi!/You can't destroy !", ça me rappelle un autre morceau, sur le même sujet, quasi mot pour mot tiens !), et par la même occasion contre la soupe mainstream qu'on nous sert toute la journée à la radio ou sur M.T.V.  Là je suis déjà plus convaincu, le son est meilleur (la voix est peut être un poil trop en retrait, mais là je chipote), ça ressemble plus à un truc avec un vrai mixage derrière (et pas à une chiotte enregistré dans la caverne de Gollum).
Troisième morceau, une version live de "No One Likes Us... We Don't Care !" (présent sur leur album précédent), enregistré en Allemagne en 2009. Pareil, aucune surprise, c'est toujours la même formule (qui n'a surement pas changée depuis 1980, mais qui fonctionne bien). Le son est encore une fois pas top (en particulier le son de guitare je trouve), on entend quasiment pas le public (c'est dommage). Une prestation pas hyper convaincante donc, et c'est dommage parce que la version studio est pas mal du tout... Et comme je l'ai dit plus haut, je vois pas bien l'intérêt de mettre un morceau live sur un EP, surtout avec un son comme ça...
Tout ça est vendu sur un vinyle transparent (ou rouge ou noir, pour les collectionneurs) avec un insert contenant les paroles (et le matériel du groupe, comme dans un album de Metallica, étrange de faire ça, surtout qu'ils donnent juste les marques des instruments et pas les modèles... C'est peut être pour faire comme les mecs qui veulent uniquement devenir célèbres dont ils parlent sur le premier morceau, une sorte de truc parodique pour se moquer, enfin je dis ça c'est une théorie, ils sont peut être sérieux et dans ce cas là, c'est juste inutile) et un peu de pub pour Haunted Town Records (normal). La pochette est très Condemnesque, puisque c'est un pochoir des trois lions de l'Angleterre sur un mur de briques, et derrière c'est des barbelés.
Au final je suis un peu déçu. Non pas que le disque soit mauvais, mais juste moyen, à part "The Sound Of Oi!", le reste est limite brouillon, le son est pas top. Et puis faut dire ce qui est, c'est un peu toujours pareil hein. J'ai l'impression d'être face aux Evil Conduct (avec plus de guitare solo, en même temps moins ce serait dur) de l'apolitisme quoi. Enfin, je suppose que les "diehards" du groupe aimeront, grand bien leur en fasse !


Face A
 I Just Wanna Be Famous
Face B
 The Sound Of Oi!
 No One Likes Us - We Don't Care (live)



TELECHARGER (Qualité Mp3)

mercredi 4 janvier 2012

[Livre] Banned In DC – Photos and anecdotes from the DC PUNK UDERGROUND (79-85)



Ah il n'est pas facile de vouloir s'obstiner à aborder des supports autres que vinyliques sur ce blog... La littérature et le cinéma n'ayant pas l'air d'être les centres d’intérêt principaux des mes camarades rédacteurs ni de nos assidus lecteurs, il me revient le dur et ingrat devoir de m'en charger, luttant encore et toujours (tel l'unique et courageux rédacteur de la rubrique culture de l'Equipe) pour ouvrir le spectre de vos intérêts.... Dernier rocher de couleur émergeant d'une mer noirâtre, déchaînée, menaçant à chaque remous, de recouvrir pour toujours l'infini de grises perspectives...

Enfin bref vous pourriez me remercier bande d'enculés !


Washington DC est le berceau du hardcore américain. Les saints Bad Brains, pères fondateurs du hardcore, y commencèrent leurs ravages musicaux, transformant leur groupe de jazz en une furieuse explosion punk ultra speedée, bien avant que le rastafarisme ne termine de les transformer en religieux chiants.

Quoi de plus normal alors d'affubler ce recueil de photos sur la scène de DC, du titre d'un des morceaux emblématiques de nos ex-jazzmen ?

177 pages de photos de concerts, de groupes, de gens entre 79-85, alors que la scène de DC (et le hardcore américain de manière générale) est à son apogée. Certaines photos recueillies dés 86 dans le projet de faire un photozine comme MRR et les gros zines de la côte ouest et qui finalement s'étoffèrent de dizaines d'autres, collectées auprès de tous ceux qui prirent part de près ou de loin à l'existence de cette scène.

Le livre vu finalement le jour en 2005, de manière totalement indépendante (édité par Sun Dog Propaganda, l'organe de distribution des travaux de l'artiste américaine (et grande participante aux projets de Dischord), Cynthia Connolly) ce qui rend sa distribution évidemment plus confidentielle (j'ai du le commander aux USA et ça m'a l'air de plus en plus difficile de se le procurer). La mise en page est parfois hasardeuse (beaucoup de photos sur certaines ages et parfois peu lisibles) mais on s'y retrouve et les multiples anecdotes des photographes ou musiciens donnent vie à l'ensemble.

By the punks for the punks !


Ce qui est vraiment super dans ce bouquin c'est de voir l'évolution de la scène lors de ces 6 ans de punk rock.

En 79 les Bad Brains se produisent à l'Ontario Theater, à la Hard Art Gallery, au Madam's Organ (des espèces de squats galeries d'art) l'ambiance est encore très punk 77 « arty », les looks aussi (lunettes de soleil, perfs et chemises peinturlurées, les Sex Pistols et Ramones sont encore tous près). Les McKaye sont encore à la Wilson High School, se faisant les dents (et les cheveux!) avec les Teen Idles et les Untouchables et un certain Henry Garfield trainent ses rangers et sa tête de bébé à leurs premiers concerts.


Puis les années 80 démarrent, Ian quitte le lycée, se coupe les cheveux, SOA fait ses premières dates, Minor Threat commence à investir toutes les salles pourries du coin (squats, locals pour jeunes, salles universitaires, caves). Tous sont déjà fermement opposés aux drogues (comme le montre certaines interviews de l'époque) et le resteront, réaction radicale aux excès de la première vague (H.R de Bad Brains semble y avoir pas mal participé (aux excès hein) et il était sûrement pas le seul). Dischors Records lance ses premières prods depuis la Dischord House, bref tout s'emballe.

Puis en 81, avec le Wilson Center (une espèce de salle paroissiale sous une église si j'ai bien compris) qui devient LA salle où tous les groupes punks peuvent jouer, les concerts s’enchaînent, les plus gros se déroulant au 9:30 club, un vrai club rock.

Faith, Red C, Void, Artificial Peace, Scream, Iron Cross, Youth Brigade (ceux de de DC hein), Government Issue... tous ces groupes qui sont devenus des icônes du hardcore font leurs premiers pains... Les looks sont plus durs déjà, les crânes sont rasés à blanc, les gamins de 79 ont grandi et forci. Iron Cross est le premier groupe skin américain (mais ne le restera pas longtemps si j'en crois les photos).

L'ambiance semble être toujours bonne enfant, on s'amuse, la véritable violence est rare, même si une anecdote avec un type qui se ramène un flingue rappelle qu'aux USA ça peut vite partir très loin.


Henry et Ian taffent à Haggen Dazs et ça devient l'endroit où croiser des punks à DC. Leur temps se partagent entre les concerts, Dischord et le taff. Pleins de belles photos de cette époque par Susie Horgan, la photographe de la pochette du premier Minor Threat (celle avec Alec MacKaye la tête entre les genoux), dans le petit livre Punk love, plus facilement choppable et bien foutu.

Jusqu'en 83 c'est la grosse fête du hardcore à DC, peins de concerts (donc pleins de photos dans le bouquin héhé), des groupes de partout (Black Flag, Meatmen etc...). On sent une telle énergie dans ces concerts, une telle rage adolescente tellement compréhensible dans l’Amérique du début des années 80... cette scène, sa musique et les clichés qui en sont tirés ne peuvent que toucher que tous ceux qui, comme moi, ont construit leur adolescence autour du punk rock, dans la frustration et la rage contre la vie que le monde nous propose.

Puis en 83 Minor Threat splitte, puis Faith. Les concerts continuent néanmoins mais chez les McKaye on sent qu'il faut avancer, évoluer. Et ça c'est la très grande force de Ian , ne pas stagner, continuer à porter la musique vers de nouvelles choses, toujours intéressantes et rebelles mais différentes. Et ses groupes ainsi que Dischord ont toujours suivi cette voie.


Dés 84 puis par la suite en 85 et 86 de nouveaux groupes, avec un son différent, voient le jour (Rites of Spring, Marginal Man, Gray Matter, Embrace (le nouveau groupe de Ian), Beefeater) et signent les débuts de l'emo et du post-hardcore. Les looks sont toujours punks, l'énergie aussi mais on porte tout ça autrement, vers ce que Dischord produira bien plus tard (Fugazi naîtra de la fusion d'Embrace et de Rites of Spring...) mais ça c'est une autre histoire.


Bref ce livre est fabuleux témoignage de ce que fut cette période : une superbe et spontanée explosion de rage.


Plus d'infos ICI


mardi 3 janvier 2012

[Chronique] Emergency – 1 2 3 4 LP





Autant te prévenir tout de suite petit, ce disque est une grosse baffe avec bagues de combat, une pure tuerie tchétchène !
Emergency est canadien (de Vancouver) formé en 2002 sous le nom de The Racket (avec une moitié d'anciens des excellents Subway Thugs, un des groupes pre- Alternate Action avec Greg le chanteur) et qui a la particularité d'avoir en son sein (et au chant) l'ancien brailleur de The Strike (oui oui The Strike le groupe anglais/écossais 80s) qui a, depuis cette époque, déplacé ses docs bien loin du pays de la panse de brebis farcie. Après des tentatives plus ou moins foireuses d'enregistrer une démo, le groupe passe de 4 à 3 et Fergus, le chanteur, prend la basse (le bassiste d'origine, Mike, le type qui tient Longshot Music, ayant déménagé à New York) et le trio rentre en studio pour enregistrer, en 2004, cet album.
1, 2, 3, 4 est le titre parfait, pas de gnangnan ou d'intro à la con, on décolle direct pour 12 titres rentre dedans de punk/oi ! à l'ancienne avec un son rock'n roll bien chiadé, 12 tubes à chanter en chœurs, 12 putain d'hymnes oi ! Et cet album a été intégralement enregistré avec un 16 pistes analogiques, c'est hallucinant, il n'y a aucuns effets de traitements numériques, juste de la pure et authentique puissance oi !...
Emergency c'est la voix (et le phrasé) de The Strike avec une patate de ouf, des morceaux pas linéaires pour un sou, ultra chiadés, qui ne demandent qu'à être hurlés par une bande d'adolescents en bretelles ! C'est de l’orgasme sur vinyle ce skeud !
Bref c'est exactement ce que pourrait être The Strike actuellement.
Les titres et paroles sont oi ! à mort : rébellion, fierté, rejet des « yuppies », adolescence, traîtrise, vies gâchées (et ouais y a même un titre, peut être le meilleur de l'album, qui s'intitule Wasted Lives, et ça peut que faire danser la samba à mes testicules un titre pareil) avec juste de qu'il faut de coups de barres à mines dans les genoux et de sanglots longs pour te faire vibrer jusqu'au bout du string mon lapin !

Wasted Lives


J'ai pas les paroles mais ça a l'air plutôt bien foutu et moins cons que les habituels « Skinheads Pride And Boots On My Feet On The Streets OI ! OI ! OI ! » qui sont parfois un peu lourds...
Étonnamment la sortie de ce disque ne fit pas tant de bruit que ça à l'époque. Produit au départ uniquement en CD par Step-1, il fut ensuite pressé en vinyle par Ghetto Rock, une petite plateforme de distribution belge, et n'eut sûrement pas la « couverture médiatique » qu'il méritait.
Et comme nous à oivengeance on n'aime pas les inégalités (parce que c'est pas cools) voilà notre modeste participation à la reconnaissance de cet album comme un des meilleurs de oi! des années 2000 (personnellement je le placerai dans mon top 5 des meilleurs albums de la dernière décennie).

Bref je sais pas quoi dire de plus à part commence à baisser ton froc, car ta braguette va craquer mon petit !


1.What You Gonna Do?
2. Won't Tell You Again
3. Idol Generation
4. State Of Emergency
5. Don't Wanna Be Like You
6. Army Life
7. I Ain't Listening
8. Wasted Lives
9. New Town Animal
10. You
11. Tennage Fallout
12. Your Society

[Chronique] Anxiety Attack EP



C'est lors de la brillante chronique de la démo de Larcin que je m'hasardais à citer, de manière très à propos, les connections entre les scènes oi! et punk hardcore Lilloises et c'est donc, en toute logique, que je me permets de revenir sur un protagoniste de cette seconde scène, Anxiety Attack, qui partage un membre avec Larcin et qui vient de triomphalement sortir son premier EP l'année dernière.
La scène punk hardcore française est en plein renouveau depuis un an ou deux grâce à la motivation de quelques jeunes labels peu effrayés par la production de nos jeunes pousses aux talents naissants. Cet EP en est un excellent exemple puisqu'il est le fruit d'une coproduction entre l'excellent label lillois Build Me A Bomb (Youth Avoiders, Idiot Talk, Teenage Wasteland...) dont le gérant n'est autre que le guitariste émérite de Don't Need You (D.N.Y pour les intimes) que je citais, de manière très à propos également, dans la chronique de Larcin, et dont nous entendrons de nouveau parler très prochainement, le label parisien Middle Class Zombies Attack (Lost Boys, Haute Couture...) qui organise tout un tas de concerts super cools dans la capitale, le label Don't Trust The Hype dont les productions me sont plus étrangères mais qui a l'air d’enchaîner pas mal les projets puisque cet EP est sa 16eme sortie ! (On remarquera que l'usage du français n'est pas vraiment le bienvenu dans cette scène, ce qui est bien dommage!)



Venons en à l'EP !
8 titres, 4 par face, pas le temps de souffler.
Du punk hardcore rapide qui rappelle les groupes ricains des 80s ou plus récemment les groupes No Way (Acid Reflux et Life Trap en tête) avec une voix bien aigu avec lequel j'ai eu un peu de mal au début (j'ai cru que je mettais planté de vitesse sur ma platine!) mais on finit par s'y faire et ça fait son petit charme particulier.
Des petits breaks à la basse assez « amusants » aèrent certains morceaux avec une touche de décalage par rapport aux standards du punk hardcore créant un mix intéressant entre Stanley Kubi et Trashington DC.
La deuxième face est plus construite, plus rythmée, plus Minor Threat dans la construction des morceaux et ça me plaît encore plus.

Très belle pochette sérigraphiée avec le pochoir ANXIETY ATTACK collé direct dessus, insert bien punk manuscrit (encore l'influence ricaine). Encore une bien belle prod de Build Me A Bomb!
Bref un premier EP très encourageant que j'apprécie de plus en plus à chaque écoute.

Tout est aimablement mis à disposition sur le site du label lillois: ICI