mardi 27 décembre 2011

[Old Stuff] The Press - Is It Any Wonder? (Heavy Duty - 1990)




Retour sur ce groupe historique, premièrement car c'est un des premiers groupes Oi! des U.S.A et deuxièmement car c'est surement le premier groupe S.H.A.R.P au monde! Formé en 1984, The Press, groupe de New-York aux influences très "early" Oi! ou Punk anglais, entre les Clash et Angelic Upstarts, est le premier groupe a s'affirmer du SHARP peu après sa création en 1987 par Marcus Pacheco & Stevan M, deux skinheads de New-York. Etant donné que bon nombre d'archives a propos du groupe circulent, quoi de mieux qu'une interview du groupe, traduite par mes soins et extraites du 1er fanzine SHARP "Double Barrel" (New York)


The Press ont été interviewés par Double Barrel le 22 avril 1989 au Giants Studios, New York City

Jim Marshall: Basse
John M: Guitare
Rob Rodriguez: Batterie et Percussions
Andre Schlesinger: Chant et écriture
Jordan: Guitare

DOUBLE-BARREL (DB): Presentation du groupe, de la création a maintenant?

AN: Avant j'etais a Montreal, la-bas il y avait une énorme scène Punk et Oi!, je trainais avec pas mal de skins la-bas et dans la scène. A New-York je trainais avec des skins mais la scène n'existait pas, excepté la scène hardcore.
Et le peu qu'il y avait de scène Ska c'était que des trucs de mods. Alors "I Had A Dream" que je pourrais monter le premier groupe Oi! New Yorkais!.

DB: C'était quand ca?

AN: C'etait environ en 1984. C'est alors que j'ai commencé a mettre des stickers "PRESS" un peu partout avec le logo (Le laurier avec les marteaux croisés) .

DB: Comment vous avez trouvé ce nom?

AN: A cette époque je travaillais a l'usine sur une presse.

DB: Quel était le line-up à l'origine?

AN: J’étais a la guitare lead et au chant, Jimmy à la basse et Bob à la batterie. C'était le line-up original de The Press. On a enregistré "Just Another Warning" avec cette formation non?

ROB: Je crois pas...

AN: Ha, ouais. Jim était dans le groupe mais il c'est barré et a été remplacé par Giddian Greenburg et on a enregistré "Just Another Warning" pour MOON RECORDS? "N.Y. Beat" comp. avec les TOASTERS et plein d'autres groupes. On a viré Giddian et j'ai du supplier Jim pour revenir dans le groupe car sa touche perso a la guitare nous manquait en fait vraiment. Alors on a enregistré trois chansons et on les a envoyé à Oi! RECORDS mais comme Roddy Moreno* pensait qu'on était des Mods il n'a pas voulu nous sortir. Le mastering était tout pourri en plus. . Le son sonnait trop clair alors qu'en live on était hyper saturés. On a été produits Rob Hingley (des TOASTERS) et a mon avis il y est un peu pour quelque chose...

JIM: Ca faisait environ 4-5 ans qu'on jouait mais on avait toujours pas fait de concerts car on avait pas les bonnes connections et on était pas stables. Une fois qu'on a trouvé les bons membres, on a commencé a faire des concerts et c'est la que tout a commencé!

JO: Moi et Jordan!



DB: Quand avez-vous ajouté des membres au groupe?

AN: On a commencé a faire des concerts y'a un an a peu près et c'est a ce moment là qu'on a du trouver du monde. On a eu un guitariste en plus. On a joué notre premier concert le 18 février si je me souviens bien?

ROB: Le 10 février!

AN:Au CBGB a un putain de "Scum-rock fest"  et on était le meilleur groupe évidemment...

DB: Comment ont réagis les punks?

AN: Ils étaient choqués par notre propreté! (rires) et notre puissance musicale.

DB: Ils ont pensé quoi d'un groupe Skinhead à un "Scum-rock fest"?

AN:Je pense que a cause de l'image des autres groupes skins de New-York ils pensaient qu'on allait être un groupe hardcore ou très basique mais quand ils ont réalisés qu'on se démarquait vraiment niveau style musical ils ont été vraiment surpris.

DB: OK. John tu es arrivé quand dans le groupe?

ROB: Attendez, moi je vais vous le raconter! Un samedi après-midi, j'étais en train de boire des bières avec Jim et je lui ai fait écouter la casette de mon ancien groupe (C'était un groupe avec John). Jim a trouvé ca grave bien du coup a 2h du mat on a appelé John et on l'a chauffé pour répéter avec nous!

JO: Je me suis levé et je me suis dit  "Vas-y pouquoi pas?!"

ROB: "Mais ca doit etre une repet' privée".

JO: Notre ancien groupe s'appelait SDP (NY Hardcore), c'était il y a trois ans deja.

AN: La coincidence c'est que c'est a un de leurs concerts que j'ai connu Bob, je connaissais deja John avant.

DB: Jordan tu sembles le dernier arrivé, ca date de quand?

JR: Novembre 1988. C'est la que ça a commencé a vraiment être bien (rires).



The Press, au premier concert SHARP jamais organisé, New-York 1987, du genre HISTORIQUE!



DB:Vous avez envoyé votre cassette a Oi! RECORDS, Roddy l'a écoutée et puis quoi?

AN: Roddy l'a écoutée, il a bien aimé mais il pensait qu'on était un groupe Mod?

JIM: Du coup il l'a juste zappée. Mais quand il est venu ici il nous a rencontrés et vu en concert, il a donc vu qui on était. Il a bien aimé ce qu'on faisait et quand il a entendu nos potes de The Radicts** il a tout de suite dit "Renvoyez moi vos sons,je vais vous sortir un disque".

DB: Vous connaissiez Roddy avant ca?

AN: On l'a rencontré grâce a  Rob Hingley des TOASTERS. Il m'a dit qu'il avait envie de sortir et je l'ai emmené a un concert de the RADICTS. Il s'est barré trois jours plus tard. Sa femme lui manquait.

DB: Ce sera "Punks and Skins Volume" combien?

AN: Volume 5

DB: Il sort quand?

AN: Il sortira pas avant Juin.


Kids of the nation de The Radicts, sorti sur le Best Of Oi! Records

DB: Parlons un peu politique.Je sais que vous devriez-mieux pas mais il y a une rumeur comme quoi The PRESS serait un groupe de Communistes. Est-ce que ca vous a fait mauvaise pub?

AN: Et bien apparemment pas tant que ça vu qu'on a toujours eu beaucoup de monde a nos concerts. Et si cette rumeur peut éviter de donner aux Boneheads envie de venir nous voir, ça me va.

(Le groupe acquiesce)

AN: Nous ne sommes pas un groupe politique. Nous ne donnons pas de leçons a quiconque.Peut-être que je laisse parler mes sentiments dans certaines chansons mais je ne vois pas ça comme une leçon de morale ou de politique.

JO: C'est toujours la même chose, en gros ici si t'es pas comme les autres tout le monde dit que t'es un Communiste.

AN: Ouais, on tape pas des pédés et on est pas des skins White Power, alors pour certains on est trop soft. Et quand ils nous rencontrent, ils s'apercoivent qu'on est pas si soft que ca! Alors c'est quoi leur délire? Oh "C'est des communistes, ils sont staliniens" qu'ils repetent a tout va? Je suis le seul à être intéréssé par le Labor Party et le socialisme dans le groupe. Les autres s'en foutent.

ROB: Si au moins on savait ce que c'était (rires).

AN: Notre délire c'est boire de la bière, écouter de la Oi! du Reggae et du Ska?

ROB: Et nous supportons les grandes compagnies capitalistes américaines (Brandissant une bouteille de Budweiser).

AN: Ouais et on joue pour $350. Et si on pouvait prendre $400, Alors on les prendrait.



DB: Quelles sont vos gouts musicaux (en dehors du groupe)?

JR: Individuellement?

DB: Ouais, commencons avec toi Jordan.

JR: MADNESS, the 4 SKINS?

AN: Ce qui se fait de meilleur en Oi! comme COCK SPARRER, the UPSTARTS, the TOY DOLLS, je les aime car ils me font marrer!

JR: STIFF LITTLE FINGERS

AN: ouais, des trucs comme ca,The CLASH.

JO: Les gars viennent de citer toutes nos influences, mais a part ça on écoute aussi du Motown, early Ska?

AN: Et plein de early Ska. Tous les tubes TROJAN.

DB: Vous parlez de Boneheads et des skins White Power. Je sais que vous faites partie du SHARP. Parlez nous un peu de ca.

AN: Ouais, nous nous affichons comme un groupe SHARP car nous croyons tous très fort en ce que le SHARP doit représenter et représente, et a ce que les autres membres du SHARP croient. Nous sommes une arme musicale pour le SHARP et le soutenons autant que nous pouvons.



DB: Comment diriez vous (en tant que groupe) que va la scène Oi!/Skinhead a New-York?

AN: A chaque concerts on voit de plus en plus de skins, de plus en plus de punks, de  "Regular" kids qui sont dans aucun délire. De plus en plus de membres au SHARP, des membres d'autres organisations anti-racistes viennent aux concerts. Des labels montrent de l'interet dans notre scène, ca devient gros!



* Roddy la Morue, a l'époque n'avait pas de mal a produire des groupes comme Condemned 84 ou Section 5 sur son label Oi! Records, mais en revanche se battait totallement les couilles de The Press... Il est beau le donneur de leçons.
** The Radicts se sont reformés sous le nom de The Uprisers avec un membres de The Bruisers -> A voir!


Je vous fait donc profiter du magnifique Douple EP Gatefold de The Press, avec 8 titres. C'est vraiment bien joué mais après c'est pas de la grosse oi! bourrine évidemment, on a des penchants ska sur des chansons comme Try (D'ailleurs comparez avec Antifascist Skin de Pöblers United c'est assez troublant)  et punk-rock sur certaines chansons comme ASAP, d'autres plus oi! comme Crackdown mais la voix chantée et claire enlève le coté bourrin de la chose! C'est un bon mélange, un groupe original, avec des paroles hyper working class , des hymnes comme 21 Guitar Salute (chanson reprise par Dropkick Murphy's, c'est pour dire!), bref je tiens a le redire, un groupe historique et en plus un bon groupe!!! 



01 - It's Not What I Want
02 - Is It Any Wonder?
03 - Shut Your Fucking Mouth
04 - A.S.A.P
05 - 21 Guitar Salute
06 - Crackdown
07 - Revolution Now
08 - Try


Lien Censuré // Back Soon

NB: Quelqu'un a porté plainte contre cet article en raison de viol des droits d'auteurs, mange tes morts (et no.) // Someone reported this article as a copyright breaking, fuck off!



dimanche 25 décembre 2011

Joyeux Noël !

Les Business, sur une ré-interprétation du titre "Step Into Christmas" de Elton John renommée, pour l'occasion, "Bollocks To Christmas", le disent mieux que moi, bonne fêtes à vous tous, on va essayer de vous faire plein de chouettes chroniques pendant ces vacances (et si vous êtes sages, on mettra des photos de Mensi en Mère Noël coquine) !



jeudi 22 décembre 2011

[Old Stuff] V.A. - Oi! Siamo Ancora Qui ! (Havin' A Laugh Records - 1991)




Vous aurez remarqué qu'il y a une petite baisse de régime au niveau de la production écrite sur Vengeance ces temps ci. La faute à nos diverses occupations sûrement, mais les vacances sont arrivées (presque pour tout le monde), ce qui devrait nous laisser pas mal de temps libre pour chroniquer tout un tas de trucs (surtout qu'il y a eu quelques belles sorties récemment), ça vous fera un peu de lecture en ces temps de fêtes.
Pour changer je vais vous parler de Oi! italienne (quelle surprise, vous devez vous demander si on va pas finir par faire que ça. C'est prévu, en effet !), mais alors là, du très très lourd, de l'historique, que dis-je, du mythique ! En effet, le sujet d'aujourd'hui n'est rien de moins que la compil' Oi! Siamo Ancora Qui !, la seconde compil' sur LP la plus importante de la scène transalpine (après l'encore plus mythique Quelli Che Urlano Ancora), puisque c'est un très bon panorama de l'état dans laquelle était cette scène au début des années 80 (avant la "traversée du désert"). Au programme pas mal de Oi!, un peu de punk, du HxC et même des trucs que je ne saurais classer. C'est sorti sur Havin' A Laugh Records, le label de Marco de Klasse Kriminale. Étant donné le nombre de groupes sur la compil', à savoir 13, je vais pas faire de l'ultra détaillé sur chacun d'entre eux. On va donc procédé comme ça : je vais résumer rapidement pour tout, et je m'arrêterai plus en détail sur certains groupes (de façon totalement arbitraire, en gros ce sera ceux qui m'ont le plus marqués).

L'insert de la compil'. Les mecs on vu les choses en grand, pour notre plus grand bonheur !

Premier groupe, les désormais célèbres Asociale, qui nous donnent ici un de leur meilleur morceau, "La Gente Reale Non Muore Mai" (qu'on pourrait traduire par "Les Vrais Gens Ne meurent Jamais"), contre la politique dans le mouvement et contre les gens qui tentent d'utiliser les skins ou de les faire disparaître. Toujours dans un style Oi! à l'ancienne, hyper efficace avec des gros choeurs, je vais pas m'attarder sur Asociale étant donné que j'avais déjà fait un article sur eux qui résumait un peu tout (ici pour ceux qui ne l'auraient pas lu).
Ensuite viens Ghetto 84 (le chiffre magique de la Oi!, il faut croire), avec deux morceaux, "La Mazurca Dell'Uccellino" ("La Mazurka du Petit Oiseau", la Mazurka étant une danse traditionnelle polonaise) et "Feccia" ("Lie", dans le sens rebut quoi). Le premier morceaux commence par une espèce de ballade à la con, avant de partir en pure violence, voix rageuse, guitare bien speed et bon sing-along. Bien sur le morceau et hyper léger et parle de rien (d'un petit oiseau quoi), mais c'est bien fait et donc ça passe tout seul ! Le second titre est plus intéressant. C'est toujours de la Oi! hyper efficace (même plus que le morceau précédent), et là les paroles sont biens faites, dans la lignée de celles qu'on pouvait trouver dans les groupes 80's en Italie : hyper revendicatif, hyper social, c'est une charge contre les bien pensant et le système. Pour la petite histoire, le groupe est né en 1985, ils ont participé au 4ème Raduno Oi! (rassemblement Oi! qui se faisaient dans les 80's) près de Bologne en décembre 1989. Ils étaient plutôt engagé à gauche (et je crois même qu'ils ont fini par devenir red, mais là je m'avance peut-être un peu trop, pas sur à 100%). Quoi qu'il en soit c'est clairement un des meilleurs groupes de cette époque !
Viennent ensuite Alkoolnauti, avec "Bira Gratis Per I Lavoratori" ("Bière Gratuite Pour Les Travailleurs"). Un morceau marrant mais... extrêmement chiant. C'est plat, le chant est hyper monotone, bref, en s'emmerde ! Le moins bon morceau de la compil' je trouve. Dommage, parce que la musique est pas mal !
Ensuite c'est au tour de Teenage Mutant, un des groupes inclassable, puisque leur morceau "Serenata" est un sing-along de 18 secondes. Ça fait une sorte de break dans la compil', pourquoi pas !
Place à Klasse Kriminale, eux aussi avec deux morceaux. Le premier, "Oi! Siamo Tu Ed Io Vicenti" sur la scène de l'époque et "Uniti Sempre, Divisi Mai", sur l'unité dans le mouvement (encore un sujet qui revient beaucoup dans la scène italienne !). On a ici deux morceaux dans la lignée de ceux de leur premiers albums (la meilleur période), donc ça se laisse écouter, en tout cas c'est mieux que ce qu'ils font actuellement ! Je vais pas m'attarder sur Klasse Kriminale, d'une parce qu'ils sont bien assez connus et de deux parce que j'aime pas K.K. (ceux qui lisent mes articles sur la scène italienne le savent très bien !).
Ensuite, place au groupe de HxC de la compil', Face The Facts (dont le nom est tiré d'un morceau des Cro-Mags), de Turin. Là aussi c'est un OVNI puisque le groupe fait du hardcore religieux, mais pas Krishna (comme on put le voir souvent dans la scène HxC américaine), mais chrétien (du christian-core quoi !). Donc dans leur morceau, "Giudica", ça parle des personnes qui jugent sans connaître (ça me rappelle l'état actuelle du mouvement, ou du moins des vieilles merdes qui s'en réclament, de chez nous tiens), mais aussi de combattre le Diable et de la grandeur de Jésus ! Assez étonnant, mais j'accroche bien (après je serais bien incapable de faire le rapprochement avec tel ou tel groupe, ma culture hardcore étant ce qu'elle est, à savoir quasi-nulle), ça envoi !
Toujours de la glorieuse Turin viennent ensuite les légendaires Rough, groupe du début des années 80 (81 il me semble), qui a notamment sorti le premier vinyle de Oi! italien, l'EP Torino È La Mia Città (un classique que tout amateur de Oi! transalpine se doit d'avoir écouter !) C'est le seul groupe qui est également présent sur Quelli Che Urlano Ancora, les vétérans de la compil' en quelque sorte. Leur morceau, "Restiamo Uniti N'Oi!" est un plaidoyer pour l'unité (je vous avez dit que c'était un sujet important en Italie), à mon avis bien plus efficace que le morceau de Klasse Kriminale sur le même sujet. Voix bien puissante, choeurs qui envoient, rythmique efficace... Bref, un morceau qui tue, un des meilleurs de l'album ! Je reviendrai plus en détail sur Rough dans pas longtemps, puisqu'un intégral du groupe, de très bonne qualité, est sorti il y a quelques années et je pense qu'il va passer sur le billard d'ici peu. Donc on les retrouvera bientôt pour un cours d'histoire dans les règles de l'art.
Viennent ensuite le groupe Bulldog Skin. Et là, attention, controverse, planquez vous, les guerriers bien-pensants (c'est à toi que je pense Roddy la Morue) et le fameux Jean-Michel, déjà abondamment cité dans des chroniques antérieures, peuvent se préparer à l'assaut, puisque Bulldog Skin est effectivement... un groupe fasciste ! Horreur et damnation ! D'ailleurs, dans leur influences musicales, ils citent Klasse Kriminale (jusque là rien de bien choquant) ainsi que Peggior Amico et Intolleranza (deux groupes majeurs de la scène RAC italienne), au moins les types sont clairs avec eux même et on sait à quoi s'attendre (enfin vous non puisque, vous ne connaissez pas forcément cette scène). Bref, passons à la musique. "Oi! Rivoluzione", leur morceau sur la compil', est plutôt pas mal, on parle de la situation des jeunes en Italie, du chômage de l'avenir (ou plutôt de l'absence d'avenir) et de l'État qui, de toute façon, s'en branle. Contre ça, les gars de Bulldog Skin réclament le droit au travail et le droit de vivre. Perso le morceau me plait bien, même si c'est pas ce qu'ils ont fait de mieux. Pas une goutte de fascisme ou d'extrême droite dans les paroles, vous pouvez respirer. Bref, le groupe politiquement incorrect du vinyle (quand je disais que c'était représentatif de la scène, je vous ai pas menti, c'est large comme spectre), je vais pas épiloguer dessus plus longtemps ce serait indécent. Vous êtes prévenus !
Changement de style, puisque que c'est au tour de The Stab, eux aussi bien connu. Pour faire bref, c'est le side-project punk rock de certains mecs de Nabat. C'est assez proche du punk '77 (y a que ça de vrai !), avec un petit côté rock'n'roll (pensez The Clash par exemple), hyper mélodique. "Un' Altra Primavera" parle de la politique et de la peur qu'elle inspire, et plus largement sur la liberté. Un morceau plutôt sympathique, là aussi ça fait un petit break, un peu de douceur dans ce monde de brut.
Groupe suivant, Fronte Del Port, de Gênes, avec un ancien de Gangland (Oi! mythique du milieu des années 80) notamment. Leur morceau "Iron Plate" et encore un morceau sur les problèmes sociaux, sur la situation dans un port (si j'ai bien compris), celui de Gênes je suppose. Disons le tout de suite, c'est juste hyper bien fait. La voix est bien efficace, gros choeurs sur les refrains, guitare qui tue, même le solo, tout simple, colle hyper bien au morceau ! Véritable one hit wonder de la compil' (puisqu'à ma connaissance ils n'ont jamais rien sorti d'autre que ce morceau), c'est à mon avis le meilleur morceau de l'album. Si il ne fallait en retenir qu'un ce serait eux ! On notera là aussi dans les influences musicales qu'ils citent quelques groupes mal-vus, c'est pas moi qui le dit, à savoir Skrewdriver et Brutal Attack (mais les débuts précisent-ils, alors ça va, Jean-Michel peut se détendre, je vois déjà tes doigts qui s'excitent sur ton petit clavier). Le tube quoi !
On enchaîne avec Doctor Doom (avec des anciens membres de Rip Off et de Skins Army) et le morceau "Non Contare Su Di Me", dans un style plus punk que le reste, un morceau contre le système qui tente de formater et de lobotomiser les gens. Pas mal du tout !
On passe ensuite à Oi! Connection avec le morceau "Caos a Cicci (R.I.P.)", une reprise du morceau "Chaos" des 4-Skins en hommage à un de leur ami décédé (Cicci donc). Bonne reprise, les paroles sont différentes, dédiée à lz mémoire de ce Cicci. Là aussi c'est un one hit wonder, puisque le groupe n'a existé que pour cette chanson et en hommage à Cicci. Différents membres de différents groupes y ont participé et se sont relayés (par exemple Antonella de Klasse Kriminale, UiUi de Nabat/The Stab et Riccardo de Nabat).
Et enfin pour finir, un dernier truc inclassable, Magic Manlio l'Herbert avec le morceau "Per Favore!!!", une sorte de poème de skins avec un piano cabaret totalement improbable accompagnée de paroles tout aussi improbable (le mec parle de son chien, de boire des bières, bref, un grand mystère pour moi). C'est n'importe quoi, et ça clos très bien cette compil' !
Pour ce qui est de la pochette, en front cover on a une photo en noir et blanc de deux gamins respectivement skin et punk à laquelle a été ajouté un dessin d'Alteau, incrusté dans le tas de façon assez aléatoire, mais rien de grave. Tout ça est accompagné d'un peu de texte (noms de groupes, phrase d'introduction sur le haut, du même genre que celles qui étaient sur les compil' de Garry Bushell) et en back cover, photos des groupes, plus de dessins d'Alteau et un texte qui explique le but de cet album et introduit les groupes. Là où ça devient intéressant c'est au niveau de l'insert, puisqu'on nous fournit un truc format poster (je dirais taille raisin pour ceux à qui ça parle), hyper rempli, puisqu'il contient des photos des groupes, les paroles de tous les morceaux, une interview de quasi chaque groupe, un résumé de la scène italienne jusque là (fanzine, disques, concerts,...), bref, hyper complet et totalement indispensable pour ceux qui s'intéressent un temps soit peu à la scène italienne ! Ça c'est de l'insert, oui madame ! Et comme les types ne font pas les choses à moitié, c'est en italien au recto et en anglais au verso, pour que tout le monde comprenne bien !
Je crois bien que c'est l'heure de conclure. Donc bien évidemment ce disque est un bijou, complètement indispensable, vraiment le résumé d'une époque, une sorte d'instantané de la scène italienne du début des années 90 ! Sûrement un des meilleurs albums de ma collection, que je suis très fier de partager avec vous ! 


Face A
 La Gente Reale Non Muore Mai (Asociale)
 Feccia (Ghetto 84)
 Birra Gratis Per I Lavoratori (Alkoolnauti)
 Serenata (Teenage Mutant)
 Oi! Siamo Tu Ed Io Vicenti (Klasse Kriminale)
 Giudica (Face The Facts)
 Restiamo Uniti N'Oi! (Rough)
 Oi! Rivoluzione (Bulldog Skin)


Face B
 Un' Altra Primavera (The Stab)
 Iron Plate (Fronte Del Port)
 La Mazurca Dell'Uccellino (Ghetto 84)
 Non Contare Su Di Me (Doctor Doom)
 Uniti Sempre Divisi Mai (Klasse Kriminale)
 Chaos ! A Cicci (Oi! Connection)
 Per Favore !!! (Magic Manlio l'Herbert)




TÉLÉCHARGER (Qualité mp3)


Et si vous pensez que je vais me calmer sur la Oi! italienne, détrompez vous. On m'a récemment filé quelques démos bien rares de groupes transalpins 80's (Rip Off, Gangland, Skins Army), et je compte bien partager ça avec vous ! A presto !

mardi 13 décembre 2011

Rapide retour sur Basta

Vous vous souvenez de Basta, le mythique (toujours cette objectivité qui me poursuit) groupe italien des années 80, récemment reformé (pour le meilleur, et uniquement pour ça) ? J'espère que oui, car j'en ai parlé ici même il y a pas si longtemps que ça, à l'occasion d'une superbe triple chronique sur la sortie de 3 vinyles de vieux groupes transalpins de grande qualité ! Pour les retardataires, les non-initiés et les malades d'Alzheimer, ça se passe ici.
Maintenant que votre mémoire et rafraîchie, et que je suis un homme naturellement bon, je vais vous filé un lien pour télécharger cet album de grande qualité (regroupant leur excellent EP sorti en 1984 et de nouveaux morceaux tout neuf tout frais rien que pour vous), ça vous donnera une idée concrète de ce à quoi ça ressemble (et à ce à quoi ça ressemblait il y à 25 ans).

TELECHARGER (Qualité Mp3)


Voilà, et pour ceux qui auraient trouvé ça hyper-méga-top cool, ces messieurs seront en concert à Crémone (entre Milan et Vérone) le 25 février 2012, entre autre avec les gallois de Foreign Legion (mais tout ça le flyer juste en dessous le dit mieux que moi et de façon bien plus synthétique, comme je l'envie !).


Bon, je crois bien que tout est dit, maintenant je vais retourner faire des vraies chroniques et pas juste broder 15 lignes sur un truc dont j'ai déjà parler avant sous prétexte qu'il n'y avait pas de lien vers l'album (maintenant ça fait 18 lignes). À la prochaine camarades !

dimanche 11 décembre 2011

[Chronique] Giuda - Number 10/Crazee (Surfin' Ki Records - 2010)



Cessez toutes querelles, arrêtez toutes guerres fratricides. Après plusieurs semaines d'absences, me voilà de retour. Vous vous pensiez perdus entre mon camarade aux chroniques justes mais expéditives et l'homme qui fait une blague par mot dans es articles, mais l'espoir renaît, me revoilà. Et je ramène du lourd avec moi.
Les plus fidèles d'entre vous se rappelleront sûrement que j'avais déjà parlé de Giuda précédemment (dans l'article sur les 3 concerts le même soir à Paris), et que j'en avais dit (ou plutôt prédit) le plus grand bien. Effectivement, c'était mortel, j'en reparlerai après la chronique.
Déjà, rapide récapitulatif sur le groupe pour ceux qui n'ont pas encore écouté (pauvres fous). Les mecs du groupes se réclament du glam rock (personnellement j'adore ça, mon côté Aquaman sûrement), et effectivement, ça transpire le Slade, Sweet, voir les New Yorks Dolls, tout en allant chercher aussi du côté de l'early Skrewdriver (si Roddy Moreno savait ça...), de Slaughter & The Dogs et de Cock Sparrer. Niveau influence, dur de faire mieux (dis-je de façon complètement arbitraire, la démocratie n'ayant pas cours ici). Ils sont Italiens (et vous savez que moi l'Italie... enfin bref vous savez quoi), Romains pour être plus précis, mais toutes leurs chansons sont en anglais (et avec un bon accent, c'est pas un album de Los Fastidios ici) et jouaient avant sous le nom de Taxi (c'était dans la même veine, peut être avec un peu moins de pêche). Pour tout vous dire (on pas commencer à se cacher des choses, depuis le temps qu'on se connaît), ça fait longtemps que j'avais pas entendu un truc comme ça ! C'est hyper kitsch (influences glam rock obligent), les paroles sont hyper légères, ça parle de tout et de rien, de toute façon ce qui compte c'est de se déchaîner et de danser comme des fous ! Un maximum d'énergie dans tout ça, "clap your hands and stamp your feet !".
Exemplaire d'un t-shirt de Giuda en ma possession. C'est rose, en relief et on dirait du chewing-gum. Je vous entends déjà dire "homo". Vous avez raison.

Passons à la chronique de ce 7". Oui, car c'est le 7" que je vais chroniquer ici, mes camarades savent que je suis un homme fortuné, c'est donc naturellement que je n'avais pas une thune pour acheter l'album entier le soir du concert (et vous connaissez la ligne de conduite de ce pointu recueil du savoir, on ne chronique que ce que l'on possède, il n'y a une qu'une seule exception pour l'instant, sur Haute Couture si je ne m'abuse), mais ça viendra un jour ou l'autre, promis.
Donc, face A on a le titre "Number 10", qui parle de football, plus particulièrement du joueur numéro 10, le capitaine de l'équipe (on va dire, totalement au hasard bien sûr, Alessandro Del Piero qui justement porte 10), qui s'en va marquer un but, et la foule de l'applaudir. Voilà en gros le résumé des paroles, pas la peine d'être un intellectuel de haut niveau pour comprendre. Mais je vous l'ai dit, dans les morceaux de Giuda c'est pas la prose qui compte, mais le son, l'ambiance ! Là on en du hand-clapping à profusion, du sing along du feu de Dieu, tout ça entraîné par un chant hyper catchy et un accompagnement musical (comme c'est bien dit) complètement rock'n'roll qui oblige quiconque entend les 10 premières secondes du morceau à danser, même à l'encontre de sa volonté, quelques notes de guitare solo qui ne font que renforcer la puissance de ce morceau. Le refrain rentre dans la tête à la première écoute (et impossible de s'en débarrasser ensuite, de toute manière on en a pas envie !), et ça c'est signe que l'on a affaire à du lourd (vous pourrez pas dire que je vous avez pas prévenu). On retrouve ce morceau là sur le premier album des Romains, Racey Roller.
Sur la face B on a droit à un morceau trouvable exclusivement sur ce 7", intitulé "Crazee" (trop glam rock comme orthographe, à la "Mama we're all crazee now"). Même principe, parole hyper légère, encore plus que sur le morceau précédent ("Come on baby, come on/Come on to the party/Come on to the show", oui c'est vraiment ça), mais c'est toujours aussi bon, ce morceau là donne encore plus envie de lâcher ses déhanchés ravageurs que celui d'avant ! Pour vous faire une idée, je rapprocherait ça par exemple de "Sunday Stripper" de Cock Sparrer, avec ces petites interventions de la guitare solo qui rendent le tout encore plus ravageur ! Un vrai hymne pour les soirées à danser comme des fous avec les copin(e)s, pour un mec comme moi qui aime pas le reggae (je l'ai dit !), je vois, en tout cas dans les groupes actuels, rien de mieux !
Pour ce qui est de la pochette, comme le reste c'est totalement kitsch. La typo (et sa couleur, je dois dire que vert vomi sur marron caca, entre autre, ça claque !) est digne des meilleurs graphistes des années 70, y a même la mention "Spécial Discothèque" (en français dans le texte s'il vous plaît !), parfait descriptif de la galette ! La back cover se présente sous forme de petit comics de quatre cases, du même genre que ceux que mon père lisait dans sa prime jeunesse (là encore, top 70's !), alternant dessin et photo old-school sur le football, avec dans les bulles les paroles du morceaux "Number 10", bien vu. Faut aussi que je vous précise que les types ont poussé le vice jusqu'à choisir un matière de papier spécial pour la pochette, un peu râpeuse, toujours pour renforcer l'effet old-school. Si on ajoute à ça les fausses traces de saleté et les fausses déchirures, on a l'impression d'avoir entre les mains un disque tout droit sorti de l'âge d'or du glam rock. Et vu comment les gars de Giuda s'en sorte, on peut dire qu'ils ont rallumée la flamme, et qu'elle brûle très fort ! Avant que j'oublie, les ronds centraux sont orange et rouge, avec un ballon de foot au milieu, ce qui laisse deviner quelle équipe les mecs de Giuda supportent (pour les non-initiés, l'A.S. Roma).
Bref, comme j'ai été une fois de plus extrêmement sobre et plein de retenu, vous aurez compris que je suis tombé littéralement sous le charme de ce groupe, c'est clairement un des meilleurs trucs que j'ai entendu cette année (et certainement le meilleur groupe non-Oi! que j'ai découvert cette année). Ça se laisse écouter en boucle (lors d'un trajet Rome-Naples, je crois qu'on a écouté l'album six fois d'affilée, et j'aurais put sans problème l'écouter six fois de plus). Il reste très peu de copie de ce 7" (moins de 20), mais un repressage est en cours et devrait sortir d'ici peu, et je compte sur vous pour vous procurer cette tuerie (et faite de même avec l'album, facilement trouvable sur le net en CD/LP et téléchargement pour vous faire une idée) ! Ne passez surtout pas à côté de cette bombe musicale, une fois qu'on y à goûté on peut plus la lâcher, c'est moi qui vous le dit !
Ne partez pas tout de suite, c'est pas fini ! Je peux vous dire que Giuda n'est pas seulement un groupe bon sur CD, puisque je les ai vu en action à la Mécanique Ondulatoire à Paris. Eh bah putain, j'ai rarement autant transpiré (parait même que je fumais littéralement en sortant du concert) ! C'était plein à craquer (faut dire que les gens ont eu le temps de rentrer, le groupe avait juste 1h30 de retard ! Les habitudes méditerranéenne sûrement...), j'ai pas arrêté de danser comme un fou avec mes acolytes, accrochés au devant de la scène complètement immergés dans le bordel ! C'était une tuerie du début à la fin, la chanteur avait un jeu de scène bien à lui qui collait hyper bien avec l'ambiance (et en plus c'est certainement le seul rockeur noir italien qu'il m'ai été donné de voir au cours de ma vie) ! Fallait pas rater ça, et ceux qui n'y étaient pas peuvent s'en mordre les doigts ! À voir absolument !
Malheureusement pas de téléchargement pour ce vinyle, puisque je suis infoutu de mettre la main sur le câble reliant ma platine à mon ordinateur et qu'il est introuvable en téléchargement, ça vous fera une bonne raison de l'acheter comme ça ! Mais comme je suis gentil, je vous met le premier morceau et un extrait du second (75 secondes parfaitement représentatives, ici). Promis, dès que je retrouve ce satané câble je vous numérise ça !
Sinon pour vous procurer l'album et l'EP, c'est ici que ça se passe !

Le morceau "Number 10", présent sur la face A

[Chronique] Larcin (Démo)



Les légendes urbaines et les statistiques de la DASS nous enseignent que le nord est une région propice aux mélanges familiaux divers et peu variés. Et ce qui est vrai chez l'éleveur de Maroille l'est aussi chez les punks ! Ceci expliquant cela, on comprend mieux les très forts liens qui unissent la scène oi! et punk hardcore à Lille, la cité nordiste, où il n'est pas rare de voir sur une même affiche un (bon!) groupe punk hardcore du revival 80s et un (très bon) groupe de oi! parisien par exemple, et ça vaut le Détour ! (oh oh oh...)
Toute cette déplorable introduction pour évoquer la démo de Larcin, jeune et (très) prometteuse formation de oi! lilloise dont une partie des membres est active dans ces deux scènes. Le chanteur de DNY (jeune et excellent groupe de hardcore à la Negative Approach et 86 mentality, que j'ai eu le plaisir de voir à la Realease Party parisienne de l'EP d'Idiot Talk) à la batterie, le bassiste d'Anxiety Attack et ancien batteur d'Operation Eat Shit (RIP) à la guitare (un garçon éclectique), voilà qui pourrait nous préparer à de la oi!-core bourrine... hé bien pas du tout !
Parce que je vais être franc, Larcin a sorti la meilleure démo de oi! de 2011 et s'annonce, à mon avis, comme le nouveau groupe français le plus prometteur dans la matière (et je dis pas ça parce que ce sont des copains!).
Des morceaux rapides, rythmés, variés avec des influences hardcore 80s et rock'n roll dans la guitare, des bons chœurs, un chant claire bref que du bon ! Au niveau de la rythmique on peut penser à un mix entre Gonna Get Yours et les Rudes, avec un son clair, de bons breaks et des lignes de basse efficaces, on se régale et on sent que les types n'en sont pas à leurs premiers astiquages de manches, c'est rudement bien foutu !
6 morceaux en 3 langues (anglais, français et italien) c'est plutôt original (et même impressionnant) mais c'est surtout le point faible de cette démo. Car oui, le gros bémol (car il y en a un) en ce qui me concerne, c'est vraiment le chant en anglais et en italien. Oui je vais être franc (désolé Jean) mais, comme dirait un skieur nantais, ça passe pas ma gueule !
Première chose, j'ai toujours été un fervent défenseur du chant en français, on est en France, on s'adresse à des gens qui parlent et comprennent le français, on essaye de faire passer un message, donc on chante en français bordel ! Je reconnais que notre belle langue est pas toujours facile à plier aux styles musicaux que nous apprécions, c'est pourquoi je comprends que Gonna Get Yours ou Janitors aient choisi l'anglais (même si les morceaux en français de Janitors sont les mieux à mon avis mais passons) et ils s’en sortent pas trop mal.
Mais la l'accent français est vraiment de trop, ça baisse vraiment le niveau des morceaux (surtout en italien, et nous à oivengeance on aime bien la oi! italienne!) à mon avis et c'est dommage parce qu'ils maitrisent bien notre belle langue en plus les bougres!
hé ouais Larcin, LE tube (en français!) est une pure tuerie ! Les paroles sont mortelles et le chant également :
Le cœur léger, les poches pareils
on se décide d'une seule voix
d'aller faire chier les ptits bourgeois
et tous ceux qui transpirent l'oseille
en s'incrustant dans leur soirée
vider les bouteilles sans oublier
d'enquébar les vélos posés dans leur entrée

Larcin, larcin, larcin, larcin
ouais bébé, sauvages et prolétaires

Parfois ça tourne au vinaigre
on se fait serrer avant d'être arrivé
le verbe haut face aux condés
être tout bourré en G.A.V
ne pas perdre l'occasion de se marrer
on n'a qu'une vie pour profiter
ne pas perdre l'occasion de se marrer
et sur les murs à jamais graver

Les fins de mois n'étant pas toujours faciles
les magos deviennent la cible
tout dans les poches rien dans les mains
et une esquive de vigile
car nous voulons tout
et nous prendrons le reste

Et toutes les paroles sont dans le même esprit ! On retrouve des thèmes sociaux et humains chers à l'esprit des SHARP Lillois, la guerre sociale dans City At War, la routine et l'enfer du travail aliénant dans One Day, les soirées à faire chier les bourges dans Larcin donc et le football dans Avanti Ultra et Georgie (reprise de Chocolate Barry, un groupe de euh.. jesaispastropquoi suèdois), un morceau sur Georges Best, légendaire joueur de foot de Belfast. Des thèmes qui me plaisent (sauf le foot, ça m'a jamais intéressé mais pourquoi pas!) dans l'esprit du début de la scène anglais ou italienne, quand on abordait encore des thèmes sociaux, et ça c'était cool ma gueule !
Bref tout ça pour dire que ce groupe est excellent (en CD ET en live) mais par pitié, ne faites que des morceaux en français !

A TELECHARGER ET ECOUTER D'URGENCE ICI

mardi 6 décembre 2011

[Chronique] Youth Avoiders - Demo (BMAB/MCZA/NY - 2010)


J'ai mis un sacré bout de temps a choper le 7" de la démo de cet excellent nouveau groupe parisien, car elle était, il me semble, en premier lieu sortie en cassette. Et bah je peux vous dire un truc, ça fait plaisir de l'avoir en main! Même si ce groupe est très dur a classer, il n'en est pas moins excellent! Les amateurs de youth crew vont se régaler, les amateurs de hardcore émotionnel vont verser de chaudes larmes et même les amateurs de Oi! et de Street-punk peuvent s'y retrouver. Une petite guitare solo bien cinglante, des choeurs entraînant, des petits breaks lancinants pour les émotifs (ndlr), tout y est!! Niveau texte ça pue la frustration et la haine, en plus la voix bien articulée (petit accent français oblige) fais que les paroles sont assez faciles a comprendre, c'est plaintif mais ca te met des pains dans ta gueule, tu comprends c'que j'veux dire?! Bref télécharges ca, écoutes le et ose me dire que ca met pas la pêche!!!

Depuis cette démo ils ont sortis un Split avec Zombies Are Pissed en 7" et vont bientôt sortit un nouveau 7" chez http://www.buildmeabomb.com/  , excellent label Lillois!

(Mise à jour du 11 décembre 2011) Le nouvel EP de Youth Avoiders est disponible et en écoute et téléchargement ici : http://buildmeabombrecords.bandcamp.com/album/time-flies-e-p  Empressez vous de le choper et de l'écouter parce que comme ils disent TIME FLIES!!

TELECHARGER (Qualité Mp3)

dimanche 4 décembre 2011

[CINEMA] Alan Clarke



Alan Clarke est un réalisateur anglais assez méconnu dans nos contrées dont la production cinématographique ne manque pourtant pas d’intérêt. C'est en effet le réalisateur de Made In Britain, super film que tu as sûrement vu si tu t'intéresses un minimum au trip skin (dans le cas contraire t'as un gros trou dans ta culture et t'es un gros naze!), et de quelques autres bijoux dont je vais avoir le plaisir de vous entretenir ici.

Je profite donc de la sortie, pour la première fois (en France) en DVD d'un coffret regroupant trois de ses meilleurs longs-métrages et un des ses courts-métrages, pour évoquer son travail. J'avoue qu'avant de m'intéresser à ce coffret je ne connaissais que Made In Britain et que je suis particulièrement heureux d'avoir découverts le reste de sa production.

S’inscrivant dans la tradition du cinéma anglais contestataire et sociale (un peu à la Ken Loach mais en plus violent), Alan Clarke nous livre dans ces trois films des sujets durs et très violents mais surtout typiquement britanniques, petites parcels du mal être anglais. Le hooliganisme (The Firm), les skinheads et la révolte adolescente jusqu'au-boutiste (Made In Britain), les centre de détention pour mineurs (Scum), les tueries en Irlande du nord (Elephant)...

100% english, 100% cool !!

Tiens je vais faire le flemmard et vous balancez le paragraphe tout fait du coffret pour conclure cette introduction :

« Magistrales leçons d'humanité que ces films, parfois éprouvants, toujours haletants mais jamais empreints de désespoir car les hommes et les femmes qui les peuplent y déploient une incroyable énergie que la mise en scène d'Alan Clarke n'a de cesse de célébrer. Une mise en scène toute en épure, tendre, âpre et rock'n roll, en un mot, inimitable. Le cinéaste a ainsi bâti l'oeuvre la plus contestataire des années Thatcher sans jamais apposer un regard moralisateur. De nombreux réalisateurs actuels se réclament de son influence, tels Danny Boyle (Trainspotting), Gus Van Sant (Elephant), Stephen Frears (Les Liaisons dangereuses) ou encore Paul Greengrass (Bloody Sunday). »


SCUM (1979)

Initialement produit par la BBC (qui est un important moteur de la production cinématographique outre-manche) et réalisé à partir d'enquêtes réelles, le film, jugé trop violent et trop « critique », fut finalement refusé par cette dernière. Alan Clarke réalisa alors une version longue pour le cinéma qui sortit finalement deux ans après la fin du tournage de la version BBC de 1977.

Trop violent ce film l'était certainement pour les standards de la chaîne publique anglaise de l'époque.

SCUM se déroule intégralement au sein d'un Borstal (Borstal Breakout ça te dit quelque chose?), une des ces maisons de redressement pour mineurs, à mi-chemin entre le bagne et le camp disciplinaire. On suit l'arrivée de trois jeunes, Carlin, Davis et Angel qui vont tenter de survivre dans cette jungle infernale. Châtiments corporels, humiliations, privations, agressions et insultes racistes, le quotidien de ces jeunes n'est pas vraiment rose et le seul moyen de ne pas craquer est d'être pire que les pires (Carlin finira par s'imposer brutalement comme le « chef ») ou philosophe original mais désespéré comme Archer (le végétarien obstiné).

D'une violence incroyable, le film ne nous épargne rien du pire de ce que l'on peut vivre dans ce genre d'établissement, passages à tabacs quotidiens, insultes, viols, suicides, tout y passe... Et l'humanité de chacun disparaît peu à peu pour ne resurgir finalement que dans une dernière explosion désespérée après la mort d'un des trois arrivants...

Là où Dog Pound n'est qu'une pâle copie sans réflexion, SCUM est l'original réfléchi. A travers les personnages, et surtout Archer qui ne manque jamais de tourner le système en dérision, on comprend et on constate encore une fois que les privations, les humiliations et les sévices divers n'ont jamais rendus les hommes meilleurs.

Ce film ne laissera personne indemne. Choquante, dégoûtante et surtout révoltante, la démonstration d'Alan Clarke nous touche de plein fouet. Et je ne fus pas le premier puisque les Borstal furent finalement fermé en 1982.

Un film prodigieux et incontournable.



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MADE IN BRITAIN (1982)


Le film le plus connu d'Alan Clarke, celui qui lancera la carrière du jeune Tim Roth, qui incarne alors Trevor, un jeune skinhead de 16 ans, rempli de haine et de violence contre à peu près tout (Tim Roth restera dans le milieu skin à l'écran l'année suivant dans Meantime, avec cette fois Gary Oldman en zéra). Le film débute avec la tête de Trevor en gros plan, sa croix gammée tatouée entre les deux yeux bien en évidence, sur un morceau d'Exploited (rien à voir on est d'accord mais le morceau va bien avec l'ambiance). Trevor qui s'entête dans une rébellion raciste absurde, s'attaquant à l'ANPE, aux vitrines pakistanaises (avec son copain noir), au cuistot qui veut pas le servir, s'attaquant à tout ou presque dans son délire paranoïaque et xénophobe...

Les éducateurs et autres assistants sociaux sont dépassés, personne n'arrive à le cadrer ni le comprendre et petit à petit il s'enfonce vers les Borstal et la prison, ce que tout le monde lui promet depuis le début.

Je vais pas m'attarder plus, c'est un classique, une géniale fresque urbaine de violence et de rébellion obstinée et désespérée. La performance de Tim Roth est hallucinante, il transpire tellement la haine et la violence qu'il rend Trevor fascinant.

Ce n'est évidemment pas un film sur le mouvement skinhead et n'en donne pas une image « juste » ou en tout cas pas complète mais ce n'est pas le principal.


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THE FIRM (1989)


Gary Oldman (Dracula dans le film de Coppola, l'inspecteur Gordon dans les derniers Batman, Jean-Baptiste Emanuel Zorg dans Le Cinquième Elément, Sirius Black dans Harry Potter, Sid Vicious dans Sid And Nancy!) est Clive Bissel, agent immobilier astucieux et père de famille dans l’Angleterre des années 80, qui devient « Bex » le week end, leader violent, charismatique et à moitié cinglé de l'ICC, une « firm » (ou « club ») de West Ham (très inspiré du réel ICF, L'Inter City Firm).

La coupe du monde en hollande approche et il est temps de décider qui sera le leader de l'union de tous les clubs rivaux de la région et ici c'est la loi du plus fort. Bex doit donc dégommer la gueule de tous ses concurrents pour prendre la tête du groupe.

Sans doute le film sur les hools le plus éloigné du foot que je connaisse. Ici il n'est quasiment jamais question de matchs ou d'équipe de foot mais uniquement de violence comme exutoire nécessaire à une vie trop calme. Alors que l'ICC regarde un documentaire bidon sur les hooligans dans le salon de Bex et que le présentateur annonce de nouvelles mesures pour débarrasser le football anglais du fléau du hooliganisme, tout le monde s'esclaffe et entre deux « Wanker ! Wanker ! » l'un d'eux dit « ils peuvent nous enlever le football, in nous restera toujours le ping pong et les échecs ! ». Hé ouais parce que la motivation première des protagonistes de l'ICC c'est la baston ! Le football n'a toujours été qu'un prétexte à des affrontements organisés.

Et des bastons on en voit pas mal et c'est pas joli joli, ça hésite pas à sortir le chlass, pour des conséquences assez dramatiques et gratuites.

Pas de jugements négatifs ni de descriptions romantiques de héros de la rue, le film montre simplement la violence comme elle est, laide, enivrante et lourde de conséquences.

On suit donc Bex, pendant à peine plus d'une heure, s'enfoncer dans sa folie destructrice, sa folie de pouvoir et de vengeance, allant jusqu'à sacrifier sa famille et plus encore pour assouvir son besoin d'adrénaline et de coups dans la gueule. Gary Oldman est formidable dans ce rôle, il incarne à la perfection un type violent et proche de la folie, flippant !

Si tu es attentif tu reconnaîtras un des habitués des clichés de Gavin Watson dans les figurants de l'une des bandes, comme quoi Alan Clarke sut s'entourer de types avec la gueule et la culture de l'emploi !

Un film dur (comme tous les films de monsieur) mais intelligent et juste.


Nick Love (réalisateur de Footbal Factory) en a fait un remake en 2009 dont j'ai seulement vu la bande annonce qui ne donne vraiment pas envie.



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ELEPHANT (1989)


Voila donc l'original auquel le film de Gus Van Sant de 2003 rend très clairement hommage. Elephant c'est 0 dialogues (ou presque) et 18 meurtres en 8 minutes. 18 inconnus assassinés à l'usine, à la piscine, à la station service, sur un chemin, sur un terrain de foot ou bien chez soi tout simplement... 18 autres inconnus avec des grands manteaux que l'on suit de longues minutes, de dos, dans des couloirs (ça te rappelle rien?), sur des chemins, dans des halls, jusqu'à ce qu'ils atteignent leurs victimes...

Que tout se passe à Belfast, en Irlande du nord, à la fin des années 80 n'est évidemment pas anodin.

Le principe est intéressant et audacieux et on comprend que ce soit adapté à la tuerie de Columbine mais c'est vrai aussi que c'est un peu répétitif et ennuyeux, disons qu'au bout du quatrième type qui se fait flinguer on a un peu compris le concept.

En tout cas ça vaut le coup d'y jeter un œil.