lundi 24 octobre 2011

[Livre] Touch And Go – The Complete Hardcore Punk Zine 79-83




Il est temps de tirer le signal d'alarme, oivengeance se transforme en un immonde repère de perfides intellectuels. Les auteurs de ce blog ourdissent en effet en secret, depuis quelques semaines maintenant, un diabolique complot visant à transformer les honnêtes visiteurs que vous êtes en de sournois intellos à lunettes !
Alors oui c'est vrai qu'entre le rital de service qui nous pilonne sans relâche de sa propagande tiers-mondiste (l'autre jour il a exigé que l'on entonne tous ensemble, les mains jointes et le regard profond, la reprise de Rivolta par Eros Ramazotti devant notre salade de mozzarella... je commence à m'inquiéter) et le fier défenseur de la noble cause homosexuelle (on est avec toi mec!), on peut se demander de quel complot je parle !
Hé bien pour preuve de ce que j'avance je vais parler d'un LIVRE, hé ouais un livre avec des mots et tout, pas juste des photos comme la dernière fois (je suis cool j'y vais progressivement). Bon j'exagère un peu c'est un recueil voilà... oui mais en NOIR ET BLANC ET EN ANGLAIS !! AAAAARRRGGgggg (suite de borborygmes répugnants liés à l'expulsion mal contrôlée d'une salade de mozarella à demi digérée)......
Bref il était une fois, à la fin des années 70, deux jeunes gens qui vivaient gaiement leur vies d'américains moyens dans le calme Midwest (américain lui aussi). Gaiement ? Hé bien pas tant que ça parce que dans le midwest (à Lansing dans le Michigan pour être précis), à cette époque la, quand t'as fini ton épisode de Dallas et que tu t'es touché les couilles deux bonnes heures en regardant le blé pousser et ben tu commences à te faire bien chier ! (j'espère n'avoir vexé aucuns malaxeurs de testicules rurales par ces paroles un peu légères) Pas moyen d'aller checker le profil de la pote de la petite sœur du type complètement bourré sur lequel t'as à moitié pisser sur les pompes aux chiottes du PMU l'autre soir, nan tu peux pas, ça n'existe pas !! donc tu t'emmerdes !
Du coup Tesco Vee et Dave Stimson (c'est les noms de nos deux auto-sexuels du dimanche) se lancent dans la réalisation d'une publication bon marché, évoquant sans fioritures superflues, la musique qu'ils affectionnent. Ils font un putain de fanzine de punk quoi ma gueule !
Et pour ne jamais oublier d'où ils viennent (le Midwest on a dit!), il l'intitulent sobrement Touch And Go, vibrant hommage à leurs fugaces masturbations agricoles.
Ce qui n'est au début que quelques feuilles volantes assemblées à l'arrache pour parler de ses disques anglais préférés, va se transformer progressivement, au cours de ses 4 ans d'existence et ses 22 numéros, en d'imposants recueils à la pointe de l'actualité de ce mouvement alors balbutiant, le punk hardcore américain ! Les deux compères finiront également par développer en parallèle un des plus importants label américain de musique alternative et indépendante, Touch And Go Records, dont le rayon d'action sera bien plus vaste que le punk hardcore.
C'est donc l'intégrale du fanzine qui est réuni dans ce recueil, 550 pages noir et blanc, qui sentent bon la photocopie et le Cut And Paste, 550 pages d'histoire de la révolution punk américaine. Parce que si le punk est bien un pur produit de l'angleterre en crise, le hardcore est l'enfant difforme et repoussant de la classe moyenne de l'amérique de Reagan, et c'est toute la naissance et l'évolution de cette scène auquel on assiste à chaque page de ce bouquin.
Les deux auteurs, alors très jeunes, ont toute la violence, l’honnêteté et la haine que l'on peut ressentir lorsque l'on tombe dans le punk rock à cette age la. La mise en page est violente à dessein, les chroniques et les discours sont insultants, tout respire la rage et la haine du conformisme, du gouvernement, des magazines rocks institutionnels, des radios, des poseurs et surtout de l'insipide culture majoritaire qu'on essaye de leur imposer partout.
Les premiers numéros sont de véritables bouteilles à la mer, des messages désespérés pour tenter de prendre contact avec une scène locale alors presque inexistante. Du coup on parle des quelques disques anglais que l'on a réussi à chopper... de oi!, de cold wave, d'anarcho punk, de two tone, de « punk's not dead », de tout ce qui provient d'angleterre! Tout est le bienvenu même si parfois très durement chroniqué.
Et puis petit à petit le ton se fait moins adolescent, les premières grosses claques musicales se font bien sentir (Black Flag, Dead Kennedys mais aussi Minor Threat, Bad Brains, Misfits) les premiers liens avec la scène de DC (liens très forts) ont une importance majeure pour le développement de la scène locale. La scène de LA commence à avoir son influence également et on communique à mort un bout à l'autre du continent à grands coups de lettres, de vinyls et de cassettes.
Touch And Go se développe bien sur autour des deux groupes de la région, The Fix et Necros, et trouve rapidement son apogée avec la découverte de Negative Approach (de Detroit, pas tout à fait le même coin mais c'est le centre quand même) un peu plus tard à partir de 81. Tesco Vee sera également le chanteur des Meatmen (quand même!) et Steve Miller (l'éditeur du livre) est le chanteur de The Fix, la famille est restée unie, ce fanzine est le cœur même de l'explosion hardcore, à mi-chemin entre DC-New-York et L.A.
On découvre les interviews assez marrantes de tous ces groupes cultes aujourd'hui, de groupes de gamins à l'époque... Ian McKaye, Youth Brigade (ceux de DC), The Fix, Iron Cross, Misfits et j'en passe... Les mecs étaient super jeunes et on a le droit à des phrases assez marrantes à des questions du genre « Et que pensent vos parents de la musique que vous faites ? ». On se rend vite compte que la scène de DC était très incestueuse : SOA, The Untouchables, Teen Idles, Youth Brigade, Minor Threat... on retrouve un peu toujours les mêmes types. Le grand changement sera quand même le départ d'Henry Rollins pour L.A et ses débuts dans Black Flag.
Beaucoup de Live Reviews également, de nos jours c'est pas très passionnant, t'as la vidéo sur youtube le lendemain et c'est souvent mieux que l'avis d'un Jean Choub tout bourré... Mais ici c'est cool de voir comment ça se passait à l'époque et puis les commentaires de T.V et D.S (permettons nous ce raccourci patronymique audacieux, ça fait jeune) sont assez marrants, toujours super violents avec les branleurs du public et les salles pourries (faut dire que c'était bien galère pour organiser des concerts à l'époque). Quelques flyers gracieusement imprimés en pleine page témoignent des diverses affiches qui feraient bander à en mourir plus d'un type que je connais (Minor threat, Iron Cross, Faith, Artificial Peace, Double O et Void le même soir putain!!!)
Voir les chroniques assassines de certains disques aujourd'hui légendaires est assez marrant aussi. DS et TV n'ont jamais leurs langues dans leurs poches et surtout pas quand il faut répondre au courrier des lecteurs et à tous les types qui viennent raconter plus ou moins de la merde, crois moi Benoît, ils ont pas du se faire que des potes dans leur quartier ces deux là !
Touch And Go Records se développe rapidement avec les disques de The Fix, puis des Necros, des Meatment et de Negative Approach... Dischord n'étant jamais loin pour jouer le rôle de grand frère. Plus tard on trouvera des productions plus variées (comme sur Dischord justement) avec Laughing Hyenas par exemple, le groupe post-Negative Approach de John Brannon, un groupe rock expérimental pré-grunge en gros, c'est assez chelou comme truc.

Bref si tu es anglophone et passionnée (comme moi) par toute cette période fascinante d'éclosion du punk américain, tu sais ce qu'il te reste à faire... deviens un intello !! AHAHAHAH

[Old Stuff] Retaliator - The Sweeney EP (Camden Town Records - 2003)



Après la chronique de l'infâme groupe Envers Et Contre Tous, dont les membres sont issus de la bande de crypto-fascistes de Jussieu (je rappelle aux lecteurs qu'il a été prouvé photos à l'appui qu'Adolf Hitler, avant de devenir dictateur, était punk à Jussieu et que Léon Degrelle officiait à la batterie dans la première formation de Mao Et Ses Tongs), Vengeance serait-il en train de flirté avec les groupes qui font débats ? J'ai bien peur qu'on s'enfonce dans l'ordure la plus totale, puisque je vais moi même vous livrer un chronique du ô combien controversé groupe anglais Retaliator, né en 1996 et dissout en 2008, et dont les membres jouent désormais dans bon nombre de groupes anglais actuels définis la par bon nombre de mes collègues comme "douteux" (je pense à London Diehards, Skinfull et autres Streetpunk Drunks). Je laisserai à chacun le choix de juger ces groupes, mais souvenez vous que si vous n'aimez pas, bah écoutez pas et puis c'est tout.
Passons à ceux qui nous intéresse vraiment, la musique. Deux morceaux donc dans ce 7". Le premier, "The Sweeney" est un hommage à la série télévisée anglaise éponyme des années 70, qui mettait en scène deux flics au service (pas vraiment secret) de sa Majesté appartenant à la Flying Squad, j'ai nommé les inspecteurs Jack Regan et George Carter. Bref, ça a l'air d'être l'Inspecteur Derrick d'outre-Manche, en nettement plus nerveux. Le morceau reprend le thème d'ouverture de la série (et croyez-moi, à la guitare électrique ça envoi du bois), le tout accompagné d'un rythmique puissant et lourde, d'une voix qui transpire la violence, et surtout de choeurs bien puissants. Le tout avec des paroles faisant donc uniquement références à cette fameuse série policière anglaise, et que donc je ne comprend que moyennement, n'ayant jamais vu le moindre épisode de ce truc (faut dire que les séries angliches des années 70 ça m'attire pas plus que ça, va savoir pourquoi). Au final on nous offre un morceau qui déchire tout, hyper efficace et que je ne me lasse décidément pas d'écouter !

Déconne pas avec la Flying Squad bonhomme, ou il risque de t'arriver des bricoles !

En face B on a droit au morceau "Give Us Back St George's Day", et là ça y est, c'est le drame. C'est en effet le genre de morceau qui a fait la réputation de groupe "apolitique de droite" de Retaliator (ce qu'ils sont sûrement, soit dit en passant, mais c'est pas ça qui nous intéresse), puisque c'est un morceau bien patriote, où les anglais demandent qu'on leur redonne leur fête la nationale, la Saint Georges, qui est tombée dans l'oubli à cause des politiciens et des enfoirés comme Billy Bragg (c'est pas moi qui le dit hein). mais heureusement les gars de Retaliator sont là pour rappeler à leurs compatriotes que merde, faut honorer le Saint-Patron de la Perfide Albion (oui, je suis poète à mes heures perdues). Musicalement y a rien à redire, c'est aussi bien que le morceau précédent, rythmique efficace et guitare solo qui vient renforcer le tout en début et en fin de chansons, gros choeurs sur le refrain,... Au niveau de paroles c'est plus compliqué, je sais pas trop quoi en penser... Certes, je serai pas content si nos chers concitoyens oubliaient le 14 Juillet, mais est ce que j'irai dire que c'est la faute de Jean Ferrat (j'aime pas spécialement Jean Ferrat, mais j'ai pas trouvé meilleur équivalent français de Billy Bragg) ? Pas sur... Enfin je laisse à tout le monde le soin de se faire son propre point de vue, je suis pas là pour vous dire quoi pensez hein...
Niveau emballage, la pochette reprend une photo des deux flic de The Sweeney, et derrière on a une photo de chaque membre du groupe en plein action musicale (donc des photos de répèt' je suppose). Tout ça va avec un insert (en fait une feuille de papier machine imprimée) qui comprend paroles et remerciements, ainsi que quelques photos. C'est sorti sur le label espagnol Camden Town Records (label du désormais disparu zine espingouin Camden Town).
On se retrouve donc avec un EP très honnête, on a une fois de plus la preuve que les anglais savent y faire avec la Oi!, et ceux quelque soit l'époque ! À mon avis ça vaut au moins le coup d'être écouté une fois (et j'en connais pas mal qui, après la première écoute, l'on pas lâché pendant un bout de temps !). Vous inquiétez pas, c'est que de la musique, si vous êtes un minimum intelligent et doté de faculté basique de réflexion et de jugement, ça va pas vous laver le cerveau et vous transformer en abominable bête à sieguer !


Face A
 The Sweeney
Face B
 Give Us Back St George's Day



TÉLÉCHARGER (qualité MP3)


Le générique original de la série The Sweeney

Pour les amateurs du groupe, ils se sont reformés cette année et un nouvel album devrait normalement sortir d'ici peu.

dimanche 23 octobre 2011

[Information] Sorties italiennes

Vous aurez tous compris que je suis un gros fan de Oi! italienne, en particulier de la période 80's. Le problème c'est que les productions des groupes de l'époque sont pas toujours facilement trouvables (la faute aux petits tirages et aux moyens de l'époque sûrement, l'Italie c'est le tiers-monde comme diraient à tort mes collègues). Mais fort heureusement, il y a des gens dotés des vrais goûts musicaux dans ce monde, et d'un humanisme sans bornes, toujours prêts à ressortir les vieux classiques à un prix abordable, oui madame. Et apparemment ces gens là ce sont concertés en cette année 2011 pour faire en sorte que ce soit une bonne année pour moi, puisque c'est pas moins de 3 piliers de la Oi! transalpine qui voient une partie de leurs travaux ré-édités !






Basta - Non Cambierò Mai LP (Anfiobio Records - 2011)


Commençons par Basta, groupe mythique de Certaldo (dans la région de Florence), qui avait participé au fameux Raduno Oi! (sorte de festival Oi! de l'époque) dans la même ville, qui signa l'arrêt de l'unité de la scène italienne (et dans une certaine le début de la politisation pour certains groupes). Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas, Basta, auteur d'un excellent EP en 1984, c'est une sorte d'exemple parfait de ce que l'Italie a pu faire de mieux en matière de Oi! dans les années 80 : rien de superflu, aucun compromis, et que de la pure rage qui vient directement de "la strada" chère à nos cousins ritals (ou ritaux, c'est vous qui voyez). On y parlait de drogue dans "Basta Con La Polvere" (en mal, et ça ça me plait toujours), de la fierté d'être skin ou punk dans "Nessun Pudore"et "Non Cambierò Mai" et de désobéissance dans "Disertare" et "Caos". Pour faire cimple, on a affaire à un des groupes phares de la scène italienne, qui se classe au même niveau que Nabat ou Rough
Le moins qu'on puisse dire, c'est que les Toscans nous gâtent puisqu'en plus de re-sortir leur EP Non Posso Sopportare Questa Sporca Situazione (sorti en 1984 en autoprod'), on a carrément droit à de nouveaux morceaux (et à une version ré-enregistrée de "Basta Con La Polvere") dans la veine de leurs travaux précédents, c'est à dire direct, brut et sans compromis, autant dire que ça dérouille ! Certes les sujets des nouveaux morceaux sont pas révolutionnaires (le trip skin, leur ville, le système pourri,...), mais ça fait sacrément plaisir de voir que 30 ans après les gars de Basta on toujours la même pêche ! Au niveau de la qualité du son, rien à dire, c'est nickel, aussi bien au niveau des nouveaux morceaux que des anciens !
C'est vendu dans une pochette qui reprend le logo du groupe, pas spécialement belle, mais on a vu pire, et avec un insert où figurent toutes les paroles et court texte sur le groupe (le tout étant traduit en anglais pour les non-italophones). Limité à 300 copies sur Anfibio Records dans la version LP (et pas limité du tout en format CD, mais honte à ceux qui achète en CD quand ils peuvent acheter en vinyle !).

Face A
 Non Mollare
 Certaldo È Morta
 Energia
 Una Società Sbagliata
 Basta Con La Polvere (2011)
Face B
 Nessun Pudore
 Non Cambierò Mai
 Basta Con La Polvere
 Caos





Cani - Tutto Quello Che Io Chiedo LP (S.O.A. Records - 2011)


Deuxième sortie, Cani, groupe de Pesaro (ville de la côte Adriatique), et là ça change de ce que je chronique habituellement, puisqu'on a plus affaire à un groupe de hardcore (dans le sens punk hardcore, pas du NYHC ou quelque autre dénomination/sous-genre auquel de toute manière je ne comprend rien puisque c'est pas mon truc ce merdier) que de Oi! (mais je pense que la pochette assez incompréhensible le laisse deviner). On en pense ce qu'on veut, c'est pas vraiment le genre de musique que je préfère, mais ça à le mérite d'être une des bases de la scène punk/oi! italienne.
On a donc sur ce joli 12" blanc le premier EP du groupe (Guai A Voi!, sorti sur Dischi Storti en 1984, avec pas moins de 6 morceaux dessus, c'est du hardcore on vous dit !), les morceaux présent sur les différentes compils de l'époque (Quelli Che Urlano Ancora (qui contient le fameux morceaux Oi! du groupe "Vivi La Tua Vita", Goot From The Boot, Raptus 2, O Con Noi O Contro Di Noi, Loro Decidano Tu Paghi), pour un total de 11 morceaux studios et 5 morceaux live (enregistrés à un concert à Faenza en 1984). La qualité sonore de tout ça n'est certes pas exceptionnelle (et mon diamant qui commence à vieillir n'aide sûrement pas), mais ça se laisse tout de même écouter. C'est donc vendu dans une pochette pour le moins... étrange (c'est à dire que j'avais pas deviné que c'était l'intégral de Cani si on me l'avait pas dit quoi), dans le style colle-ciseau (un grand classique du punk) et avec un insert qui reprend la pochette du premier 7" du groupe, et qui contient les paroles de certaines chansons (pourquoi pas de toute ? Mystère...), toujours dans le style colle-ciseau chaotique, ça colle plutôt bien avec le groupe si vous voulez mon avis.
C'est sorti sur le label italien S.O.A. Records (coproduit avec Dischi Storti, le label historique de Cani), spécialisé dans dans le punk/HxC (et dont le sous label Oi! Strike a sorti par exemple Collona Infame Skinheads, DUAP, ou encore le split Templars/Devilskins). Un achat pour les collectionneurs et les "die-hards" de la scène italienne (comme moi), mais aussi pour les amateurs de punk hardcore (pas comme moi), d'autant plus qu'il me semble que la scène italienne à une assez bonne réputation en la matière (mais rien n'est moins sur...). Il n'y a que 350 exemplaires, et on peut le commander chez le label pour les intéressés.

Face A 
 Guai A Voi !
 Psicoguerra
 Questa È La Tua Vita
 Di Che Parli
 D.D.T.
 I Tempi Sono Cambiati
 Sabottagio
 Quando Sarai Grande
Face B
 La Mia Carta
 E Allora Capirai... Un Mondo Nuovo
 Vivi La Tua Vita
 Generale (Live a Faenza)
 I Tempi Sono Cambiati (Live a Faenza)
 Questa È La Tua Vita (Live a Faenza)
 Quando Sarai Grande (Live a Faenza)
 Guai A Voi ! (Live A Faenza)





Nabat - Scenderemo Nelle Strade Ep (Bootleg - 2011)



Pour finir, un groupe qui n'est pas seulement un classique en matière de Oi! italienne, mais aussi de Oi! tout court puisque c'est Scenderemo Nelle Strade, le premier EP de Nabat, groupe de Bologne, qui est ressorti cette année. Encore une fois petit rappel (et j'espère bien qu'il est inutile, si certains ne connaissent pas Nabat, qu'ils se dénoncent immédiatement, ils seront soumis à la vindicte populaire), Nabat c'est LE groupe qui a lancé la scène Oi! italienne, grâce au travail de Steno (et de son fameux chien qu'il est toujours agréable de promener, parait-il) et de son label C.A.S. Records.
Sur cet EP on retrouve donc certains des meilleurs morceaux du groupe (et même le meilleur morceau du groupe selon moi, "Lavoro"), là encore c'est "la strada" qui parle, et elle est pas contente ! C'est encore une fois sans le moindre compromis, plein de rage et de revendication, le tout avec un maximum de choeurs sur les refrains ! Finalement il manque juste "Laida Bologna" sur ce 7" pour qu'il soit vraiment parfait !
Comme dans la plupart des productions italiennes de l'époque ce n'est pas tant la technique et le niveau musical (qui est, il faut dire ce qui est, plutôt faible qui comptent, mais plutôt l'esprit, les textes, qui font, à mon avis, que c'est dans cette scène que le terme "street-punk" prend tout son sens (alors qu'aujourd'hui c'est en général utilisé par les groupes qui veulent pas se dire Oi!, mais qui font de la Oi!, parce que ça fait ni vendre ni trouver des concerts).
Il me semble bien que c'est une copie exact du vinyle d'origine, que ce soit au niveau de la pochette ou des ronds centraux. Et je ferais taire les mauvaises langues (de putes) que je vois déjà dire que les enregistrements des premiers Nabat, c'est vraiment inaudible. C'est pas faux, mais là pour le coup, je vois pas grand chose à redire au son, encore une fois ça se laisse écouter sans problème !
La différence notoire avec les deux disques précédents (à part que c'est un 7" et que les deux autres sont des 12"), c'est que c'est un bootleg (dont je n'ai aucune idée de qui l'a sorti, mais on m'a dit que c'était sûrement allemand... Pour une fois que nos amis saxons font quelque chose de bien, on peut les remercier !), vous êtes prévenus ! Il me semble que ça se trouve un peu partout (je l'ai vu sur plusieurs distros sur le net dont Bandworm si je me souviens bien, et au Born Bad pour Paris-banlieusards), donc vous n'avez aucune excuse (sauf dans le cas où vous l'auriez en original, ce qui vous ferez donc accéder au statut d'enculé puisque c'est pas mon cas) !

Face A
 Scenderemmo Nelle Strade
 Shock Delle Case
Face B
 Lavoro
 Senza Soldi Senza Casa
 Asociale Oi!


Pas de téléchargements avec ces albums, mais dans ma grande bonté je vous met un extrait de chacun d'eux via des vidéos Youtube

"Lavoro" de Nabat (la qualité du morceau sur le vinyle est supérieure à celle de cette vidéo)



"Nessun Pudore" de Basta



"Vivi La Tua Vita" de Cani


Bon ben si y avait une autre âme charitable qui pouvait se dévouer pour ressortir l'ultra-mythique EP Rivolta de Plastic Surgery (a.k.a. le meilleur album de tout les temps, non je ne m'emporte pas madame !) - ou même simplement de m'en fournir gracieusement (et gratuitement même) une copie originale - et les différents morceaux de Rip Off, ce serait plus que sympa et ça me permettrait de pouvoir mourir tranquille. J'espère que le message est passé !

[Chronique] Envers Et Contre Tous – Des Modes De Vie (Démo 2010)




2010 a vu enfin naître la démo d'Envers Et Contre Tous, qui après plusieurs années d'existence, se faisait désirer à sortir quelque chose d'écoutable.

Issu de la légendaire place forte du keupon parisien qu'est la place Jussieu, le groupe est constitué d'anciens et d'actuels membres de quelques uns des innombrables groupes de punk et oi! qui ont vu le jour au cours de plus de 10 ans de vidage de packs devant la fac.

Moitié Mao Et Ses Tongs (groupe keupon parisien, plus ou moins basé au SPA donc plus ou moins canin, qui écume les fonds de fûts de France et de Navarre depuis plusieurs années), moitié West Side Boys nouvelle version avec un seul membre d'origine (j'ai toujours trouvé naze le groupe original pour diverses raisons de toute façon), le groupe est donc constitué de mecs qui savent jouer et qui ont l'habitude de le faire et c'est tant mieux !

Alors oui comme ça sur le papier « le nouveau groupe du chanteur de Crane De Fer » ça fait pas forcément rêver vu le côté très très « gras » de la chose (aussi bien dans les paroles, que dans le chant, que dans l'instru... tu peux ouvrir une baraque à frites avec 2 morceaux en fait!). Mais sois rassuré, Envers Et Contre Tous n'a rien à voir avec tout ça et heureusement.

Bien sur Jibé possède toujours son légendaire phrasé aux intonations aléatoires et ça peut être un peu déstabilisant à la première écoute (surtout si tu veux comprendre les paroles) mais on s'y fait vite et on finit même par apprécier !

Quand au niveau musical, il est très bon Gaston ! on peut faire confiance à Houari qui assure grave à la basse, à Noé pour balancer des pattern efficaces et à Jérémy pour enrouler le tout avec une guitare solo pas dégueu du tout. Le saxo d'Ulysse (ténor, très grave et mélancolique) apporte une touche supplémentaire à la formation classiquement oi! Et puis pour un groupe nommé d'après un morceau de Snix, fallait bien foutre un peu de sax quoi !

Au final on a le droit à 7 titres, dont une reprise, pour cette démo tirée à 50ex, des titres placés sous le signe de l'amitié, de la camaraderie et des cuites à proximité de la fac de sciences, des trucs cools quoi !

Le groupe n'existe plus mais certains (dont Ulysse au chant et au stylo) se retrouvent dans le nouveau groupe punk oi! philosophico-homoristique Toholl's qui est bien parti pour sortir prochainement une démo dont nous reparlerons sûrement en bien !

Allez une petite revue des çomors !

Cécile : Un beau morceau sur une camée nommée Cécile donc... Des changements de rythmes audacieux entre couplet et refrain qui sont bien gérés au final, des chœurs bien caverneux, une bonne instru, un bon morceau !

Mes amis : la chanson pour les potes ! Un bon refrain à chanter tous ensemble (« Rencontrer dans les rades aux coins des RUES ! » est précédé par un break de saxo, bien lent, bien mélancolique, que j'aime beaucoup.

5eme arrondissement : leur hymne sur Jussieu bien sur « Avec les copains on chante le refrain de l'amitié des bons moments passés !! ». L'amitié, les innombrables cuites, la difficulté à faire les punks dans un des quartiers les plus bourges de paris, tout y est. Tous les mecs qui traînent sur une place où un endroit particulier, à paris ou ailleurs, s'y reconnaîtront forcément.

Métro du week end : Morceau typiquement parisien. Qui n'est jamais rentré complètement bourré chez soi en métro ? Qui n'a jamais galéré à mort le samedi soir dans les couloirs blancs de son changement ?

Le Branleur : le morceau Bob Dylan de la démo, où Ulysse nous livre des passages à l'harmonica, ce qu'on n'a pas vraiment l'habitude de trouver dans la oi!, et ça le fait vraiment ! Au niveau des paroles je suppose que ça parle d'un pervers ou d'un truc comme ça, malheureusement je ne peux pas en dire plus, je n'y comprends rien, peut être le seul morceau francophone, chanté en yaourt par un francophone. Sans doute mon morceau préféré néanmoins.

Les Autres : un des rares morceaux de Komintern Sect que j'aime bien. Très bon choix dont le clin d’œil à tous ceux qui jugent Jussieu (et ceux qui y traînent) sans connaître est évident. L'ajout du saxo est bien géré. Presque mieux que l'original!

La Guillotine : alors là j'applaudis à 2 mains ! Enfin un groupe de oi! français qui fait un morceau contre Sarkozy (LA GUILLOTINE POUR SARKOZY !!). Cet espèce de raclure de bidet de président nous aura bien ruiné la vie durant les 5 dernières années, il serait temps de dire qu'on en a marre. L'initiative est louable donc, même si je n'aurai pas abordé le sujet comme ça, citer l'ex procédé officielle de mise à mort de la France comme moyen d'en terminer avec lui rappelle un peu trop à mon goût l'époque (pas si lointaine) où la peine de mort était encore en vigueur.

Pour conclure je te conseil vivement de te débarrasser de tes préjugés et d'écouter cette démo. T'aimes ou t'aimes pas mais c'est pas de la merde ça mon gars!


A TELECHARGER ICI


mercredi 19 octobre 2011

[Chronique] Evil Conduct feat. Franky Flame - The Way We Feel EP (Randale Records - 2009)





Je sais, je sais, cet EP est sorti il y à 2 ans, ça commence à dater. Mais comme l'a dit mon compère dans son article précédent, vu les vieilleries qu'on classe en "Old Stuff", celui-ci à assez largement sa place dans les chroniques des prods récentes (ou moins récentes, mais tout de même pas trop vieilles). Et comme lui, je vais parler du pays du Gouda.
On s'attaque donc à un gros machin, même à deux gros machin, puisque c'est une collaboration entre les bataves (Dieu que ce mot est laid, ça me fait irrémédiablement penser à de la salade !) de Evil Conduct, spécialistes du "je met 15 fois le même morceau sur mon album, mais comme il est bien les gens en redemandent" et Frankie "On Yer Bike sans selle" Flame, l'homme sans âge au piano fou (qu'il utilise d'ailleurs à moult reprise sure ce disque) . Un mélange entre un des groupes de Oi! qui marche le mieux en ce moment et une légende du mouvement. Autant dire que je tremble rien qu'à l'idée de chroniquer ce disque , mais je ne faillirai pas !
C'est jour de fête à la maison de retraite ! De gauche à droite, Garry Bushell (The Gonads), Franky Flame, une première pétasse, Jeff Turner (Cockney Rejects), une seconde pétasse.


Place à la musique. Premier des quatre morceaux de ce vinyle, "The Way We Feel", avec Franky Flame à la voix et au piano. Guitares bien efficaces (on a même droit à de la guitare solo, c'est pas souvent avec Evil Conduct !) piano style cabaret (la "Franky Flame's touch"), paroles hyper clichés mais qui parlent à tout le monde (à la Evil Conduct quoi), là on a droit à la fierté d'être skin dans ce monde de merde (avouez que c'est original). Au niveau de la voix, Franky Flame à beau avoir un âge qui laisse supposer qu'il a combattu au côté de Napoléon pendant la campagne de Russie, il a encore la pêche le salaud ! Au final on a droit à un morceau bien sympathique le meilleur de l'EP selon moi.
Ensuite, "Pay The Price". Retour de Han, le chanteur de Evil Conduct à la voix, tout ça est donc un poil plus aigu que le dinosaure de la Oi!, mais pas moins bien pour autant. Le piano de Franky Flame est moins endiablé que dans le morceau précédent, mais ça colle peut être mieux à l'ambiance de la chanson, mid-tempo, qui parle d'un mec qui se la joue et qui trahi ses potes, mais qui va manger (encore une fois, notez l'originalité du sujet). Je trouve qu'on entend vachement la basse sur ce morceau, comme la ligne est bien faite ça passe tranquille, et tout ça donne une bonne chanson, sans qu'elle soit révolutionnaire tant au niveau des paroles que de la musique.
Troisième titre, "After The Rain". Encore une fois de la guitare solo (décidément le guitariste devait être en forme pendant la session d'enregistrement !) que personnellement je trouve vachement bien, un peu mélancholique, ça colle bien avec le thème du morceau. Une chanson sur la vie difficile du mec qui galère et qui cherche du boulot. Encore une fois, hyper original vous allez me dire. Certes, sauf que les mecs d'Evil Conduct nous donnent une vision plutôt pessimiste de tout ça (je cite "After the rain the sun will shine/All troubles gone, things will be fine/I don't belive that it will work this way/There will be lots of cold and cloudy days"), genre tu penses que c'est dur, bah prépare toi bonhomme parce que c'est pas prêt de changer ! Assez surprenant !
Enfin, dernier morceau, "Brogues And Crombies", une chanson sur les fringues. Vous savez ce que c'est, les gens matent bizarrement parce qu'on est habillé différemment, mais eux, ils ont pas l'air con dans leurs déguisements de branchouilles hein ? On notera que Franky Flame fait du piano et du synthé sur cette chanson. J'en déduit donc qu'il a en fait quatre bras (ou qu'il à fait plusieurs prises, mais cette dernière théorie me semble surfaite). Là c'est exactement ce dont je parlais tout à l'heure. Ça ressemble à toute les chansons de Evil Conduct. Mais c'est bien fait, donc ça passe.
Niveau emballage, une pochette avec une photo du groupe avec Franky Flame en sépia, typo stencil jaune (intéressant comme contraste, en gros de loin on voit un espace de mélange immonde et on discerne rien) d'un côté, et de l'autre une mosaïque de photos du groupe et de Franky Flame prises à différents moments (au bar,, dans la rue, pendant l'enregistrement,...), toujours en sépia. C'est fourni avec un insert où figurent paroles et remerciements.
Un EP honnête donc, même si il n'y a rien qui renouvelle le genre, la collaboration entre les néerlandais et Frankie Flame est sympa, les parties au piano/synthé apportent un peu de légèreté à l'ensemble, et puis c'est bien fait, ça marche bien. C'est encore facilement trouvable un peu partout, et pour ceux qui n'ont pas de platines (hérétiques !), une version CD existe, avec 4 morceaux en plus (n'achetant quasiment pas de CD, autant dire que je ne l'ai pas, donc pour la chronique des 4 titres en plus, vous irez voir ailleurs).
Depuis cet EP, Evil Conduct a sorti un album ("Rule O.K.", paru en 2010) et un EP ("Home Sweet Home", sorti en 2009, qui était un avant goût de "Rule O.K.", puisque les deux morceaux de ce 7" sont sur l'album). On ne manquera pas de vous faire une chronique de cet album (enfin pas moi, je l'ai pas acheté, je suis un mauvais élève).


Face A
 The Way We Feel
 Pay The Price
Face B
 After The Rain
 Brogues And Crombies


TÉLÉCHARGER (qualité MP3)

[Chronique] Birds Of A Feather – Chapter 5 EP





Cet EP est sorti en 2008, ça fait 3 ans, du coup doit-on le classer comme « un vieux truc » ou le garder dans la section chronique ? 3 ans c'est vieux ou c'est pas vieux ??
Mais qu'est-ce qu'être vieux d'abord hein? Parce que bon jeune on voit bien ce que c'est... t'es petit, t'as des boutons, t'es un peu con, c'est pas super cool et puis ensuite quoi ? T'es un peu plus grand (ou pas), t'as moins de boutons (ou pas), t'es un peu moins con (euh en fait non) et c'est encore moins cool ! Mais quel est le rapport avec mon disque là en fait ?
Bon bref vu les antiquités que mes collègues dégotent on va considérer que c'est une chronique allez !
Bon cette fois j'ai taffé le nom : Birds of a Feather est une expression anglaise (littéralement « oiseaux d'une plume ») pour désigner des individus se regroupant par goût ou ressemblance (« qui se ressemble ça s'assemble » quoi).
En l’occurrence ici ce serait par « dégoût commun » ! Birds Of a Feather est un groupe Straight Edge qui le revendique haut et fort (comme tous les groupes SxE en fait) et donc ils aiment pas boire de la bière à part la Buckler (ouais!).
C'est en 2005 que quelques vieux briscards du SxE européen (particulièrement néerlandais) décident de monter un groupe (de vieux sans boutons donc) pour perpétuer le message laisser en plan après la vague 80's et 90's... Dans le tas on a un ancien de Man Lifting Banner (super groupe Youth Crew d'Amsterdam qui a splité en 2005 et qui va apparemment ressortir de nouveaux trucs en 2012), un hyper actif qui a joué dans au moins 6 ou 7 groupes dont j'ai jamais entendu parlé et puis Jean-Paul, l'ancien rédacteur de Value Of Strength Magazin (avec un nom pareil c'est surement pas le journal préféré de Shane McGowan!).
Bref que du beau monde quoi !
Du coup les mecs jouent.... du YOUTH CREW ! Hé ouais marrant comme choix tiens !
Et les types sont peut être pas tous jeunes, petits et défigurés par des atrocités dermatologiquement purulentes, MAIS ils envoient du bois ! Dés le premier morceau Another Day ça démarre sur les chapeaux de roues et ça s’arrête plus ! On en prend plein la gueule pendant ces 2 titres, alternants parties bien speeds et passages plus lents avec de gros cœurs (ANOTHER DAY !!). Le tout avec une ptite guitare solo dans le fond pour sortir des riffs dans la veine youth crew un peu mélo.
Bref ça patate dur et c'est super efficace. Voila pour la première face.
Le deuxième côté commence par une intro à la basse qui se voit rejoindre par la batterie puis par les grattes dans une putain de montée. Goodness que ça s’appelle et c'est marrant parce que je me rappelle avoir adoré écouter ce morceau (et surtout son intro) complètement défoncé, comme quoi !
On continue avec Reclaiming FreeWill qui sonne plus mélo, certains ont parlé de Gorilla Biscuit... moui peut être... En tout cas j'aime beaucoup moins (et pourtant j'adore Gorilla Biscuits).
Du côté des paroles on a le droit aux mêmes grandes phrases straight edge super imagés (qui a dit à la cons?!) que d'habitude du genre « Je vais rester fidèle à mes principes jusqu'au bout, je me battrai pour eux, je continuerai à avoir la positive attitude et à boire du coca... ah oui et manger des animaux c'est pas bien tout ça... ». J'adore le Youth Crew et je respecte tout à fait le mouvement Straight Edge mais des fois c'est quand même super niais putain... Enfin bref chacun son truc !
Le groupe a également sorti en 2008 un LP intitulé The Past, The Present vendu avec un livre intitulé "THE PAST THE PRESENT 1982-2007: A HISTORY OF 25 YEARS OF EUROPEAN STRAIGHT EDGE" BOOK (Marc Hanou, Jean- Paul Frijns) dont les deux auteurs sont respectivement les guitaristes et bassistes de Birds Of A Feather.
Autant dire qu'ils en connaissent un rayon dans le domaine du SxE européen. 108 pages et 250 photos sur 25 ans de l'Espagne à la Suède et du Portugal à la Pologne, il doit y avoir pleins de trucs mortels à découvrir !
Ah oui et l'album est bien cool aussi !
A découvrir d'urgence pour tous les amateurs de Youth Crew à l'ancienne!

A TELECHARGER ICI

mardi 18 octobre 2011

[Chronique] Paris Violence - Le Vent Divin Souffle Toujours MLP (Autoprod - 2008)






Avant de démarrer cette chronique, j'aimerai réagir à la chronique de Old Firm Casuals. S.H.A.L.F. vaincra ! Voilà c'est fait.
On s'attaque à un groupe controversé (du moins au sein de la "rédaction"-si j'ose appeler le trio de bras cassés qu'on forme une rédaction- puisque mes compères trouvent que c'est une chiotte), Paris Violence.
Pour ceux qui viennent d'arriver (ou qui habitent sur Mars), Paris Violence c'est le one-man band (enfin ils sont toujours au moins deux, puisque c'est un type arborant un impeccable look d'ingénieur informaticien répondant au doux nom de Sylvain Villa-des-Bains qui fait le clavier sur la plupart des morceaux -du moins ceux qui sont récents-, et que plusieurs types ont collaborés sur des morceaux/albums) poètico-dépressif de la scène française, un mélange entre Louis-Ferdinand Céline, Renaud et Condemned 84 (je dis Condemned parce que c'est le premier groupe de Oi! qui me vient à l'esprit, n'y voyez pas une tentative de rapprochement au niveau musical entre les deux de ma part), le tout avec une boîte à rythme, né en 1994, avec plus ou moins 8000 trucs sortis depuis la naissance du groupe (précisément 34, sans compter les apparitions sur des compils et les productions sorties/ressorties sur différents formats, avouez que pour 17 ans d'existence c'est plutôt pas mal), et on y parle d'à peu près tout, de l'insurrection de Budapest en 1956 à l'institut médico-légal de Paris, de Ungern Sternberg à Paris XIIIème (tu connais !) et son quartier chinois. je vais pas vous faire une discographie/biographie complète du groupe, d'une j'ai ni le temps ni la foi, et de deux on trouve tout ça sur le site du groupe et c'est bien fait.

Flav' dans toute sa splendeur, notez le drapeau impérial japonais sur le bomber allié à ce look digne d'un fan hardcore de KrawallBrüder !


Sur ce Mini-LP, on a d'ailleurs droit à un sujet plutôt inattendu pour un groupe de Oi!, puisque le thème de la galette est le Japon Impérial. Mais attention, pas seulement celui des samouraïs. L'ami Flav' pousse jusqu'au Grand Japon de la Seconde Guerre Mondiale (rien que ça), une période plutôt délicate donc (c'est pas moi qui le dit, c'est l'Histoire). Faut croire que chez Vengeance on est dans un cycle japonais !
Un choix qui peut surprendre donc, et c'est aussi le cas de certaines chansons de ce MLP. Mais tout d'abord, petite précision : ce disque contient 8 morceaux, dont 3 qui avaient déjà été sorti en 2005 sur l'EP Les Mondes Flottants (sur le Japon aussi), et qui ont été ré-enregistré pour l'occasion. On attaque avec "Adieu Camarade", une sorte de bombe atomique (avouez que c'est le qualificatif parfait quand on parle du Japon !). Ça parle des kamikazes (les originaux, les samouraïs du XXème siècle, pas les barbus qui se font sauter dans une camionnette sur un marché de Bagdad), plus précisément d'un pilote qui voit partir son frère d'arme pour un dernier vol, tout ça pour la gloire du Japon. Ce genre de morceau qui déborde l'héroïsme, putain moi ça me prend aux tripes, j'en ai limite la larme à l'oeil sur le refrain ! Tout ça est appuyé par une musique tout aussi héroïque, ça sonne complètement japonais (faut dire que le mariage guitare+synthé, là il passe tout seul !), vous aurez compris, ce morceau c'est la dérouillade totale !
On passe ensuite à "Bushidô", un des morceaux ré-enregistré pour ce vinyle. Comme l'indique le nom, on y parle des samouraïs, de vrais (le Bushidô étant, en gros, le code moral du samouraï). Même recette que le morceau précédent au niveau musical, avec plus de synthé (ça doit être ça qui fait Japon Impérial, parce que là aussi on est plongé dans l'ambiance), et niveau paroles, ben c'est les principes du samouraï, avec tout le folklore qui va avec (on a droit aux Tennô Heika Banzaï!, le salut à l'empereur, à la fidélité extrême et le combat). Pas mon morceaux préféré de l'album, mais tout de même sympa !
Ensuite, "Sous Le Pavillon Impérial". Là aussi, j'ai le coeur qui se serre. C'est complètement héroïque (genre sur le dernier couplet, où Flav' nous conte que même si la capitulation est proche, les samouraïs de 1945 se battront jusqu'à la mort), c'est l'exaltation totale du Japon. Franchement, je pense qui si Paris Violence avait été un groupe japonais, ce morceau aurait suffit à catalogué le groupe comme RAC, tant le morceau à un aspect patriotique, voir nationaliste (et ça c'est mal), y a même un passage sur la guerre de Mandchourie.
Ça enchaîne sur "Caste Guerrière", le morceau qui me plaît le moins, la musique est bien mais la voix est hyper chiante, on s'ennuie je trouve. C'est le deuxième morceau ré-enregistré, et ça parle de nouveau des samouraïs et de leur way of life de mangeurs de nouilles à chignons.
Viens ensuite "Discipline de l'Âme". Là on a même droit à de la flûte japonaise (du Shakuhachi ça s'appelle, me souffle-t-on dans l'oreillette), c'est toujours sur les samouraïs et leur code de conduite, ce morceau me plaît déjà plus que le précédent, c'est plus pêchu !
Au tour de "Du Haut De La Falaise", dernier des trois morceaux ré-enregistrés. Là on à droit au parallèle entre un samouraï se faisant hara-kiri, d'un kamikaze et d'un officier qui tente de galvaniser ses troupes. Comme les autres morceaux, c'est bien écrit et la musique est sympa, même si là le Japon Impérial je commence à en avoir ras le saft.
On arrive au titre qui donne son nom au MLP, "Le Vent Divin Souffle Toujours". On renoue avec l'héroïsme du premier morceau, même si ça donne moins envie de planter son Ki-51 sur un porte -avion américain. Celui là est particulièrement bien écrit je trouve. Comme le nom le laisse deviner ça parle bien évidemment des kamikazes (kamikaze signifie en japonais "vent divin").
Pour finir, Flav' nous a concocté une adaptation en français de "Doki No Sakura" (il n'a d'ailleurs pas changé le nom), le chant des kamikazes. Et là c'est l'apothéose. Du même niveau qu'"Adieu Camarade", ça transpire à la fois le courage, le refus de se rendre et la résignation. Une ode à la camaraderie et au dévouement ultime. Le synthé (allié à la guitare), fait une fois de plus des ravages. Le morceau est clos par un sample du chant en japonais, qui est soit dit en passant hyper lourd, d'ailleurs je vous le met à la fin de la chronique.
Tout ça viens avec une pochette ornée d'une photo en noir et blanc d'un pilote japonais portant fièrement la bannière du Soleil Levant en bandeau. C'est accompagné d'un insert avec toutes les paroles et quelques photos un peu folklo, genre des peintures de samouraïs, un photo de Yukio Mishima (le contraire m'aurait étonné tant l'écrivain était l'incarnation des samouraïs), d'autres de soldats et de pilotes japonais, un avion qui plonge et... un patch SSS, les fameux Samurai Spirit Skinheads japonais (d'ailleurs je trouve que ça ressemble au symbole de Casapound Italia), dont une bonne partie des groupes de Oi! locaux Sledge Hammer, Ouka, Ikazuchi ou Bull The Buffaloes, mais pas Cobra ni, jusqu'à preuve du contraire, Youth Anthem, comme a put le dire un site d'extrême-droite très mal informé apparemment) se réclament. Pas de rond centraux, mais un drapeaux du Japon Impérial collé sur la face A. J'allais oublier, tout ça est limité à 200 exemplaires (j'ai le 197ème), donc n'espérez pas trop le trouver. 
Un bon album de Paris Violence (mon préféré avec Mourir En Novembre à vrai dire), plein de samouraïs, de kamikazes et de guerriers courageux. Certes ça peut paraître étrange et extrême comme sujet, mais personnellement j'accroche à 100%. De plus, j'ai du mal avec les dernières productions de Paris Violence, ça me plaît de moins en moins (quoi que ça avait l'air de s'améliorer sur l'EP Rivages De La Tristesse, encore un nom qui donne le sourire tiens...). Même si Paris Violence c'est pas votre tasse de thé, essayer quand même de jeter un oeil (ou plutôt une oreille) à ce disque, à mon avis il vaut vraiment le coup. Si vous aimez, n'allez pas pour autant vider les réserves de saké du restaurant japonais du coin (qui n'est sûrement pas tenu par des Japonais de toute façon) et vous faire hara-kiri (encore que, vas-y khouyo, plante toi ton katana en plastoc' dans le bide, ça fera plus de place sur Terre pour moi). Si Flav' pouvait faire plus d'albums comme celui ci et arrêter de faire des pressages à 50 exemplaires à 35€ avec des noms de chansons digne du dernier Frakass, tout ça pour faire du collector (faut vraiment être con comme un tankiste poitevin pour acheter un truc récent à ce prix là !), ce serait pas plus mal. Après moi je dis ça je dis rien hein...
Sur ce, Tora ! Tora ! Tora !


Face A
 Adieu Camarade
 Bushidô (version 2007)
 Sous Le pavillon Ancestrale
 Caste Guerrière (version 2007)
Face B
 Discipline De l'Âme
 Du Haut De La Falaise (version 2007)
 Le Vent Divin Souffle Toujours
 Doki No Sakura




TÉLÉCHARGER (qualité MP3)


Le fameux "Doki No Sakura", chant des kamikazes, dans sa version originale